Manifestation Lannemezan pour la libération de Georges Abdallah

Déclaration du COMITE ANTI-IMPERIALISTE
Lannemezan, le 22 octobre 2016
Adama, Zied, Bouna, Lamine, Brahim, Mushin, Réda, Eric, Rémi, Ali, Lassana, Wissam, Amine et tous les autres, ont été tués lors d’une interpellation, d’un contrôle, dans un fourgon, par balles, par asphyxie…Leurs assassins, tous en liberté…
Cette justice de classe, nous la connaissons. Elle ne sert et ne défend que les intérêts d’une classe, d’un système que nous devons abattre. Cette même justice a su se taire, s’effacer pour maintenir Georges Abdallah en prison.
La raison pour laquelle Georges Abdallah reste en prison a été résumée par une note des services secrets français. Il s’agit d’une note de 2007 de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, actuelle DGSI, Direction Générale de la Sécurité intérieure), qui décrit Georges en ces termes : « Personnalité emblématique de la lutte anti-sioniste, la libération de Georges Abdallah constituerait sans nul doute, au Liban, un événement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans la lutte révolutionnaire ».
Tout y est. Pour nous ce portrait est un éloge, pour l’Etat c’est une menace. Comme on le voit, la haine des combattants arabes et en général des révolutionnaires est inscrite dans l’ADN de l’impérialisme français. Ce que la note de la DST ne dit pas, c’est que le jour de sa libération, Georges sera fêté comme un héros, ici aussi en France, en premier lieu dans la périphérie des grandes villes, dans les cités dortoirs de la ségrégation. Mais aussi partout où l’on se bat contre l’oppression, partout où on vomit ce système de l’exploitation, des guerres, de la misère, présenté sur tous les tons comme le « meilleur des mondes ». Ce sera une fête partout où se lève et où se lèvera encore l’espoir que le rapport de force va changer.
La voie judiciaire est désormais fermée. Même pour ceux qui avaient des illusions dans la Justice française, tout se joue maintenant dans notre capacité à construire un rapport de force. Dans notre capacité à faire du sort de notre camarade Georges Abdallah une arrête qui reste en travers de la gorge des chefs de l’Impérialisme français.
Deux choses peuvent nous y aider.
Premièrement, il faut passer d’un mouvement de soutien par des militants à un mouvement d’engagement et de solidarité plus large avec la population. C’est possible ! Nous avons commencé à le faire sur les marchés à Bagnolet, à Saint-Ouen, à Saint-Denis. Quand cette année, les habitants de Saint-Denis ont eu connaissance de l’emprisonnement de Georges Abdallah, ils se sont solidarisés. Sur Saint-Denis nous avons patiemment informé et récolté du soutien des habitants de cette ville de banlieue parisienne marquée par les luttes ouvrières et les luttes anti-coloniales. Saint-Denis a été la ville de la banlieue rouge mais aussi un bastion de l’Etoile Nord Africaine de Messali Hadj. Les quartiers populaires sont des lieux historiques de la liaison entre la lutte contre le capitalisme ici et les luttes de libération nationale en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Nous avons obtenu un premier acquis. La mairie a du reconnaître ce soutien populaire et un bus a ainsi été affrété, une grande salle pour un meeting est programmée. Nous devons faire de Georges Abdallah le citoyen d’honneur de Saint-Denis comme dans le Nord et comme ce fut le cas à Bagnolet.
Deuxièmement, nous devons créer un mouvement contre les guerres impérialistes menées par la France. Le sens du combat à mener pour Georges est anti-impérialiste. Comment peut-on être anti-impérialiste sans réagir face aux guerres impérialistes qui se déchaînent ? La France est le pays le plus interventionniste au monde, elle est engagée militairement dans tout le Sahel depuis 2013, au Mali, en Mauritanie, au Burkina-Faso, au Niger, au Tchad mais aussi en Centrafrique et au Liban, en Syrie et en Irak. Avec toutes ces interventions, la France a commencé à vendre l’invendable Rafale à des régimes « amis » comme l’Egypte et le Qatar. L’intervention contre l’Etat islamique se fait sous le prétexte des attentats, c’est avec l’argument en béton que Daech attaquait la France pacifique. Mais c’est faux, c’est la France qui a commencé à bombarder en Irak en septembre 2014, bien avant les attentats revendiqué par l’Etat islamique. Toutes ces guerres viennent renforcer les courants suprématistes et racistes. La guerre impérialiste devient celle qui se mène contre tous les « quartiers sensibles » de France qui sont perçus comme des « nids de terroristes ».
Nous pouvons faire en sorte que tous les comités de soutien à Georges Abdallah soient le noyau d’un mouvement contre la guerre.
De Saint-Denis à Gaza, un seul cri, libérer Georges Abdallah !
A bas l’impérialisme français ! A bas les guerres françaises !
Liberté pour tous les prisonniers révolutionnaires !

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