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INTEGRISME RELIGIEUX en quelques lignes

par CD

Publie le jeudi 17 novembre 2016 par CD - Open-Publishing
3 commentaires

INTEGRISME RELIGIEUX

La nécessité de le définir vient du fait que l’on trouve dans les religions des croyants progressistes, ouverts et tolérants en matière de moeurs, de sexualité. Ce qui est à l’opposé des courants intégristes (que certains disent aussi fondamentalistes du point de vue du type d’interprétation de la religion).

Le terme " intégrisme religieux " désigne toute attitude doctrinale de conservatisme intransigeant, autoritaire et rigide en matière de moeurs. Son contenu très réactionnaire l’oppose frontalement aux conquêtes du féminisme contemporains, notamment la liberté des femmes dans l’égalité et la laïcité. Les intégrismes religieux, porté principalement par des hommes mais aussi des femmes, s’opposent donc à l’affaiblissement du patriarcat.

L’obsession du sexoséparatisme (hard ou soft) de certains (juifs haredim, intégristes musulmans, catholiques jadis) est à mettre en lien avec ce renforcement du patriarcat opposé aux conquêtes féministes des 50 dernières années.

C Delarue

Messages

  • Naturalisation et relativisation d’une oppression sexiste liée au patriarcat.

     FM Vous dites :

    A ma connaissance, toutes les sociétés humaines se sont structurées sur une différenciation des rôles entre hommes et femmes, très souvent sur une inégalité des droits et sur des différences de représentation (le vêtement). Toutes, de toutes religions, y compris les sociétés souhaitant rompre avec leurs références religieuses.

     CD Ma réponse :

    Cette différentiation n’est pas neutre car elle s’est exercée contre les femmes exclues, rejetèe des lieux du pouvoir masculin. Le sexoséparatisme, expression de cette différentiation, est très lié au patriarcat. Il n’est pas chose naturelle et éternelle.

    Vous dites :

    Ces différences de traitement, quoi qu’on en pense, peuvent être graves ou bénignes. Elle ne s’accompagnent pas forcément d’une séparation des sexes, y compris dans la sphère publique.

    CD Réponse :

    Le sexoséparatisme est en reflux depuis la moitié du XX ème siècle et ce du fait du féminisme contemporain. En réaction, on a vu une idéologie et des pratiques sexoséparatistes très réactionnaires s’y opposer. Les plus féroces viennent des intégrismes religieux (juifs haredim et musulman).

    Vous dites :

    Votre notion de sexoséparatisme regroupe aussi bien des cas ressemblant à une forme apartheid que de simples différences d’apparence extérieure, des contraintes vestimentaires plus ou moins dures avec de simples codes sociaux.

    CD

    C’est que dans le réel - qui a servi de base au concept - on trouve combinaison réelle (ou amalgame) de 1) la réclusion des femmes (à la maison) et de l’exclusion des femmes (des lieux masculins) et ce 2) avec la pratique de la sortie de la femme sous hypertextile accompagnèe du frère ou du mari . On trouve parfois une séparation (plus ou moins forte) qui se traduit par une liberté de sortir de la maison mais sous hypertextile. La femme ne va pas pour auant prier avec les hommes. Elle ne doit pas parler aux hommes, aller chez un médecin homme. Elle doit être très couverte (hypertextile). Le sexoséparatisme est maintenu mais plus relaché que sa version hard.

    FM Vous ajoutez :

    Quand vous ajoutez "hard ou soft", vous amalgamez les sociétés où les femmes sont recluses et sans droits avec celles des contraintes vestimentaires leurs sont imposées.

    CD

    Puisque je distingue le "soft" et le "hard" je ne les amalgame pas totalement. Celles qui sont sous prison de vêtement - sauf l’ovale du visage et les mains - et dont il est hors de question de se dévoiler partiellement chaque jour qui passe relève d’un sexoséparatisme "soft" dans la mesure ou elles peuvent circuler relativement librement !

    FM

    Un peu comme si, sous prétexte de lutter contre la délinquance, on mettait sur le même plan les meurtres avec violence et les incivilités diverses.

    CD Réponse :

    Les incivilités sont un mal à combattre et parfois elles accompagnent la délinquance plus lourde et parfois non. Pas d’amalgame donc mais pas de tolérance non plus. Un mal n’est pas un bien !

