Accueil > un grand merci !

un grand merci !

par un parmi d’autre

Publie le mercredi 25 mai 2016 par un parmi d’autre - Open-Publishing

Un grand merci !

Les affiches avaient déjà fleuri sur les murs de Paris depuis quelques jours et au soir du 31 mars, après une manifestation des plus conventionnelles, le mot d’ordre est appliqué, « On ne rentre pas chez nous », on reste debout.
Depuis près de deux mois, un rassemblement hétéroclite d’individus, encartés ou non, organisés ou pas, plus ou moins politisés, a tenu à bout de bras ce qu’il faut bien désigner maintenant comme un mouvement social.
Merci à vous, syndicats et autres institutions représentatives car votre complicité avec le gouvernement, à minima, votre passivité complice, a permis l’émergence, non la résurgence car la France est riche d’une histoire politique et sociale, de ce mouvement.
Des rencontres se sont faites, du temps partagé, des idées, des pratiques se sont échangées … nous avons pris les places, l’espace, la rue, nous ne les lâcherons plus !
Nous avons brisé le cadre rigide d’un quotidien fade, trop bien orchestré autour de la seule valeur travail, nous avons repris en main nos vies !

Car le point de fixation a bien été le refus de cette loi travail et plus largement du monde qui l’a engendré et qu’on veut nous imposer. La défense de « conditions décentes » de travail est pourtant votre pré-carré, mais vous étiez étrangement absents …
Coupés de la réalité de ceux qui triment pour survivre, vous acceptiez de les donner en pâture ; isolés dans vos postes de permanents et votre bureaucratie stérile vous n’avez pas levé le petit doigt pour défendre le plus grand nombre. Cette misère salariale et sociale, actuelle, et à venir, inhérente à ce projet, est votre fond de commerce, il faut qu’elle perdure pour justifier votre existence !
Comme à votre habitude, vous avez ménagé la chèvre et le choux, l’exploité et l’exploiteur, en décidant de grèves perlées, sporadiques, stratégiques - pour épuiser la contestation populaire.
Et en cette belle journée du 17 mai, votre SO a fait face au mouvement populaire, s’est tourné face au cortège de tête, protégeant de fait les cordons de flics … on ne donne pas le dos à son ennemi, c’est une règle connue de tous et toutes !
Vous aviez clairement choisi le camp du pouvoir en place.
Aujourd’hui, par un retournement dont vous seul avez le secret, vous haussez le ton, durcissez la grève, menacez votre maître en n’oubliant pas de vous dissocier des personnes les plus déterminées, des plus enragé-e-s.

Je me souvient des grandes grèves de 1995, de ce cortège autonome qui remontait le faubourg Saint-Antoine, les participant-e-s faisant mine de se flageller en chantant « les syndicats sont nos amis, jamais, jamais, ils n’ont trahis ».
Reprendre ici l’histoire de vos trahisons envers le mouvement social serait trop long.
Aujourd’hui ce mouvement, auquel vous êtes étrangers depuis le début vous a déjà fait boire la tasse, un nouveau revirement au côté du pouvoir, et la vague vous fera couler car le cortège de tête est riche, de par la diversité des gens qui le compose, maintenant rejoint par de nombreux-ses- syndicalistes écœuré-e-s de vos pratiques et calculs politiques, et sera toujours plus nombreux.
Nous ne vous suivons pas, nous ne suivons pas, nous sommes ingouvernables !
Un parmi d’autres