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Macron, grand favori ? 3 raisons qui prouvent que rien n’est gagné

par Paul Laubacher

Publie le jeudi 6 avril 2017 par Paul Laubacher - Open-Publishing
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Le statut de favori n’est pas le plus simple à porter. Et pour Emmanuel Macron, rien n’est joué, surtout dans une élection présidentielle aussi imprévisible.

Rien ne se passe comme prévu. François Fillon se trouvait face à une élection imperdable. Elle est devenue pour lui difficilement gagnable. C’est Emmanuel Macron qui profite le plus de la chute du candidat de la droite décomplexée et... d’une campagne présidentielle hors normes.

Aujourd’hui, plusieurs sondages le donnent même en tête au premier tour de l’élection, dimanche 23 avril. Devant une Marine Le Pen, candidate d’extrême droite, longtemps annoncée pour le second tour. Le statut de favori n’est pas le plus simple. Et pour Emmanuel Macron, rien n’est déjà joué surtout dans une élection aussi imprévisible.

1 "Vous êtes toujours d’accord avec tout le monde !"

La pique est signée François Asselineau. Elle a fait mouche mardi 4 avril au soir lors du débat sur BFMTV et CNews. Le petit candidat a gentiment taclé l’ancien ministre de l’Economie : "Vous, vous êtes toujours d’accord avec tout le monde !" Sur le plateau télévisé, c’était la franche rigolade. Preuve, une fois de plus, que le sujet est sérieux.

Emmanuel Macron est en réalité sur une ligne de crête. Le candidat d’En Marche ! se veut "et de droite et de gauche". Ou encore "ni de droite, ni de gauche". La confusion est là. Comment simplifier ses arguments quand on fait des appels du pied à la droite et à la gauche ? Emmanuel Macron essaye donc de frapper les esprits. Même si cela embrouille ses électeurs potentiels.

Il y a eu "l’humiliation" d’une partie de la France lors du débat sur le mariage pour tous qu’Emmanuel Macron "comprend". Il y a la colonisation, "un crime contre l’humanité". Il y a le retour du service militaire, dans une nouvelle formule. Le candidat, qui a fait le diagnostic que le clivage gauche-droite n’existe plus, reste dans le flou. Une position hyper centriste qui l’expose à toutes les attaques. Ses adversaires l’ont bien compris.

Déjà, lors du premier débat, un exercice inédit pour l’ancien banquier, il s’était parfois montré trop abstrait et trop confus. Emmanuel Macron n’a pas répondu à François Fillon et Marine Le Pen qui l’ont, tour-à-tour, accusé de ménager la chèvre de la droite et le chou de la gauche. "Vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n’avez rien dit ! C’est le vide sidéral !" l’avait torpillé Marine Le Pen.

Ce positionnement est aussi largement illustré par les soutiens qu’engrange Emmanuel Macron. Le dernier en date est celui de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui pourrait plutôt gêner le candidat d’En marche !. Car ils sont nombreux à gauche à l’avoir rejoint : Bertrand Delanoë, Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Poignant, François de Rugy, Barbara Pompili. Des ralliements qui rappellent un peu trop qu’Emmanuel Macron était secrétaire adjoint de l’Elysée de François Hollande et ministre de Manuel Valls.

Il y a aussi les exilés de la droite. Ce sont avant tout des chiraquiens comme Renaud Dutreil, Jean-Baptiste Lemoyne, Dominique Perben. Et puis il y a François Bayrou. Le troisième homme de 2007. Celui qui avait appelé à voter pour François Hollande en 2012. La bête noire de la droite dure.

Emmanuel Macron jongle, beaucoup. Et les boules pourraient tomber.

2 Un électorat fragile

Qui vote vraiment pour Emmanuel Macron ? Selon l’enquête de l’Ifop réalisée pour "l’Obs", le candidat d’En Marche ! plaît aux Français qui ont confiance en l’avenir. Une bonne nouvelle pour celui qui invoque l’espoir lors de ses meetings.

Près de 72% des électeurs du candidat d’En Marche ! sont assez ou très confiants quand ils pensent à l’avenir de la France, bien plus que ceux de Mélenchon ou de Fillon, et neuf points de plus que ceux d’Hamon. Et le contraire absolu des électeurs de Marine Le Pen : ils sont 71% à voir l’avenir en noir. Et, comme le note Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion de l’Ifop : "Nous avons là deux France."

Deux France qui pourraient se retrouver au second tour de l’élection présidentielle... si les électeurs décident in fine de placer dans l’urne un bulletin Macron. Car son électorat, jusqu’à récemment, faisait partie des plus volatils.

Comme le souligne la dernière enquête du "Monde" avec le Cevipof, publiée le 4 avril, seuls 61% des électeurs de Macron "certains d’aller voter" se disent sûrs de leur choix, contre 82% pour Marine Le Pen et 75% pour François Fillon.

Mais le candidat d’En Marche ! enregistre une forte progression. Deux semaines avant, il ne plafonnait qu’à 52% de ses électeurs certains de leur vote. Ce faible taux se retrouve chez les autres candidats de la gauche, comme Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Cet électorat, fluctuant, pourrait s’éloigner de l’ancien ministre de l’Economie au profit des autres, à la moindre erreur. Tuant ses chances d’accéder au second tour.

3 Les "affaires" qui embarrassent

En marche vers la transparence ? Ou plutôt avec les affaires ? Ces dernières sont les grandes stars de la présidentielle. Elles ont dynamité la campagne de François Fillon. Elles hantent celle de Marine Le Pen. Rôdent-elles autour d’Emmanuel Macron ?

Il y a eu la démission début mars, pour conflits d’intérêts, d’un conseiller santé d’Emmanuel Macron, qui avait été rémunéré une soixantaine de fois par les laboratoires Servier,

Dans la foulée, "le Canard enchaîné" révélait que l’Inspection générale des finances (IGF) s’intéresse à un possible délit de favoritisme concernant l’organisation, sans appel d’offres, d’une soirée en 2016 à Las Vegas, où l’ex-ministre de l’Economie avait rencontré des entrepreneurs français. Une enquête préliminaire a été ouverte le 15 mars.

Et puis, il y a les questions sur le patrimoine d’Emmanuel Macron, que l’association Anticor avait soulevées. La Haute Autorité à la transparence et la vie publique avait levé finalement "le brouillard".

Mais tout peut arriver dans cette campagne où rien ne s’est passé comme prévu.

http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170405.OBS7606/macron-grand-favori-3-raisons-qui-prouvent-que-rien-n-est-gagne.html

Portfolio

Messages

  • En Marche, Emmanuel Macron, deux initiales pour la même mégalomanie, l’ivresse procurée par l’adulation de foules de show bizz, ameutées par les médias et radios (service prétendûment public compris) sauf quand on coupe une salle en deux avec un rideau pour accueillir ses fans, tellement, ils sont attirés par la légèreté et le creux des propositions et propos du personnage, un libéral comme d’autres mais "jeune".