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La justice espagnole recherche Emilie Martin, la soeur d’Aurore

par EH

Publie le mercredi 27 avril 2016 par EH - Open-Publishing

Un juge espagnol a émis vendredi un mandat d’arrêt européen visant la militante basque française Emilie Martin, sœur d’Aurore Martin.

Ce mandat d’arrêt européen découle d’un arrêt de mise en accusation contre 47 personnes intégrant selon lui le « front des prisons » de l’ETA. « Le juge a ordonné l’arrestation d’Émilie Martin visée par un mandat d’arrêt européen (...) pour son rôle dirigeant dans Herrira », une association de défense des prisonniers basques, indique l’Audience nationale de Madrid, juridiction spécialisée dans les affaires de terrorisme, dans un communiqué transmis.

En 2012, la sœur d’Émilie, Aurore Martin, était devenue la première Française remise à l’Espagne pour des faits liés aux affaires basques. Son sort avait mobilisé des parlementaires français de droite, du centre et de gauche, bien au-delà des milieux nationalistes, qui considéraient les poursuites excessives.

Aurore Martin a finalement été jugée coupable à l’automne 2015 d’appartenance au « front politique » de l’ETA. Elle a admis sa participation dans le cadre d’une transaction pénale qui lui a épargné la prison comme à une trentaine d’autres prévenus.

Front des prisons

De son côté Émilie Martin, sa soeur cadette, aujourd’hui âgée d’une trentaine d’années, avait été convoquée en 2013 pour être entendue dans cette enquête sur Herrira, mais avait refusé de répondre à la convocation.

Le juge Eloy Velasco a ordonné son arrestation dans le cadre de son enquête sur le présumé « front des prisons » de l’ETA, organisation séparatiste armée à laquelle sont attribuées 829 morts en quarante ans de violence, jusqu’en 2010.

L’instruction a abouti à la mise en accusation de 47 personnes pour appartenance à l’ETA ou collaboration avec celle-ci, dont Émilie Martin, qui est également poursuivie pour « apologie du terrorisme », pour avoir participé à l’organisation, avec d’autres, d’au moins « 112 actes de bienvenue à des personnes liées à l’ETA ».

Militante dans les mouvements de jeunesse nationaliste

Selon le juge, Herrira, une organisation de défense des prisonniers basques crée en 2012, faisait partie de ce « front » visant à faire circuler l’information entre prisonniers, à les défendre et à « garantir leur cohérence » et leur discipline, en lien avec l’EPPK, un collectif de prisonniers politiques basques, créé en 2003.

Herrira a, selon la justice, remplacé l’organisation interdite Askatasuna, et organisé des « campagnes de mobilisation sociale », de « collecte de fonds » pour les membres de l’ETA.

Émilie Martin, militante dans les mouvements de jeunesse nationaliste, avait de son côté déclaré à l’AFP que le mouvement Herrira, dont elle était la porte-parole, avait au contraire œuvré en « faveur du processus de paix ».

http://www.ouest-france.fr/europe/e...

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