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Fièvre frontiste dans la police

par Mehdi Fikri

Publie le jeudi 27 octobre 2016 par Mehdi Fikri - Open-Publishing

Actions et «  porte-parole  » proche du FN. Les policiers d’Île-de-France ont défilé toute la semaine dernière, soutenus par l’extrême droite.

Samedi soir, c’était la sixième manifestation sauvage de policiers, en soutien au policier blessé à Viry-Châtillon. Des marches nocturnes, avec des hommes aux visages masqués, brassards au bras et armes visibles… Cela ne vous rappelle rien  ? Très logiquement, dès le deuxième jour, ces rassemblements sont devenus des rendez-vous de l’extrême, voire de l’utradroite. « Un mec en treillis militaire nous a menacés alors qu’on filmait la manif, raconte Gaspard Glanz, fondateur du site Taranis News, qui a filmé les premières manifs. Il nous a hurlé dessus, nous disant qu’il revenait d’Ukraine. Cela avait lieu à un mètre des policiers, ils ont tout entendu et ils ont laissé faire. »
Des slogans qui ne volaient pas haut

Parmi les soutiens politiques des policiers en manifestations, on pouvait aussi voir des nervis de Pegida, déjà filmés près de la «  jungle  » de Calais. Quant à Rodolphe S., l’autoproclamé porte-parole du mouvement, il n’est même pas policier mais employé chez Carrefour. Crâne rasé, la trentaine, il a plusieurs fois été interviewé par les médias. Selon le Point, il avait déjà organisé en 2015 une manifestation sous les fenêtres du ministère de la Justice ciblant Taubira. Son nom apparaîtrait d’ailleurs sur la liste Front national dans le 18e arrondissement de Paris lors des élections municipales de 2014.

Forcément, les slogans ne volaient pas haut. À base de « Les racailles en prison  ! » ou, plus bizarre, « Les francs-maçons en prison  ! ». Et quand un Arabe, chauffeur pour Uber, au volant d’une BMW, est passé par là, c’est devenu « Le bâtard en prison », témoigne Gaspard Glanz. Tout cela donne raison à ceux qui, comme le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, estime que « le Front national aujourd’hui se camoufle dans la situation politique ».

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, est monté au créneau dans les médias. Dans le JDD, il affirmait hier qu’il « partage les revendications des fonctionnaires de police », sur les questions de moyens, de missions et de justice. Il se dit opposé à la révision des règles de légitime défense demandée par les policiers. Et il avertit ses troupes  : « Hors de question de manifester devant le ministère de l’Intérieur et l’Élysée. Il y a eu des tentatives la semaine dernière. Si cela devait aller plus loin, chacun prendra ses responsabilités. »

http://www.humanite.fr/fievre-frontiste-dans-la-police-618817

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