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Ecologiste militant, voici pourquoi j’ai choisi de voter pour Jean-Luc Mélenchon

par Sébastien Barles

Publie le vendredi 21 avril 2017 par Sébastien Barles - Open-Publishing
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« Quand les blés sont sous la grêle,

Fou qui fait le délicat,

Fou qui songe à se quereller

Au cœur du commun combat. »

Louis Aragon

Pour que l’heure du choix ne soit pas celle du glas, j’ai décidé, après mûre réflexion de voter dimanche pour Jean-Luc Mélenchon.

Je me reconnais parfaitement dans le programme porté par Benoît Hamon.
Après l’heureuse victoire de Benoît Hamon lors de la primaire du PS, j’ai milité comme bien d’autres pour une candidature unitaire fédérant les projets portés par Benoît Hamon, Yannick Jadot, Charlotte Marchandise et Jean-Luc Mélenchon. Malheureusement, l’empreinte écologique de l’élection présidentielle a empêché cette unicité de candidature.

Je me reconnais parfaitement dans le programme porté par Benoît Hamon. Pour la première fois, un candidat issu du parti socialiste a compris l’impératif écologique, la nécessité de penser un monde post-croissance, de prendre en compte la finitude de notre planète, de repenser la place du travail dans une société post-industrielle où le robot et l’intelligence artificielle remplacent l’homme. Je lui suis infiniment reconnaissant d’avoir eu le courage de placer au cœur de son projet comme levier d’émancipation et d’autonomie individuelle l’idée du revenu garanti universel. Il parle également avec pédagogie des ravages sanitaires liés à la dégradation de notre environnement, de la souffrance au travail...

J’ai quelques critiques importantes à faire à Jean-Luc Mélenchon comme ses dérapages verbaux quand il a dit que les "travailleurs détachés" volent le pain des Français alors que ce sont eux mêmes des victimes de la mise en concurrence des travailleurs européens ; sa posture bonapartiste en contradiction avec son projet de mise à bas de notre monarchie républicaine ; son manque de distance avec la dérive autoritaire du régime de Poutine et son tropisme sud américain négligeant les violations des droits humains et du pluralisme démocratique ; l’approche trop étatiste et jacobine de la transition écologique qu’il défend ; mais aussi la fin de son programme qui glorifie la reconquête spatiale...

Force est de constater qu’à la veille du premier tour Jean-Luc Mélenchon peut se qualifier pour le second tour et nous éviter de choisir entre le pire et l’abominable en ouvrant la voie à la grande transition démocratique et écologique.

Le projet "L’avenir en commun" défend un projet de société du Bien-vivre face à la tyrannie du "toujours plus", des lobbys qui sapent l’intérêt général et des puissances de l’argent.

Jean-Luc Mélenchon est un sincère repenti du productivisme et un réel converti à la cause écologique. Il se projette dans le monde de demain et s’est libéré des vieilles recettes productivistes, d’incantations à la croissance et de promotion des grands projets inutiles. Jean-Luc Mélenchon a également compris la grave crise démocratique que nous traversons et cherche à y répondre par des propositions audacieuses en défendant une nouvelle respiration démocratique articulant démocratie représentative et participative avec la co-élaboration des politiques publiques, l’initiative et le contrôle citoyen. Il combat enfin avec acharnement les grands traités de libre-échange (CETA, TAFTA) qui menacent les fondements mêmes de notre démocratie et notre souveraineté face aux multinationales.

La stature de Jean-Luc Mélenchon peut aider à faire naître par la menace de rupture et la renégociation des traités une autre Europe plus sociale, citoyenne et solidaire.
Pour faire face aux convulsions nationalistes, identitaires et autoritaires inquiétantes d’un monde en plein chaos et à la dislocation de l’UE, enfermée dans ses dogmes libéraux et sécuritaires, la stature de Jean-Luc Mélenchon peut aider à faire naître par la menace de rupture et la renégociation des traités une autre Europe plus sociale, citoyenne et solidaire.

Car Jean-Luc Mélenchon a une qualité essentielle en cette période de tempête et de tumulte, il réhabilite le volontarisme politique, faisant sienne la célèbre formule d’Etienne de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire : "Ils ne sont puissants que parce que nous sommes à genoux".

Dimanche soir, c’est le fondement même de nos acquis démocratiques et de notre pacte social qui peut être mis en péril par la menace ultra-libérale et conservatrice de la droite dure incarnée par François Fillon et ses soutiens de Sens Commun et celle de l’extrême droite xénophobe et raciste de Marine Le Pen. Nous ne pouvons nous résigner à placer le candidat de l’ubérisation de la société et des lobbys (avec son programme santé écrit par un proche de Servier) comme un rempart contre cette double menace.

A nous de ne pas laisser passer une occasion de sortir du modèle libéral-productiviste qui a fait tant de mal à notre environnement et qui a tellement creusé les fractures sociales et territoriales. Il est plus que temps, comme nous y invitait Nicolas Hulot récemment, de "sécher les larmes du plus grand nombre et de redonner le sourire au présent et de l’éclat à l’avenir".

A nous d’être à la hauteur de cette responsabilité collective. Comme le dit si bien Antoine de Saint Exupéry, "L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre".

Dimanche, votons pour l’avenir en commun !

http://www.huffingtonpost.fr/sebastien-barles/ecologiste-militant-voici-pourquoi-jai-choisi-de-voter-pour-je_a_22049024/?utm_hp_ref=fr-politique

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