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Nouvelles manifestations des chercheurs vendredi

Publie le jeudi 19 mai 2005 par Open-Publishing

Les chercheurs maintiennent la pression. Leurs syndicats appellent à manifester dans huit villes universitaires vendredi, malgré la confirmation par le gouvernement de la création de 3.000 postes supplémentaires en 2006 et 2007, et l’assurance de François Fillon que la recherche fondamentale ne sera pas "mise en sommeil".

Les syndicats et le collectif "Sauvons la recherche" (SLR, à l’origine de l’important mouvement social de la communauté scientifique du début 2004) appellent à des défilés et des rassemblements à Toulouse, Montpellier, Marseille, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Lyon et Paris.

Dans la capitale, les manifestants doivent défiler à partir de 14h30 des abords du RER Port Royal jusqu’au Muséum d’Histoire naturelle, à proximité de la gare d’Austerlitz.

Depuis le début de l’année, les chercheurs ont commencé à se remobiliser, craignant de voir le gouvernement "enterrer" la loi de programmation promise l’an passé, ou donner la part belle à la recherche privée considérée comme "rentable".

Leur dernière manifestation à Paris, en date du 9 mars, a rassemblé 3.000 personnes selon la police.

Mercredi, le ministre de l’Education et de la Recherche François Fillon a assuré que le gouvernement n’avait pas l’intention "de mettre en sommeil la recherche fondamentale au profit de tel ou tel secteur rentable".

Il a également rappelé que le projet de loi d’orientation et de programmation pour la recherche prévoit un budget de six milliards d’euros sur trois ans, et la création de 3.000 postes supplémentaires en 2006 et 2007 pour la recherche publique.

"Il y a eu indéniablement des avancées sur le plan qualitatif. Nous sommes écoutés, mais le problème, c’est que ce qui nous est proposé est incomplet. Il manque la partie programmation", a déclaré jeudi à l’Associated Press le porte-parole du collectif "Sauvons la recherche" Alain Trautmann.

Le collectif et les syndicats réclament depuis le mouvement de 2004 une programmation pluriannuelle sur cinq ans.

"On a l’impression que des choses nous sont cachées. Nous ne sommes pas dans une position de surenchère. On dit à Fillon ’vos propositions sont incomplètes. 2006 et 2007 c’est un début", poursuit le Pr Trautmann.

"On constate qu’il y a des avancées, en fait quelques engagements, mais pas de véritable programmation pour les années à venir. Or, nous voulons une programmation des postes et des moyens et c’est d’ailleurs le mot d’ordre qui figurera sur nos banderoles vendredi", ajoute de son côté Pierre Gougat, l’un des porte-parole du Syndicat national des chercheurs scientifiques-FSU (SNCS-FSU).

"Trois mille postes en 2006 et 2007, dit comme ça, ça fait de l’effet. Mais quand on les répartit, il reste peau de chagrin. On ne peut pas dire que c’est rien, mais les besoins sont largement au-dessus de ça", a-t-il ajouté. "Une loi de programmation doit tenir compte plus précisément des besoins et le gouvernement, actuellement, ne prend aucun engagement là-dessus". (AP)