Accueil > Ah quel enfantement que celui de l’hase libre poème de Fabrice Selingant

Ah quel enfantement que celui de l’hase libre poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge

Publie le mercredi 5 avril 2017 par le Rouge-gorge - Open-Publishing
5 commentaires

Ah quel enfantement que celui de l’hase libre

Fumée du givre, soleil ligneux, barbe du lichen,

Longues rasades alcool impur, folles fumées, âpreté des fontaines,

Lent défilé des hommes…

Le picotin des mômes, mer de nuages, Monde sous le vent, peine,

Le dominé du pied, feu tricolore, ordre, noyade, fleuve de haine,

Lent défilé des hommes…

Alternance des neiges, des lumières, des ombres et des suées,

Violence, la trouille animale, la cognée sur la nuque,

Lent défilé des hommes…

Divine laie, torsion, arbre sans âge, feuille de charme foulée,

Au sol, baie, boue, bauge, slogans orduriers, gestes et trucs,

Lent défilé des hommes assoupis

Feu des âmes, flammes ciel et sang de déesse, l’armure démoulée,

Lieu du saint paganisme, sentiments sauvages de nouures humaines,

Lent défilé…

Brassée des saveurs, exhalaisons, pleins chants mesurés

Ténus, tendus, tenus,

Moi, Rustre, j’en appelle…

Transports, mouvements des roches, des lianes, des frondaisons,

Effluves, multiples embrassades, danses de corps à cœurs nus,

J’en appelle au séisme.

On ne proteste pas d’un vote grimaçant.

J’en appelle au séisme des consciences.

Fabrice Selingant

Portfolio

Messages

  • La scansion de ce lent défilé n’est pas sans évoquer (pour moi du moins) celle des citoyens auxquels le vote grimaçant ne suffit point, celle des dominés du pied, au sol, un temps assoupis.
    Heureusement une alternance libertaire aux effluves dansantes est venue, un enfantement libre...

    Merci pour ce poème aux images enivrantes, qui m’a fait penser au grand Jacques, pas si rustre :

    Pour que monte de nous et plus fort qu’un désir
    Le désir incroyable de se vouloir construire

    https://www.youtube.com/watch?v=as8tCLWh5U8

    • Merci Judith, merci pour cet hommage si matinal, et cette référence là (je suis comblé, et j’en rougis encore un peu plus) à Jacques Brel et son J’en appelle.

      Merci d’aimer encore.

      Fraternellement.

      Fabrice le Rouge-gorge

    • changement d’orthographe dans le titre... la hase et non pas l’hase...

      Ah quel enfantement que celui de la hase libre

      Fumée du givre, soleil ligneux, barbe du lichen,

      Longues rasades alcool impur, folles fumées, âpreté des fontaines,

      Lent défilé des hommes…

      Le picotin des mômes, mer de nuages, Monde sous le vent, peine,

      Le dominé du pied, feu tricolore, ordre, noyade, fleuve de haine,

      Lent défilé des hommes…

      Alternance des neiges, des lumières, des ombres et des suées,

      Violence, la trouille animale, la cognée sur la nuque,

      Lent défilé des hommes…

      Divine laie, torsion, arbre sans âge, feuille de charme foulée,

      Au sol, baie, boue, bauge, slogans orduriers, gestes et trucs,

      Lent défilé des hommes assoupis

      Feu des âmes, flammes ciel et sang de déesse, l’armure démoulée,

      Lieu du saint paganisme, sentiments sauvages de nouures humaines,

      Lent défilé…

      Brassée des saveurs, exhalaisons, pleins chants mesurés

      Ténus, tendus, tenus,

      Moi, Rustre, j’en appelle…

      Transports, mouvements des roches, des lianes, des frondaisons,

      Effluves, multiples embrassades, danses de corps à cœurs nus,

      J’en appelle au séisme.

      On ne proteste pas d’un vote grimaçant.

      J’en appelle au séisme des consciences.

      Fabrice Selingant

    • Oui bon à l’oreille c’est vrai que çaaaaaaaaaaaaa sonne pas très beau , quoiqu’en y réfléchissant bien on puisse voir cet allongement syllabique comme servant le sens, prolongeant les assonances méritées ;) de l’enfantement

    • Aller, on peut, en détachant la lecture de l’article défini et du nom, permettre aux deux d’exister pleinement, LA HASE , cela me semble déterminant de virer l’apostrophe,, de conserver l’animale, son nom inconnu de tant de gens qui en fait un personnage de conte fantastique et l’enfantement, (enchantement) annoncé toujours possible.

      Si Roberto, pouvait me changer le titre de l’article et le titre dans le texte, sans effacer les commentaires, je lui en serai (éternellement) reconnaissant, (caprice d’artiste).

      Fraternellement.

      Fabrice le Rouge-gorge