Accueil > Faux diplôme, plainte pour violences conjugales, propos homophobes : ces (...)

Faux diplôme, plainte pour violences conjugales, propos homophobes : ces futurs députés En Marche qui traînent des casseroles

par Assma Maad

Publie le vendredi 16 juin 2017 par Assma Maad - Open-Publishing
1 commentaire

Propos polémiques, condamnations, enquêtes judiciaires... plusieurs candidats en ballotage favorable pour le second tour des élections législatives sont loin d’avoir des profils irréprochables. Tour d’horizon.

Selon les projections, La République en marche et son allié le MoDem pourraient obtenir dimanche plus de 400 députés (et jusqu’à 440 et 455 selon les instituts de sondage) sur les 577 de l’Assemblée nationale. Un raz-de-marée pour la majorité présidentielle. Parmi les candidats qualifiés pour le second tour des élections législatives, certains ont tenu des propos outranciers, ou sont visés par des enquêtes judiciaires. On dresse la liste.

Richard Ferrand, candidat dans la 6e circonscription du Finistère et ministre de la Cohésion des territoires, est arrivé en tête avec 33,93% des suffrages exprimés. Le parquet de Brest a ouvert une enquête portant sur une opération immobilière datée de 2011 lorsqu’il était à la tête des Mutuelles de Bretagne. « Je réfute et condamne tous les soupçons implicites », a déclaré Ferrand après les révélations du Canard enchaîné. Après les résultats du 1er tour, Richard Ferrand a déclaré : « Je constate que les Finistériennes et les Finistériens m’ont réitéré leur confiance à hauteur de presque 34% (...) Les Finistériennes et les Finistériens ont jugé, ils me connaissent. »

Marielle de Sarnez, candidate dans la 11e circonscription de Paris et ministre des Affaires européennes, est arrivée nettement en tête avec 40,71% des suffrages. Une enquête préliminaire la visant avec d’autres eurodéputés français a été ouverte pour des emplois fictifs présumés de collaborateurs au parlement européen. Elle a porté plainte pour « dénonciation calomnieuse » contre Sophie Montel du FN qui avait fait état de soupçons d’emplois fictifs parmi des assistants d’eurodéputés.

Romain Grau, candidat dans la 1re circonscription des Pyrénées-Orientales, est arrivé en tête dimanche avec 31,75% des suffrages exprimés. Il est visé par une enquête préliminaire pour « harcèlement moral ». Selon France Bleu Roussillon, le parquet de Perpignan a lancé une enquête concernant l’entreprise EAS Industries, une entreprise de maintenance aéronautique à l’aéroport de Perpignan, dont Romain Gros est le directeur général. « Il n’y a pas de pression », a réagi le candidat.

Didier Martin, candidat dans la 1re circonscription de Côte-d’Or, est arrivé largement premier avec 36,08% des suffrages. Ex-président de l’office de tourisme de Dijon, il a été entendu par les policiers début juin, après l’ouverture d’une enquête préliminaire après des plaintes pour faux témoignages. Le candidat a dénoncé « un complot politique ».

Stéphanie Jannin, candidate dans la 2e circonscription de l’Hérault, a viré en tête en obtenant 28,58% des suffrages. Deuxième adjointe au maire de Montpellier, elle sera jugée le 18 septembre par le tribunal correctionnel pour « prise illégale d’intérêts ».

Buon Tan, candidat dans la 9e circonscription de Paris et élu municipal du 13e arrondissement, est arrivé premier avec 36,4% des suffrages. Une enquête préliminaire a été ouverte sur le candidat, après la plainte de la vice-présidente du conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF), association qu’il a présidée, qui dénonce un possible détournement de fond.

Corinne Vignon, candidate dans la 3e circonscription de la Haute-Garonne. Elle est arrivée largement en tête au 1er tour. Elle fait l’objet d’une enquête ouverte par le parquet de Toulouse qui précise à BuzzFeed News que Corine Vignon aurait « exercé une activité d’astrologie non déclarée ». Le SRPJ est en charge de l’enquête. « Il faut maintenant laisser le temps des investigations », ajoute le parquet.

Houmria Berrada, candidate dans la 2e circonscription du Nord, est arrivée en tête avec 23,42% des suffrages. La candidate a été condamnée en 2011 pour avoir présenté un faux diplôme de l’Institut d’études judiciaires de Strasbourg. Houmria Berrada a été condamnée à 8 mois de prison avec sursis pour faux et usages de faux et elle a été renvoyée de l’école d’avocats de Lille.

Pierre Cabaré, candidat dans la 1re circonscription de Haute-Garonne, s’est imposé avec 33,7% des suffrages. Mais il est un cas spécial. Son investiture a été suspendue par La République en marche après les révélations sur son inéligibilité entre 2003 et 2004. Sauf que le parti n’a envoyé personne à sa place et il a continué à faire campagne avec des documents ou figuraient le nom En marche...

