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Perquisition au siège du FN dans l’enquête sur l’affaire des assistants parlementaires

Publie le lundi 20 février 2017 par Open-Publishing
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Comme le rapporte BFMTV, des enquêteurs étaient ce lundi 20 février en fin d’après-midi au siège du Front national à Nanterre pour procéder à une perquisition dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires du parti. L’information a été confirmée par le FN dans un communiqué.

"Pour la seconde fois, a lieu une perquisition des mêmes bureaux, s’agissant des mêmes faits présumés, ce qui confirme que la première perquisition a été infructueuse", estime le parti d’extrême droite qui dénonce "une opération médiatique dont le seul but est de tenter de perturber le bon déroulement de la campagne électorale présidentielle et de tenter de nuire à Marine Le Pen".

D’après le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), Marine Le Pen a admis avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier, employé comme assistant parlementaire d’octobre à décembre 2011.

Marine Le Pen a reconnu que "les bulletins de salaire établis sur la période d’octobre à décembre 2011 pour un montant de 41.554 euros n’ont jamais été payés" à Thierry Légier, et "qu’elle n’avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois", selon des extraits de ce rapport, publiés jeudi par Mediapart et Marianne.

La présidente du Front national affirme de son côté qu’il s’agit d’un "mensonge éhonté, je n’ai jamais reconnu quoi que ce soit devant des enquêteurs, d’ailleurs que je n’ai jamais vus", a-t-elle dit à France Bleu Besançon. Elle a aussi expliqué qu’il y avait eu "une régularisation comptable entre le Parlement européen et le tiers payant dans cette affaire", mais "absolument rien de fictif". "J’ai d’ailleurs toutes les preuves que j’apporterai en temps nécessaire, que j’ai déjà transmises à l’Olaf", a-t-elle ajouté.

"Contrat de travail purement fictif"

Une version démentie par l’institution. Le Parlement "n’a fait aucun document de régularisation. Ce n’est pas l’esprit maison de faire des faux contrats", a déclaré à l’AFP une source parlementaire. Le document d’embauche de Thierry Légier avait "toutes les apparences d’un contrat normal. Ce n’est que grâce à l’enquête de l’Olaf que l’administration a mis en doute la réalité de cet emploi d’assistant", d’après cette source.

Interrogé par l’AFP, l’Olaf a de son côté indiqué que son enquête a bien "révélé que la députée a produit un contrat de travail purement fictif", concernant son garde du corps.

Le rapport de l’Olaf épingle un deuxième cas de salaire injustifié, celui de Catherine Griset, collaboratrice parlementaire de Marine Le Pen "accréditée" au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016 alors qu’elle est son assistante au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine) depuis de nombreuses années.

Catherine Griset n’a fourni "en réalité pas d’assistance directe dans les locaux du Parlement européen à sa députée comme requis par les règles en vigueur, mais vivait dans les environs de Paris et exerçait une activité auprès du parti", a déclaré l’Olaf à l’AFP.

Deux ans d’investigations

Le gendarme antifraude de l’UE avait été saisi en janvier 2014 sur dénonciation anonyme. A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d’élus frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur l’organigramme du parti en France.

Après deux ans d’investigations, l’Olaf a transmis en juillet son rapport à la justice française. Le parquet de Paris, qui enquête également depuis mars 2015 sur ce dossier, a confié mi-décembre les investigations à des juges d’instruction pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé.

Faute de s’être acquittée avant le 31 janvier des 339.946 euros réclamés par le Parlement, correspondant aux salaires versés à Thierry Légier et à Catherine Griset, l’assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées en amputant de moitié l’indemnité de Marine Le Pen. "Nous avons déposé un recours devant le tribunal du Luxembourg pour demander l’annulation de ce recouvrement", a indiqué son avocat, Me Marcel Ceccaldi.

La présidente du FN a également contre-attaqué en Belgique, déposant le 24 janvier une plainte pour "faux" et "usage de faux" à l’encontre du secrétaire général du Parlement et du directeur de l’Olaf. "Cette plainte vient justement de faire l’objet d’une désignation d’un juge d’instruction belge", a indiqué Me Ceccaldi dans un communiqué. Une désignation automatique en Belgique pour ce type de plainte.

http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/20/perquisition-au-siege-du-fn-dans-lenquete-sur-laffaire-des-assistants-parlementaires/

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