Accueil > CONTROLE-T-ON LE POUVOIR PARCE QU’ON EST A LA TETE DES INSTITUTIONS ?

CONTROLE-T-ON LE POUVOIR PARCE QU’ON EST A LA TETE DES INSTITUTIONS ?

par Robert SAE

Publie le mardi 24 mai 2016 par Robert SAE - Open-Publishing
2 commentaires

Rappelons d’abord ce que l’on entend par le mot « institutions ». Il s’agit de « L’ensemble des assemblées et organismes définis par la tradition ou par la Constitution qui exercent le pouvoir et assurent les diverses activité de la vie politique. », mais, plus largement, de tout « organisme public ou privé créé pour assurer une fonction déterminée »*. Une Assemblée Nationale, un parti politique, une association loi 1901, une église, (etc.) sont autant d’institutions qui - permettant d’agir dans et sur la société - sont des instruments du pouvoir à des degrés et dans des domaines divers. Il est, donc, essentiel, avant de répondre à notre question de départ, que nous appréciions les institutions à leur juste dimension. Elles sont le fruit de l’expérience humaine en matière d’organisation des relations sociales, mais, surtout, à chaque époque historique, elles correspondent à l’idéologie dominante et reflètent le rapport de forces entre les classes dont les intérêts divergent. Nul ne contestera que les forces économiques, sociales et politiques antagoniques de la société se disputent le contrôle de toutes les institutions majeures pour assurer la défense de leurs intérêts.
Premier constat : les institutions sont extrêmement diverses, mais celles qui permettent le contrôle réel du pouvoir dans le système capitaliste sont peu nombreuses et totalement inaccessibles aux représentants des peuples. A titre d’exemple, on peut citer l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), dont le pouvoir s’impose à l’échelle mondiale. Deuxième constat : les vrais maîtres du pouvoir agissent généralement dans l’ombre et par délégation. Ainsi, certaines institutions qui n’ont pas pignon sur rue jouent un rôle majeur dans l’exercice du pouvoir. C’est, par exemple, le cas de la « Trilatérale ». Beaucoup de hauts dirigeants, qui sont à la tête des institutions les plus importantes, sont désignés à la suite de tractations entre groupes de pressions ou entre Etats impérialistes. Dans les démocraties bourgeoises, ceux qui sont à la tête des institutions politiques, telles les collectivités locales, exercent des « compétences » encadrées mais ne disposent absolument pas du pouvoir politique de déterminer les grandes orientations et de prendre les décisions cruciales. Même quand les luttes sociales sont parvenues à imposer des institutions censées être démocratiques, les classes dominantes restent maîtresses du jeu et n’ont aucun scrupule à bafouer les choix des peuples. Les faits sont, également, là pour rappeler que quand, dans des pays indépendants, arrivent aux commandes des institutions des dirigeants qui contreviennent à leurs intérêts, les pays impérialistes planifient la subversion, la guerre économique et les agressions militaires directes pour chasser ces dirigeants là du pouvoir. (Irak, Libye, côte d’ivoire, Venezuela, Brésil, etc.)
Au bout du compte, si l’accès à la tête des institutions ne garantit pas ipso facto la maîtrise du pouvoir, il ouvre la possibilité de lutter pour la conquête d’espaces de souveraineté. Il serait totalement inconscient de déserter la lutte sur ce front là. Mais, il serait tout autant inconscient de ne pas intégrer cette lutte dans une stratégie globale dont l’objectif est d’éradiquer le système qui a institutionnalisé l’exploitation de l’homme par l’homme et l’asservissement des peuples. L’essentiel étant de construire des contre-pouvoirs et des institutions alternatives exprimant l’indispensable mutation de la société vers « l’autre monde possible ».
*cf. définitions Logos Bordas

Messages