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Souvenir Primaire à gauche : écologistes, communistes et une partie du PS prêts à y aller

Publie le mercredi 24 mai 2017 par Open-Publishing

de Lilian Alemagna — 11 janvier 2016

Après l’appel lancé lundi dans « Libération », les principales formations progressistes sont pour l’instant divisées quant à l’organisation d’un tel scrutin.

Il y a ceux qui signent – près de 1140 signatures lundi à 17h30 – ceux qui « laissent la porte ouverte » et ceux qui se taisent. L’appel « pour une primaire à gauche » lancée dans Libération par des intellectuels et des responsables écologistes trouve surtout écho chez ceux, à gauche, qui n’ont pas encore complètement coupé les ponts avec le Parti socialiste mais sont très critiques de la politique actuelle menée par François Hollande et Manuel Valls. Passage en revue des réactions du jour.

PS : l’aile gauche y va, Cambadélis la juge « peu probable »

Dans la famille socialiste, les membres de l’aile gauche du parti sont les plus motivés. Depuis plusieurs mois déjà, ils expliquaient que François Hollande ne pourrait se soustraire à une primaire : d’abord parce que les statuts du PS sont censés l’y obliger, ensuite, parce que ce serait la seule manière pour lui de se « relégitimer »… ou de le faire tomber. Ainsi, l’appel a été signé dès le départ par la députée PS du Doubs, Barbara Romagnan ou bien relayé par d’autres de ses camarades dits « frondeurs », comme Laurent Baumel ou encore la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, qui s’était déclaré « prête à être candidate » dès juin 2015. Autre candidat potentiel, l’ex-ministre Benoît Hamon avait assuré dimanche à Libération qu’il trouvait l’initiative « salutaire sur le plan démocratique » afin de « clarifier » les lignes à gauche.

Figure la plus à gauche du PS, Gérard Filoche a lui aussi revendiqué sur Twitter le souhait « d’une une primaire a toute la gauche, plateforme a gauche, primaires, candidat unique ». Quant au dernier candidat de cette partie du PS à la tête du parti, Christian Paul, il annonce dans une interview au Point vouloir « répondre bientôt et collectivement » à cette « demande qui ne vient pas des appareils partisans », tout en ajoutant : « en 2016, tout est ouvert ! »

Qu’en dit-on à Solférino ? Invité ce lundi matin sur France Info, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé « positif […] tout ce qui permet d’unir la gauche et les écologistes ». « Mais, franchement, a-t-il poursuivi, je trouve que cette primaire, elle n’est pas impossible, mais elle est peu probable ». Pour Cambadélis cette primaire ne peut se faire que si « c’est la primaire de toute la gauche, on va dire de Macron à Mélenchon – c’est la seule qui fonctionne, celle qui permet de gagner l’élection », mais, souligne-t-il, « je ne suis pas sûr que tous les acteurs soient d’accord ». Il faut dire que le scénario « primaire » n’est pas vraiment dans ses plans pour 2016. Cambadélis compte ainsi « travailler à l’union » de la gauche avant le premier tour, autour de François Hollande, au sein de son « alliance populaire », « stratégie de dépassement du Parti socialiste ».

Ecologistes : la primaire à gauche, « une très bonne initiative »

Sans eux, c’est sûr, pas de primaire. Et pour l’instant, les dirigeants d’Europe Ecologie - Les Verts accueillent plutôt favorablement l’appel dont plusieurs d’entre eux (Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot) sont à l’initiative. « C’est une très bonne initiative, explique David Cormand, numéro 2 d’EE-LV dans une interview sur le site de Public Sénat. Elle permet de sortir du piège qui semble nous être promis pour 2017, avec un choix de candidatures qui nous serait imposé, le trio promis étant Hollande, Sarkozy, Le Pen qui ont en commun d’être les trois personnalités politiques les moins aimées des Français, et avec comme challengers potentiels Juppé, Bayrou et Mélenchon. » Pour ce proche de Cécile Duflot – potentielle candidate à une telle primaire –, « ce qui est intéressant dans cet appel, c’est qu’il réfute l’idée que tout serait Hollande ou radical ».

Promoteur depuis longtemps d’une « primaire de l’alternative », Julien Bayou, le porte-parole d’EE-LV, a accueilli cet appel comme une « très belle nouvelle ». « D’autant plus que, quand il s’agit de quelques activistes, les principaux intéressés peuvent ne pas répondre, mais quand c’est ce type de signataires, c’est plus difficile », a-t-il expliqué à l’AFP. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, s’est lui montré favorable à cette potentielle désignation.

Front de gauche : par question pour le PG, on réfléchit au PCF

Sans surprise, les différents acteurs du Front de gauche ne sont pas emballés par l’initiative. Au Parti de gauche, on compte rester à bonne distance du processus, jugeant, comme Eric Coquerel que « les primaires accentuent les tares de la Ve » République. Ou Raquel Garrido, qui fait remarquer, prenant l’exemple de Manuel Valls, qu’« un candidat ayant 6% à une primaire peut gouverner. N’a-t-on rien appris de 2012 ? »

Au Parti communiste, on n’est pas contre le principe de primaire mais à condition d’avoir un « véritable candidat de gauche ». Or, pour eux, la politique menée actuellement par François Hollande et Manuel Valls n’étant pas de gauche, il est impensable de concourir dans une même compétition pré-présidentielle avec le président sortant ou le Premier ministre. Sauf si le chef de l’Etat donne un bon coup de barre à gauche d’ici la fin du quinquennat. « Il ne doit pas y avoir de préalable, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF à Libération qui ajoute tout de même un codicille : « Si ce processus se traduit par une désignation de François Hollande sur ses orientations actuelles, nous n’en serons pas ».

Mais avant de déclarer forfait, les communistes comptent bien participer à la constitution du « socle commun » sur lequel pourrait se construire une « vraie candidature de gauche ». Pour Dartigolles, « tout cela va dans la bonne direction. Le contenu de cet appel et la qualité des signataires permet de ne pas perdre espoir pour la gauche dans ce pays. Les communistes se montreront disponibles ». Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devrait préciser la position de son parti lors de ses vœux prévus ce soir.

http://www.liberation.fr/france/2016/01/11/primaire-a-gauche-ecologistes-communistes-et-une-partie-du-ps-prets-a-y-aller_1425648

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