RSF et loi Bloche : les apprentis-sorciers

Reporter Sans Frontières a "largement collaboré" à l’élaboration de la loi Bloch, se vante l’organisation dans un texte paru le 27 octobre 2016.

Ainsi donc, la profession doit très vivement remercier cette ONG pour :

– l’affaiblissement grave de la loi sur la protection du secret des sources ;

– l’élargissement des prérogatives du Conseil Supérieur de l’audiovisuel à la déontologie des journalistes. Le CSA est une instance administrative dont les membres sont nommés par les politiques. Elle n’est donc pas indépendante. Le CSA va de plus, si la loi est promulguée, se retrouver en conflit d’intérêts puisque juge et partie. Elle jugerait des contenus et de l’attribution des fréquences. Surtout cette disposition coupe la profession en deux : l’audiovisuel dépendant de la régulation du CSA et l’ensemble des journalistes de la presse écrite, en papier ou en ligne et l’audiovisuel ne dépendant pas du CSA ;

– l’éclatement de l’Ethique de la profession en autant de chartes de déontologie qu’il y a d’entreprises de presse en France.

Les apprentis-sorciers auraient bien dû rester dans leurs cadres d’interventions habituels, c’est à dire hors de nos frontières !

Quant aux parlementaires qui les ont reçus et écoutés, le Syndicat National des Journalistes, (SNJ), première organisation de la profession, ne peut que constater qu’ils ont plus cherché à se voir confortés dans leurs dérives et errances qu’à entendre et comprendre les arguments d’une organisation syndicale qui a construit la profession par son statut spécifique, des dispositions légales particulières au service de l’information des citoyens et une attention constante, depuis bientôt un siècle, à défendre ses droits moraux et matériels au quotidien.