    De plus avec votre fausse image, vous montrez que vous sous-estimez le poids et la force de l’oppression subie par l’hypertextile imposé ! Vous en parlez aisément car vous n’en souffrez pas ! Vous n’avez pas à subir l’autoritarisme des hommes et des femmes intégristes !

    Vous concluez :

    Votre théorie n’a donc aucune valeur opérationnelle en terme d’analyse ou d’action politique, et il est parfaitement concevable qu’un appel rédigé par des femmes engagées n’en tienne aucun compte.

    Ma théorisation - outil conceptuel critique- met au contraire le doigt sur une des plus puissantes oppression patriarcale de la période. Vous y résistez et vous manifestez la votre refus de l’égalité et votre soutien aux positions inégalitaires et complémentaristes telles que diffusées par les religions (surtout les secteurs intégristes nettement réactionnaires) .

    Cette théorisation n’est devenu plus apparente et crédible contre la naturalisation de l’oppression que par les conquêtes féministes qui ont permis aux femmes de pouvoir rejeter la réclusion à la maison (sortir librement) l’exclusion de certains lieux réservés aux hommes, de s’habiller librement ce qui n’est pas le cas de celles qui se camoufflent chaque jour et toute la vie !

    • ISLAMISME : L’islam politique se réfère la Charia.

      ou DISTINGUER ISLAMISME et INTEGRISME MUSULMAN - C Delarue - Amitié entre les peuples

      http://amitie-entre-les-peuples.org/DISTINGUER-ISLAMISME-et-INTEGRISME-MUSULMAN

      Certains - N Sarkozy notamment - à la suite de l’attentat de Nice ont amalgamé islam et islamisme et ignoré l’intégrisme musulman. Essai de clarification rapide.

      Que l’islamisme se réfère simplement au Coran est faux puisque tous les croyants musulmans prennent peu ou prou appui sur le Coran (et plus : traditions variables) et selon des interprétations diverses allant d’une vision tolérante, ouverte et progressiste à des visions conservatrices (souvent ) voire des positions très réactionnaires en matière de moeurs, positions qui définissent l’intégrisme musulman. Ce qui est dit islamique - relatif à l’islam - n’est donc pas nécessairement de l’islamisme.

      L’islamisme se réfère surtout à la Charia - quelques éléments venus du Coran et interprétés - comme source unique du droit et du fonctionnement de la société entendue ici comme société politique (Etat) et société civile. Cette loi n’est pas sans référence religieuse certes mais elle est surtout politique. Elle englobe tout . La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Dans un Etat qui applique la charia les non musulmans (les autres croyants et les athèes) doivent donc respecter aussi un (plus ou moins grand) nombre de règles qui les privent de libertés et de droits. C’est très contraignant. De plus, cette loi supérieure ne peut être mise en oeuvre que par des religieux dans le cadre d’un Etat théocratique qui refuse la laïcité comme mode d’organisation de la société et la liberté de conscience (croyante ou non) qui lui est en principe associée. En ce sens l’islamisme est bien plus qu’un intégrisme religieux agissant dans la seule société civile car il est surtout un islam politique et à vocation totalitaire et pas d’un islam simplement religieux et pour les seuls croyants musulmans.

      Niveaux : Derrière cette référence à la Charia il peut y avoir diversité de l’islamisme du fait de l’inscription variable dans l’histoire. Certains sont ultraviolents et de type terroriste (diversité là encore des modes et des parcours), d’autres sont de type théocratique (pouvant jouer parfois le jeu de la démocratie ou "démocrature").

      La charia est un code très restrictif dans certains pays, car elle autorise certains châtiments traditionnels (lapidation, flagellation, amputation). Mais on trouve des contenus "moins barbares" (et pas "modérés" ! ), tout en ayant toujours de très fortes contraintes dans divers domaines : alimentaire, vestimentaire (hypertextile), droit de la famille et héritage, le pénal et le judiciaire.

      NB : Il faut être prêt à lire parfois des situations différentes et atypiques. Je pense à Mayotte jadis. J’y suis allé il y a 40 ans (en 1976) et j’ai pu voir là-bas le poids d’un droit musulman spécifique dit "cadial" (que je ne connais pas et qui d’ailleurs n’existe plus) .

       L’intégrisme musulman n’est pas à rapporter à la charia.

