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Ingérences des Etats-Unis au Venezuela et en Amérique-Latine (Suite)

par JO

Publie le samedi 14 mai 2016 par JO - Open-Publishing
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Venezuela-Etats-Unis : Les troupes états-uniennes au Honduras interviendront au Venezuela, selon le Commando Sud

Par Dick et Mirian Emanuelsson, Resumen Latinoamericano, 07 mai 2016

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Les troupes nord-américaines sur la base militaire de Soto Cano (Palmerola) ont la piste d’atterrissage la plus longue d’Amérique Centrale. Là a atterri un avion avec des militaires honduriens qui avaient enlevé le président Manuel Zelaya renversé le 28 juin 2009. L’avion est resté 15 mn et de là est parti vers le Costa Rica où il fut livré.

Les Forces Spéciales états-uniennes, concentrées sur la base militaire de Soto Cano (Palmerola) au Honduras, seront transportées pour intervenir au Venezuela, selon le chef du Commando Sud, Kurt Tidd.

L’origine de cette action se trouve dans un document de travail du Commando Sud intitulé « Opération Venezuela Liberté-2 » signé par l’amiral Kurt Tidd, son chef actuel et daté du 25 février 2016.

Le document complet fixe 12 tâches tactiques et stratégiques qui finiront par créer les conditions politiques, économiques et militaires pour mettre en œuvre la Charte Démocratique de l’OEA et légitimer ainsi l’intervention militaire états-unienne au Venezuela.

John Kelly

C’est pus ou moins la même position qu’a exprimé le précédent chef du Commando Sud, John Kelly, en octobre 2015 dans une interview accordée à CNN. Là, il déclarait que oui, les Etats-Unis sont disposés à intervenir au Venezuela, oui l’OEA ou l’ONU le demandent, une déclaration insolite puisque Kelly est un militaire et non un homme politique.

La base yankee au Honduras et l’encerclement militaire du Venezuela

Dans le document « Opération Venezuela Liberté-2 », le chef du Commando Sud écrit : « Même si dans la situation militaire nous ne pouvons pas agir maintenant ouvertement, avec les forces spéciales présentes ici, il faut concrétiser ce qui a été planifié antérieurement pour la Phase 2 (Tenailles) de l’opération. Les entraînements et les préparatifs de ces derniers mois avec la Force Opérationnelle Conjointe Bravo sur la base de Palmerola, à Comayagua –Honduras, la Force Opérationnelle Conjointe de Renseignement Sud – permet de situer ces composantes dans les conditions d’agir rapidement dans un arc géopolitique soutenu par les bases militaires de « contrôle et de surveillance » sur les îles antillaises de Aruba (Reina Beatriz) et Curazao (Hato Rey), à Arauca (Colombie), Larandia (Colombie), Tres Esquinas (Colombie), Puerto Leguízamo (Colombie), Florencia et Leticia en Colombie, toutes en tant que Théâtre d’Opérations Avancées (FOL) avec des projections sur la région centrale du Venezuela où est concentré le pouvoir politique et militaire » pour ensuite énumérer les miitaires en activité disposés à réaliser cette opération.

Ce document rappelle ce que disait le sénateur Paúl Cover Dale lorsque le débat sur le Plan Colombie 1999 débuta au Congrès états-unien :

« Pour contrôler le Venezuela, il est indispensable d’occuper militairement la Colombie.

Ce n’est pas un secret que les Etats-Unis contrôlent la Colombie depuis les années 50 et depuis 2010 ont 7 bases militaires dont les tâches sont essentiellement basées sur le combat contre les guérillas des FARC et de l’ELN mais qui peuvent aussi mobiliser des troupes et des avions rapidement pour les envoyer vers le Venezuela.

Le député Rafael Alegría réagit

Les plans de guerre depuis le sol du Honduras indignent Rafael Alegría, député au Congrès National pour le Parti Liberté et Refondation (LIBRE) et coordinateur de Vía Campesina au Honduras. Il condamne catégoriquement les nouvelles intentions états-uniennes pour intervenir au Venezuela avec des troupes nord-américaines transportées de a base militaire de Soto Cano (Palmerola) au Honduras sur la terre de Simón Bolívar.

« L’intervention des Etats-Unis dans les affaires intérieures des Latino-américains est très claire. Nous, les Honduriens, avons un poignard planté dans le cœur qui est la base de Palmerola. »

« Maintenant, avec la Force Opérationnelle Conjointe Bravo sur la base yankee de Palmerola, elle a déjà joué un rôle condamnable. Pourquoi ont-ils mis cette base là pour soutenir la contre-révolution qui agissait en Amérique Centrale dans les années 90 et pour attaquer les mouvements sociaux et populaires et les gouvernements démocratiques de la région. Ils ne sont pas disposés à la céder sauf quand nous avons un gouvernement du peuple. Ils doivent s’en aller ! Nous ne voulons pas de bases militaires ici ! Mais l’Amérique Latine aussi est pleine de bases militaires états-uniennes. Ce n’est rien de plus qu’un reflet de leur peur que les peuples soient libres. Et l’exemple du Venezuela leur fait une peur terrible, souligne Alegría.

Les invasions du Guatemala depuis le Honduras

Il rappelle que l’expédition organisée par la CIA pour renverser le président progressiste du Guatemala, Jacobo Arbenz est partie du Honduras le 18 juin 1954. L’expédition a été préparée et dirigée par le colonel guatémaltèque Carlos Castillo Armas 1953-1954. Il avait à sa disposition des unités militaires des Forces Spéciales qui avaient été entraînées aux Etats-Unis. Dans l’invasion de leur propre patrie, elles ont exploité les points clefs en coupant les lignes de télégraphe.

