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Prix des péages : les automobilistes se sont fait rouler

par Vincent Vérier

Publie le mercredi 7 décembre 2016 par Vincent Vérier - Open-Publishing
4 commentaires

Balladur, président de la Société pour la construction et l’exploitation du tunnel routier sous le Mont-Blanc (1968-1981). Bonne pioche !


L’Etat a décidé un gel du prix des péages d’autoroutes en 2015. Un faux cadeau : selon un rapport paru hier, les Français vont payer 500 M€ de plus.

Heureux comme un concessionnaire d’autoroutes. Dans son premier rapport annuel sur le secteur publié hier matin, le gendarme du rail et de la route, l’Arafer, révèle que le gel des prix des péages, ordonné par l’Etat en 2015, va en réalité coûter environ 500 M€ de plus aux automobilistes sur les vingt années à venir.

Début 2015, en pleine polémique sur la rente des autoroutiers, dénoncée dans un rapport de l’Autorité de la concurrence, le gouvernement et la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, décident que la hausse des péages, pourtant mécanique chaque année, n’aura pas lieu. En avril de la même année, les ministères de l’Economie et de l’Environnement et les concessionnaires signent un protocole d’accord. Celui-ci entérine une prolongation de la durée des concessions en échange d’investissements supplémentaires sur le réseau.

+ 127,5 % de dividendes

Oublié le cadeau aux automobilistes ! L’accord prévoit un rattrapage du gel de 2015, étalé entre 2019 et 2023, de l’ordre de + 0,23 % à + 0,82 % selon les concessions. Dans son rapport, l’Arafer enfonce le clou. Non seulement cette année blanche n’a pas profité aux automobilistes mais, pire, elle va leur coûter un demi-milliard d’euros de plus sur la durée restante des concessions.

Par ailleurs, l’Arafer a calculé que pour 2015, le résultat net pour l’ensemble des sociétés d’autoroutes a augmenté de 16,5 % (14,9 % pour les sept historiques) et les dividendes de 127,5 %. « Nous ne sommes pas des procureurs, ni des juges, ni des donneurs de leçons, s’est défendu Bernard Roman, le président de l’Arafer, soucieux d’éviter une polémique. Je ne donne que les chiffres. » Contactés, les différents ministères se sont renvoyés la responsabilité du dossier. Et ni l’Association française des sociétés d’autoroutes ni les principaux concessionnaires n’étaient en mesure hier de répondre à nos questions.

http://www.leparisien.fr/economie/les-automobilistes-se-sont-fait-rouler-07-12-2016-6423354.php#xtor=AD-32280599

Messages

  • Les voleurs , les corbeaux , les vautours du capitalisme, qu’ils s’en aillent tous ! Vite, La 6ème République ! Avec des lois qui enfin sanctionneront tout ce beau monde !

  • Rien ne nous oblige à rouler dessus, sinon notre paresse à lire les cartes et notre désir de vitesse, il faudrait presque arriver avant d’être parti !
    Y a longtemps que je n’ai pas payé un seul péage et je m’en porte très bien mon porte-monnaie aussi.
    Cessons d’engraisser les actionnaires !!!

    • Pas si simple... Et il faut penser à tout le monde, globalement.

      Si moins de monde prend l’autoroute, la vie va devenir insupportable dans les milliers de villes et villages traversés par les itinéraires alternatifs.

      Exemple : j’habite à proximité de la vallée du Rhône. Quand l’autoroute est bloquée (accident+ bouchon), le trafic se déverse sur les deux nationales, de chaque côté du Rhône (N7 et N86). Et ça devient l’enfer : blocages, danger, pollution. Les gens qui habitent là ne vivent plus.

      Bref, tant que quelques individus isolés pensant avoir trouvé La solution font comme toi, pas de soucis. Si ça devient un fonctionnement de masse (par exemple parce que l’autoroute est trop chers), ta solution n’en est pas une, c’est au contraire un énorme problème pour un tas de gens.

      Alors c’est vrai qu’on peut se dire pourquoi vouloir se déplacer vite, mais aussi... pourquoi pas. Et avec moins de risques (l’autoroute est moins accidentogène).

      Le problème me semble plutôt être que les moyens de déplacement sont d’intérêt général et qu’il est anormal qu’ils soient aux mains du privé et de la loi du profit.
      Et peut-être bien que, si les transports en commun étaient gratuits et pratiques, les données du problème seraient notablement différentes.

      Le problème c’est le choix passé du tout voiture. Il faut sans doute rectifier le tir. Mais en attendant, les autoroutes sont nécessaires pour ne pas asphyxier les routes de France.

      Le problème, ce n’est pas l’autoroute, c’est le capitalisme.

      PS : tout à fait égoïstement, moi qui fait du vélo, que le maximum de voitures restent sur l’autoroute !