      La nécessité de le définir l’intégrisme religieux vient du fait que l’on trouve, dans la société civile, dans les religions, des croyants progressistes, ouverts et tolérants en matière de moeurs, de sexualité. Pas de stigmatisation des personnes divorcèes, de celles pratiquant l’IVG, de celles en hypotextile (mini-jupe par exemple), des homosexuels, des athées mécréants, etc . Cette ouverture d’esprit est à l’opposé de la "droitisation" idéologico-culturelle des courants conservateurs ou même réactionnaires dits intégristes (que certains disent aussi fondamentalistes du point de vue du type d’interprétation de la religion).

      Le terme " intégrisme religieux " désigne toute attitude doctrinale de conservatisme intransigeant, autoritaire et rigide en matière de moeurs. Son contenu très réactionnaire l’oppose frontalement aux conquêtes du féminisme contemporains (des 50 dernières annèes), notamment la liberté des femmes dans l’égalité et la laïcité. Les intégrismes religieux, portés principalement par des hommes mais aussi des femmes (qui ne sont pas moins actives et sévères), s’opposent donc à l’affaiblissement du patriarcat. Ils défendent par réaction un hyperpatriarcat.

      La volonté d’appliquer le sexoséparatisme (hard ou soft) de certains (juifs haredim, intégristes musulmans, catholiques jadis) est à mettre en lien avec ce renforcement du patriarcat opposé aux conquêtes féministes des 50 dernières années.

       Charia et droit européen : pas de "démocrature"

      Démocrature : apparence de démocratie, réalité d’un régime politique autoritaire voire dictatorial. Nom d’un ouvrage de Max Liniger-Goumaz : La démocrature, dictature camouflée, démocratie truquée (1992)

      La CEDH a, dans un arrêt du 31 juillet 2001 Refah Partisi c. Turquie, fait observer l’incompatibilité du régime démocratique avec les règles de la charia.

      http://hudoc.echr.coe.int/eng#{"dmdocnumber" :["702044"],"itemid" :["001-64174"]}

      « À l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l’instauration de la charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu’ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’Homme, et de soutenir un régime fondé sur la charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique, et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses. »

      Extraits des faits relatés concernant le RP ou "Parti de la prospérité" en Turquie :

      ‑ Le président et les autres dirigeants du R.P. soutenaient, dans toutes leurs interventions publiques, le port du foulard islamique dans les écoles publiques et dans les locaux d’administrations publiques, alors que la Cour constitutionnelle avait déjà déclaré que cela allait à l’encontre du principe de laïcité inscrit dans la Constitution.

      ‑ Lors d’une réunion relative à la révision constitutionnelle, le président du R.P., Necmettin Erbakan, avait formulé des propositions tendant à abolir le système laïque de la République. Il avait suggéré que les fidèles de chaque mouvement religieux suivent les règles propres à leur organisation et non plus les règles de droit de la République.

      ‑ Le 13 avril 1994, Necmettin Erbakan avait posé devant le groupe parlementaire du R.P. à l’Assemblée nationale la question de savoir si le changement de l’ordre social dans le sens prévu par son parti allait être « pacifique ou violent, et se faire en douceur ou dans le sang ».

      ‑ Lors d’un séminaire tenu en janvier 1991 à Sivas, Necmettin Erbakan avait invité les musulmans à adhérer au sein du R.P. Selon M. Erbakan, seul son parti pouvait instaurer la suprématie du Coran à l’issue d’une guerre sainte (djihad) et pour cette raison, les musulmans devaient verser leurs dons au R.P. au lieu de les distribuer à des tiers.

      ‑ Pendant la période de Ramadan, Necmettin Erbakan avait accueilli les chefs des mouvements islamistes dans la résidence réservée au Premier ministre et leur avait ainsi manifesté son soutien.

      ‑ Plusieurs membres du R.P., y compris ceux qui remplissaient des fonctions officielles importantes, avaient prôné, dans leurs discours publics, le remplacement du système politique laïque par un régime théocratique. Ces personnes avaient également plaidé pour l’élimination des opposants de ce projet, si nécessaire par la force. Le R.P., en se refusant à engager des procédures disciplinaires contre ces membres et même, dans certains cas, en facilitant la diffusion de leurs discours, avait tacitement adopté ces points de vue.

