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À Strasbourg, Mélenchon combat le traité UE-Canada (video)

par Sophie de Ravinel

Publie le vendredi 17 février 2017 par Sophie de Ravinel - Open-Publishing

Le candidat de la France insoumise profite de la division socialiste sur cette question pour affirmer ses différences avec Benoît Hamon.

Envoyée spéciale à Strasbourg

À l’extérieur du Palais de la musique et des congrès de Strasbourg, plusieurs centaines de personnes, 2 000 selon les organisateurs, attendaient, mercredi soir, de pouvoir entrer pour écouter Jean-Luc Mélenchon. Parmi elles, une majorité de jeunes. Mais les deux salles de 1900 et 500 places étaient pleines avant même le lancement du meeting. Le candidat de La France insoumise est donc sorti pour prononcer sur une estrade de fortune la première partie de son intervention… Chercheur au CNRS et strasbourgeois, conseiller de la campagne sur les questions d’énergie, Jean-Marie Brom est impressionné. « La dernière fois que j’ai vu autant de monde à un meeting présidentiel, c’était pour François Mitterrand en 1981… »

Mélenchon, lui, ne semble pas surpris. Son ton est constant au fil des meetings. Ce mercredi soir, sa harangue est toujours aussi efficace contre « les très intelligents qui ont entraîné le pays dans l’état dans lequel il est » et qui devront « baisser les yeux devant notre programme ». Parmi eux, il y a le gouvernement et François Hollande, responsables du fait que « les autorités ne semblent plus légitimes à personne ».

Le lien est tout trouvé avec l’affaire du jeune Théo, victime de violences policières en Seine-Saint-Denis. Mélenchon s’y arrête, longuement, aussi bien pour transmettre ses « vœux chaleureux et fraternels » à la famille du jeune que pour tancer une police « qui a pour premier devoir d’être exemplaire ». Le candidat pointe le commissaire d’Aulnay-sous-Bois. Tous les policiers « ne sont pas dans le même sac, mais certains, dit-il, sont dans le sac ». Sans tergiverser, il dénonce « un acte de barbarie ». « Il faut le dire haut et fort pour conserver de l’autorité par la suite, sinon on n’est plus écoutés. » Il insiste au sujet de la police : « Aucun corps d’État ne s’appartient. Il appartient à la nation, et son devoir est de servir et d’obéir ! » Largement applaudi, il s’échauffe et lance son slogan de campagne habituel : « Votez et dégagez-les tous ! »

Le ton s’apaise ensuite, mais l’actualité le porte, avec le vote du Parlement européen, mercredi, en faveur du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Or Mélenchon se présente comme le plus cohérent des opposants au Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement), « qui aggravera la crise écologique et sociale ». Il reproche à Benoît Hamon de ne « rien faire ». Son concurrent du PS est lui aussi opposant, mais quelque peu coincé par la division des socialistes alors que le gouvernement soutient le traité.

Mélenchon sait qu’un abcès doit être crevé dans ses relations avec le député frondeur devenu candidat officiel du PS, les deux n’ayant pas échangé depuis la fin de la primaire. Il lui propose donc de le rencontrer dans huit jours, « vendredi, samedi ou dimanche ». Et prévient : « Je suis prêt à faire confiance, j’accepte la bonne foi, mais on ne me refera pas le discours du Bourget ! » Changement de ton ? Pas certain. Pour Mélenchon, la question « n’est pas celle d’une candidature unique » mais celle « de la constitution d’un gouvernement cohérent ». « On ne peut pas défaire la loi El Khomri avec ceux qui l’ont faite », a-t-il encore répété.

http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/15/35003-20170215ARTFIG00333--strasbourg-melenchon-combat-le-traite-ue-canada.php

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