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Bologne : pour une génération ingouvernable

par Serge Quadruppani

Publie le lundi 13 février 2017 par Serge Quadruppani - Open-Publishing

Je traduis un large extrait de l’article paru sous ce titre sur le site italien de contre-information infoaut.

Contexte : des membres du CUA, Collettivo Universitario de Bologne (collectif d’étudiants) et de Làbas, groupe regroupé autour d’un squat, labasoccupato ont dénoncé la pose de portillons à l’entrée d’une bibliothèque universitaire, les ont démontés et l’ont occupée. L’intervention de la police jusque dans l’enceinte universitaire a soulevé des protestations jusque chez les plus modérés étudiants et s’est traduite par des bagarres et des barricades jusque dans la rue…

"…ce que la police anti-émeutes hier a attaqué, en entrant dans la bibliothèque au 36 de la via Zamboni, c’est une claire instance de pouvoir, agie à l’intérieur de l’université néo-libérale. (.) L’évacuation et la fermeture de la bibliothèque du 36 voulaient faire peur et éteindre un foyer d’altérité et de conflit. Mais si dans la tête de quelques flicards (et sûrement aussi de quelque débonnaire universitaire) on voulait faire, en petit, une Diaz [référence à l’évacuation-massacre d’une école par les flics à Gênes 2001] à la sauce bolognaise, la résistance immédiate des étudiants a changé la donne. Pendant que la police mettait de fait sous séquestre livres et ordinateurs (tu parles de garantir le droit aux études !), les chaises qui volaient à l’intérieur de la bibliothèque commençaient à définir le profil d’une autodéfense collective.

"Second point. La bataille d’hier est née sur un noeud symbolique et diablement concret. L’université avait en fait installé des portillons à l’entrée de la bibliothèque de la via Zamboni. Un cas certes particulier, mais à replacer à l’intérieur de la tendance générale à multiplier les frontières à l’intérieur de tous les espaces métropolitains. Pour les pratiques de territorialisation rebelles, le renversement de ces frontières intérieures a été un élément de coagulation d’une subjectivité de rupture qui nous parle de visions du monde toujours plus opposées entre gouvernés et gouvernants et d’une bataille qui s’étend jusqu’à la définition des géographies du quotidien.(…) Le signal d’ingouvernabilité émis aujourd’hui dans les rues de la zone universitaire bolognaise est une avertissement en même temps qu’une promesse."







http://quadruppani.blogspot.fr/2017/02/bologne-pour-une-generation.html

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