Le secrétaire d’Etat des Etats-Unis John Foster Dulles soutenait Castillo Armas. Le chef de la CIA Allen Dulles et l’ambassadeur états-unien au Guatemala, John Peurifoy finançaient l’intervention au Guatemala pour préserver le pouvoir et les intérêts de l’ United Fruit Company dans ce pays d’Amérique Centrale qui avait commencé une réforme agraire modérée. Le président Dwight Eisenhower apporta son soutien à l’invasion.

L’invasion de Playa Girón

7 ans plus tard, en territoire guatémaltèque, la CIA organisa des campements pour donner une instruction militaire aux Cubains exilés qui deviendraient les mercenaires de l’invasion de Playa Girón à Cuba.

Le Honduras n’est pas resté en-dehors de cette invasion des terres du Guatemala.

David A. Phillips

L’acteur et journaliste nord-américain David A. Phillips a été envoyé par la CIA au Honduras où il s’est installé sur la petite île de Cisne (Swan en anglais) dans les Caraïbes, la plus proche de Cuba et a mis en place l’une des plus puissantes stations de radio. Il opérait avec instrument de la guerre psychologique et de la préparation idéologique pour l’invasion de la Cuba révolutionnaire. Phillips avait eu la même mission de préparation avant l’invasion du Guatemala et avec succès.

Radio Swan déclarait, par exemple, ce qui suit :

« Mère cubaine ! Écoute ça : la prochaine loi du gouvernement sera de te prendre tes fils de leurs 5 ans à leurs 10 ans. Milicien ! Fais attention quand tu sortiras : fais-le comme en Russie, par groupe de 3. si tu ne veux pas mourir, passe dans les rangs de la vraie révolution. Fidel cherche un moyen pour détruire l’Eglise mais il n’y arrivera pas. Cubain ! Va à l’église et suit les orientations du clergé ».

La guerre des USA contre les voisins du Honduras

Le Honduras fut le porte-avion fixe pendant la guerre des Contras au Nicaragua dans les années 90 et contre la guerre de libération du Salvador conduite par le FMLN. « C’était tous les jours une Playa Girón », me disait un milicien nicaraguayen en 1983 quand il venait de la frontière avec le Honduras. Là, la contre-révolution faisait des incursions. Elle était armée, financée et soutenue par les Etats-Unis dans une guerre terroriste qui a coûté au Nicaragua plus de 500 000 de ses meilleurs fils et de ses meilleures filles. Au Honduras où l’homme fort état John Negroponte, les Contras avaient leurs propres bases militaires.

Au Honduras ont été préparées aussi les forces spéciales du Salvador entraînées par les militaires états-uniens et argentins qui, en plus, leur ont enseigné la torture sophistiquée.

« Prochainement Honduras-Caracas »

Et maintenant, sur sa base de Palmerola, au Honduras, la Force Opérationnelle Conjointe Bravo est prête à être envoyée au Venezuela, à ce qu’il paraît, pour sauver le peuple vénézuélien de la « situation chaotique » comme disait John Kelly.

Le document rappelle que la base de Palmerola, ou de Soto Cano, a la piste d’atterrissage la plus longue d’Amérique Centrale et a été renforcée en 2013 avec 700 autres lits pour héberger autant de militaires. Pourquoi ? Se demandent aujourdh’ui les Honduriens.

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/05/07/tropas-estadounidenses-en-honduras-intervendran-en-venezuela-segun-el-comando-sur/

Messages

  • Décision importante depuis hier (je dirai : enfin !) le Gouvernement confisquera les entreprises se livrant au sabotage économique ! Elles seront remises entre les mains des travailleurs qui souvent ont dénoncé le fait !

    • Ces entreprises connaitront le même sort que les autres réquisitionnées par le gouvernement chaviste : mal administrées, ressources pillées et détournée, investissement non réalisées et puis locaux abandonnées. Les exemples ne manque pas : 17 ans que ça dure !

      A votre avis, pourquoi de nombreux anciens du gouvernement ont investis et achète des maisons aux USA ? en El emperio golpiste !!!!

    • Je vois bien votre état d’esprit pour un tel jugement sans rapport avec la réalité ! Qu’en est-il des entreprises lorsque le pouvoir politique échappe au pouvoir économique ! Evidence, ce contexte ne leur convient pas ! Le patronat ? l’oisif ira logé ailleurs n’est-ce pas ! Reste l’encadrement : effectivement certains sont partis ! Pas tous loin de là , certainement pas une majorité. Parce que leur salaire de toujours ne leur a pas été rogné encore moins supprimé ! Le patron parti ? L’entreprise tourne , les travailleurs doivent prendre leurs responsabilités qu’ils n’avaient jamais eu ! Et avec l’encadrement poursuivre leurs activités , c’est une question de maintien de leurs conditions de vie à tous ! Des insuffisances pour la bonne marche de l’entreprise ? Les aides de l’Etat sont là pour des formations nécessaires . Bien sûr les sabotages ne sont pas de mise et là aussi l’Etat doit être informé pour que des dispositions soient prises et elles le seront ! C’est bien ce qui semble se dessiner des dernières décisions gouvernementales ! Le viel adage du patron indispensable est dépassé, les exemples ne manquent pas dans le monde ! Les entreprises nationalisées chez nous sous Mitterrand se sont bien portées puisqu’elles furent redressées financièrement à tel point que à la privatisation les acquéreurs privés firent une opération des plus juteuses ! C’est bien pour éviter cet enrichissement sur le dos des travailleurs qu’il conviendrait de revoir la Constitution incluant les biens de l’Etat invendables, sauf referendum !