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Manif contre la loi Travail - Toulouse : photographes molestés, une plainte déposée

par Gilles.R. Souillés

Publie le jeudi 30 juin 2016 par Gilles.R. Souillés - Open-Publishing

À la fin de la manif contre la Loi travail, mardi, un photographe, Pablo Tupin, a été jeté à terre et frappé par les policiers. Photo DR Maxime Reynié.

« Le sentiment que l’on a eu, c’est que l’on a été explicitement visés en tant que photographes. On a été pris à partie alors que nous sommes parfaitement identifiés et que les policiers nous connaissent »…Pablo Tupin ne s’explique toujours pas comment il s’est retrouvé à terre et frappé par les forces de l’ordre, alors que la manif contre la loi travail se finissait dans le calme, mardi, en début d’après-midi, près de la place Saint-Étienne.

« Quelques manifestants achevaient de brûler symboliquement un cercueil du 49.3 devant la préfecture, un mouvement a attiré l’attention des reporters présents sur place, raconte un autre photographe, Loïc Tripier.ll ne restait plus grand monde et j’ai alors vu une unité d’intervention de la police se diriger vers un groupe de manifestants pour contrôler des identités. Un petit rassemblement s’est formé autour, mais toujours dans le calme. C’est alors qu’un des policiers a pointé une personne du doigt et a crié chopez-le ». C’est Pablo Tupin qui est visé.

« Le policier, un motard semble-t-il, a alors foncé seul dans la foule en direction de sa cible enclenchant un mouvement plus vaste des forces de l’ordre. Une première vague l’a suivi en renfort en dispersant à coups de matraques », poursuit le photographe. Pablo Turpin est au sol comme en témoigne la photo ci-dessus, prise par Maxime Reynié. « Il reçoit de nombreux coups dans le dos et sur les épaules, explique le jeune homme. Je déclenche en pensant au matériel qu’il abrite dans son sac à dos ».

Dans la confusion, Loïc Tripier, alias Pyrros, est à son tour pris à partie. « Un nouveau groupe de policiers est passé à ma gauche, j’ai juste eu le temps d’apercevoir le canon du Cougar utilisé pour lancer les grenades lacrymogènes qui s’est abattu sur mon optique Canon 10-22 mm. Le policier à volontairement fracassé mon objectif ». Loïc Tripier a décidé de porter plainte. Pas Pablo Tupin qui veut continuer à travailler sans appréhension. « Ils nous ont déjà dit si vous twittez ou si vous portez plainte, on ne vous ratera pas », assure-t-il.

La préfecture, que nous avons contactée, plaide la confusion des événements. « La manifestation du 28 juin s’est déroulée dans le calme. Après la manifestation, les policiers ont procédé au contrôle d’identité d’un individu, souligne un communiqué. Une personne extérieure au contrôle est venue s’en prendre physiquement aux policiers. Elle a été interpellée et a été présentée hier au procureur de la République. Une bousculade est survenue lors de l’interpellation. En aucun cas, l’intervention des forces de police ne visait des journalistes. Les journalistes, dont la qualité n’est pas toujours apparente, couvrent l’événement au plus près et peuvent se retrouver exposés à des situations à risque, ce que tout le monde s’efforce d’éviter ». À commencer par les photographes qui notent que c’est la première fois qu’ils sont « explicitement visés » à Toulouse.

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