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Les guerres expliquées aux enfants (et aux autres)

par Denis Langlois

Publie le samedi 8 avril 2017 par Denis Langlois - Open-Publishing
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Dans la rubrique "Espérons que nos enfants réaliseront les vains espoirs que nos parents avaient placés en nous", voici un extrait de mon dernier livre "La Politique expliquée aux enfants (et aux autres)". Selon la formule consacrée, il est en vente dans toutes les bonnes librairies, mais les fauchés et les radins peuvent le lire gratuitement sur le site la-politique-expliquee-aux-enfants.fr

Voici l’extrait en question, avec en prime le dessin de Plantu qui illustre le chapitre. Si vous trouvez qu’il y a quelque lien avec l’actualité, bravo, c’est que vous êtes particulièrement observateur et perspicace :

Dessin de Plantu

Certaines régions intéressent les grands pays parce qu’elles possèdent dans leur sous-sol du pétrole, de l’uranium ou d’autres ressources qui sont indispensables pour faire marcher l’économie. Provoquer des guerres dans ces régions permet de s’emparer de ces richesses et de contrôler les voies terrestres ou maritimes qui permettent de les transporter. Il faut trouver pour cela un prétexte. Aujourd’hui, c’est principalement le terrorisme. Il est évident que le terrorisme, qui frappe surtout les populations civiles innocentes, doit être condamné avec vigueur. Mais, pour lutter contre le terrorisme, les grands pays mènent de véritables guerres et tuent souvent encore plus de monde. Leurs armées occupent pendant de longues années des pays entiers, c’est par exemple le cas en Irak ou en Afghanistan, et soumettent la population à la loi du plus fort.

Il faut dire aussi que les guerres rapportent beaucoup d’argent aux grands pays qui fabriquent des armes et les vendent. Les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne écoulent des mitrailleuses, des chars d’assaut, des sous-marins nucléaires, des avions de chasse ou des lance-missiles, comme on vend des aspirateurs ou des bandes dessinées. Quand une fusée a bien fonctionné et provoqué de nombreux morts, celui qui l’a fabriquée se frotte les mains. Il va pouvoir en vendre beaucoup d’autres.

Un autre prétexte pour intervenir militairement est l’existence dans le pays concerné d’un dictateur. Vouloir rendre la liberté aux habitants, les soutenir dans leur lutte contre le pouvoir qui les opprime, est une bonne chose. Mais là aussi on est obligé de constater que les grands pays se préoccupent surtout des régions qui possèdent du pétrole ou d’autres ressources intéressantes, aujourd’hui la Libye et la Syrie par exemple. Ils profitent de ces guerres pour installer d’autres dirigeants aussi autoritaires que les précédents, mais qui seront plus conciliants avec eux, qui serviront davantage leurs intérêts.

Les guerres ne sont pas ce que l’on nous présente souvent : une intervention humanitaire, un combat des bons contre les méchants. C’est beaucoup plus compliqué que cela.

La grande raison des guerres a toujours été le désir de dominer les autres, de s’emparer de leur territoire, de leurs ressources, de les faire travailler à son profit, d’être toujours plus riche, toujours plus puissant. Ce ne sont pas là de très bons sentiments. Alors, comme dans la fable du loup et de l’agneau, chacun cherche de bonnes raisons pour faire la guerre.

Toutes ces hypocrisies ne serviraient à rien si les peuples des grands pays comme des petits n’acceptaient pas de se battre eux, s’ils répondaient à leurs gouvernements : « Cela ne nous regarde pas, nous n’avons pas d’ennemis. Débrouillez-vous tout seuls, nous ne voulons pas être soldats (ou payer des impôts pour que vous organisiez une armée). »

Malheureusement, pour inciter les peuples à se battre entre eux, il existe un vieux procédé qui marche toujours et encore : l’appel au patriotisme.

« Mourir pour la patrie, c’est le sort le plus beau », dit la chanson. On croit se battre pour la liberté et la justice ; mais, la plupart du temps, on meurt pour les marchands de canons, les bénéfices des gros industriels ou les ambitions des hommes politiques et des généraux.
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