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Etat espagnol : Podemos entre l’espoir et la désillusion...

par Antoine (Montpellier)

Publie le jeudi 28 juillet 2016 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
2 commentaires

À gauche toute ? Mais vers où ?

A lire ci-dessous Comment le mouvement social peut-il éviter de déléguer ses réponses politiques ? (Antoine)

Les sondages étaient, jusqu’à la veille des élections, unanimes : le grand événement de ces élections allait être le « sorpasso », autrement dit le dépassement du PSOE (socialistes) par Unidos Podemos (l’union de Podemos et de Izquierda Unida, une sorte de Front de Gauche espagnol) pour la seconde place de la compétition électorale. Certains voyaient même cette coalition talonner le PP (Parti Populaire, de droite, au pouvoir depuis novembre 2011). Une campagne de terrain active et, il faut le dire, une bonne dose de méthode Coué aidant parmi les dirigeants de ce regroupement politique, c’était finalement rien moins que la gagne qui était en jeu. L’affluence dans les meetings montrait que ce discours triomphaliste avait percé dans l’esprit de larges fractions de la population.

L’espoir d’en finir avec la terrible cure d’austérité appliquée, sous l’égide de l’Union Européenne, comme réponse à la « crise » de 2008, semblait avoir trouvé enfin la formule politique pertinente : une union des gauches dont le pacte scellé entre Podemos et Izquierda Unida n’était que l’embryon appelé à se développer grâce à un accord avec le PSOE. Accord que le « sorpasso » devait rendre paradoxalement possible en forçant ce parti, enfin devenu conscient du discrédit dans la population que lui valait son adhésion au néolibéralisme, à franchir le Rubicon et à s’émanciper du syndrome de parti du système, d’aile gauche du funeste bipartisme, dont le PP est l’aile droite. Rappelons que ledit bipartisme avait été mis en place par la Transition (ce passage en douceur de la dictature à la démocratie) en 1978 (vote de la constitution) et a assuré, pendant près de 40 ans, une domination sans partage des bourgeoisies de l’Etat espagnol.

La déconvenue, suite aux résultats du dimanche 26 juin, a été cuisante : non seulement le PSOE conserve sa place de premier parti de « la gauche », malgré son pire résultat électoral depuis 1978, mais le Parti Populaire renforce son score de parti majoritaire. Cliquer ici

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Messages

  • Oui mais en face aussi ils mobilisent.
    La gauche de la gauche peut faire le plein de ses voix et donc faire mieux qu’avant mais, pour autant, perdre ou du moins ne pas atteindre l’objectif fixé (dépassé le PSOE) car la marge de manœuvre en face est plus importante et donc avec une bonne mobilisation ils conservent leur rang.
    Maintenant il y a aussi les vrais-faux sondages qui donnent une fausse idée du progrès de PODEMOS pour les endormir (se reposer sur ses lauriers) et donc éviter qu’il ne mobilise trop.
    Quelle est la bonne analyse ?

    • La marge de manoeuvre de nos adversaires c’est à nous de la leur donner ou pas. En l’occurrence, Podemos, en courant après le PSOE, l’a relégitimé alors que les Indigné-es l’avaient carrément dévalué 100% ! Le chaud et froid auquel Iglesias a soumis le PSOE (mots durs/mots doux) a déstabilisé son électorat et ses militant-es et au lieu que cette déstabilisation lui profite, elle a profité au pauv’ Sánchez (secrétaire national du PSOE) agressé à l’extérieur par Podemos et à l’intérieur par les intégristes ultralibéraux (Felipe González, Susana Díaz...). Et à la fin du fin, c’est la droite gouvernementale qui est sortie renforcée de cette stratégie assez nulle : qu’on ne vienne pas dire que le PP a gagné à la force de ses poignets. Il est jusqu’au cou englué dans des affaires de corruption ! C’est la "gauche", en premier ieu Podemos, qui l’a rendu ...présentable. Le bilan de l’actuelle direction de Podemos est là : à vouloir battre le PP en se gagnant le PSOE (pur électoralisme car celui-ci est un parti austéritaire !), il a perdu, a permis au PSOE de limiter les dégâts et surtout permis aux crapules du PP de se renforcer ! Bilan peu glorieux pour ceux et celles qui se targuaient, par le choix supposé seul réaliste des urnes, de battre la droite et de gouverner à gauche ! Des ultraélectoralistes qui se fracassent aux élections, cela ne permet pas déjà de renvoyer les gauchistes à leur impuissance ! Enfin, tu parles de sondages, en évoquant les vrais-faux, le seul qui vaille est celui des urnes justement : et le verdict est sans appel ! D’ailleurs à Podemos on le reconnaît ! Sauf qu’ils n’en tirent aucun bilan présentable : pour exu/elles, il faut continuer ce qui n’a pas marché...