      ‑ Un député du R.P., İbrahim Halil Çelik, avait indiqué le 8 mai 1997, devant les journalistes dans les couloirs du parlement, que le sang allait couler si on tentait de fermer les écoles religieuses İmam-Hatip (écoles formant les futurs fonctionnaires religieux), que la situation pourrait être pire qu’en Algérie, que personnellement il désirait que le sang coule pour que la démocratie s’installe dans le pays et qu’il répliquerait à celui qui le frapperait, et enfin qu’il se battrait jusqu’au bout pour l’instauration de la Charia (la loi islamique).

    • THANATOS & INTEGRISME : Contre tous les contre-mouvements réactionnaires religieux

      Un contre-mouvement est par définition réactionnaire. La « droitisation du monde » (Cusset) ou la « pente régressive » (Geiselberger, 2017) ou plus fortement la « dé-civilisation du monde » (Nachtwey, 2017) voire, au plus haut niveau, son « ensauvagement » (cf montée du terrorisme et du militarisme - Delpech) se remarque aussi au sein des religions. On ne saurait faire l’impasse sur ce phénomène de violence franche ou non, publique ou privée, à plusieurs niveaux (pas que les terroristes).

      Un intégriste religieux est par définition (1) régressif et réactionnaire. Ce qui est réactionnaire est définit par divers rejets des conquêtes des mouvements progressistes. Les progressistes se mobilisent pour la pluri-émancipation(s) : contre le « classisme » (domination de classe), contre le sexisme, contre le racisme mais aussi contre les intégrismes religieux.

      11 POINTS pour aider à un combat contre les croyants réactionnaires.

      1 - ANTIRACISME UNIVERSALISTE et RELIGION : Il y a eu et il y a encore trop d’ exclusions et d’autres maux particulièrement graves contre des juifs comme il y a des exclusions et des maux particulièrement graves contre des musulmans. Les chrétiens de divers courants peuvent subir eux aussi diverses persécutions du fait de la religion. Il convient d’adopter une position universaliste d’opposition aux persécutions. Comme on doit et on devrait le faire quand des athées sont persécutés, ce qui arrive dans nombres de pays musulmans.

      2 - INTEGRISMES RELIGIEUX NEFASTES : Mais il existe des intégrismes religieux dans quasiment toute religion importante. Les intégristes catholiques furent les premiers à être nommés tels pour leur « intransigeantisme » doctrinal et comportemental en matière de moeurs.

      3 - Il existe des JUIFS HAREDIM - intégrisme religieux spécifique - à combattre. Ils sont minoritaires.

      4 - Il existe aussi des MUSULMANS et MUSULMANES INTEGRISTES à combattre. Il y en a de plus en plus qui sévissent dans les quartiers populaires. Ils imposent le voilage des femmes. Cf les « campagnes d’hidjabisation » en Algérie et ailleurs. Y compris des très jeunes filles. Deux ans à peine parfois. Il faudrait l’interdire.

      5 - Evitons deux procédés néfastes : l’essentialisation et l’amalgame.

      6 - Evitons aussi la mise en communauté forcée des croyants que ce soit pour les protéger (complaisance silencieuse par amalgame) ou pour les accuser. Ils sont divers. Même les intégrismes religieux sont divers.

      7 - Adoptons une position générale : contre les intégristes religieux de toute religion, pas contre les autres croyants.

      8 - Combattons le sexoséparatisme des intégristes religieux qui veulent un hyperpatriarcat avec les femmes au foyer avec les enfants.

      9 - Combattons la sexyphopbie des intégristes religieux qui ne supportent pas de voir un élément féminin (peau ou forme ou objet ou vêtement). Il n’y a alors pas que la question de devoir se couvrir les cheveux en ce cas.

      10 - Refusons l’athéophobie et l’homophobie ainsi que le refus de la laïcité chez les intégristes religieux .

      11 - Enfin refusons le séparatisme raciste qui voudrait séparer selon l’apparence. Il ne faut pas mélanger le besoin ponctuel d’être ensemble chez les femmes et vouloir réunir selon la couleur de peau.

      Ces phénomènes sociaux viennent s’inscrire dans un contre-mouvement plus large porteur de diverses crispations identitaires et communautaires tant celles dominantes sous forme de nationalisme xénophobe ou d’hystérie sécuritaire que celles plus en lien avec des groupes sociaux dominés (au plan économico-social ou au plan géopolitique), groupes qui déploient tous les conservatismes, d’origine religieuse ou non. En face on trouve divers mouvements progressistes et de pluri-émancipations.