Bruno Bonnell, candidat dans la 6e circonscription du Rhône, est arrivé largement devant l’ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem avec 36% des suffrages. Selon Mediapart, l’entreprise Infogrames dont il a été directeur général a écopé d’une sanction de 40.000 euros devant l’Autorité des marchés financiers. Il est aussi pointé du doigt pour avoir domicilié des sociétés dans le Delaware, « petit État américain considéré comme un paradis fiscal » selon Libé.

Claire O’Petit,
candidate dans la 5e circonscription de l’Eure a obtenu le score de 28,55% et est arrivée en première place. Celle qui dément avoir sollicité une investiture du Front national aux élections régionales a été interdite par le tribunal de Bobigny de « diriger, gérer, administrer ou contrôler directement toute entreprise commerciale ou artisanale, toute exploitation agricole ou toute personne morale (…) pour une durée de cinq ans », selon Mediapart.

Alain Péréa, candidat dans la 2e circonscription de l’Aude, a obtenu 27,3% des suffrages exprimés. Selon Le Midi libre, il a été épinglé en 2010 par la Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon. Alain Péréa aurait été payé pour 6 mois de travail, soit 9000 euros, pour la rédaction d’une étude sur les Harkis et le logement qui n’a jamais été publiée.

Véronique Avril, candidate dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, est arrivée en deuxième position avec 19,88% des voix derrière le candidat PCF à 29,35%. Selon Mediapart, la candidate LREM est accusée d’avoir acheté et mis en location un appartement dans un immeuble insalubre « déjà classé depuis des années en état de péril imminent » à un « tarif exorbitant ». « Je ne suis pas un marchand de sommeil », s’est défendue Véronique Avril tout en admettant « avoir fait une erreur ».

Khadija Moudnib, candidate dans la 8e circonscription des Yvelines, est arrivée en tête avec 25% des suffrages exprimés. Elle a été accusée de conflits d’intérêts pour avoir notamment obtenu une subvention municipale pour l’association qu’elle avait fondée, alors qu’elle était adjointe municipale. « Une histoire vieille de trois ans, qui avait alors été montée de toutes pièces par l’opposition municipale, qui ressort curieusement à trois jours d’une échéance électorale », s’est défendue la candidate.

Frédéric Petit, candidat arrivé en tête du 1er tour dans la 7e circonscription des Français de l’étranger avec 54,03%. Selon Mediapart, il a menti sur son CV en affirmant avoir été maire d’une commune en Moselle. Or, il a été élu deuxième adjoint et non maire. « C’est un raccourci de ma part. Mea culpa », a déclaré le candidat à franceinfo.

Émilie Guerel, candidate dans la 7e circonscription du Var, est en ballotage favorable avec 31,55% des votes. La candidate est visée par une plainte « pour escroquerie à l’assurance maladie » de son ancien adversaire, Jean Pierre Colin. Elle a annoncé porter plainte pour diffamation.

Laurent Zameczkowski, candidat dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine est arrivé largement en tête avec 41,92% des voix. Selon Le Point, ce patron de PME ne publie pas les comptes de son entreprise au tribunal de commerce. Il aurait aussi ouvert un compte non-déclaré à Hong Kong. Laurent Zameczkowski est aussi visé par une plainte pour « violences conjugales ».

Olivier Serva, candidat dans la1re circonscription de Guadeloupe, est arrivé largement en tête avec 43,70% des voix. Street Press a révélé que le candidat avait déclaré à la télé en 2012 que le mariage pour tous était « intolérable » et que l’homosexualité était une « abomination ». Il ajoutait : « Bien sûr que c’est un péché [le mariage homosexuel]. La Bible le dit. » Olivier Serva s’est excusé d’avoir tenu ces propos et a assuré qu’il n’était pas homophobe : « Je n’ai jamais été homophobe, j’ai beaucoup d’amis homosexuels. Je respecte le choix de chacun. »

Vincent Bru, candidat dans la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques et maire UDI de Cambo-les-Bains, est arrivé en tête avec 38,94% des suffrages exprimés. En 2013, il avait demandé l’abrogation du mariage pour tous en signant un manifeste des « maires pour l’enfance ». Une pétition pour s’opposer à la candidature de Vincent Bru avait ainsi été lancée.

Aude Bono Vandorme, candidate dans la 1re circonscription de l’Aisne, est arrivée en première place avec 28,8% devant un candidat FN qui la talonne. Comme elle s’en explique sur sa page Facebook, l’élue a « assisté » en novembre 2012 à une manifestation d’opposition au projet de loi « ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ». Une pétition a été mise en ligne et un recours auprès de la commission des investitures a été fait, selon le quotidien local L’Union.

André Dupont, candidat dans la 1re circonscription en Ardèche, est arrivé en tête avec 23,61% des suffrages. Il a supprimé sa page Facebook juste après son investiture. Dessus, il relayait les messages réacs de personnes proches de l’extrême droite. Opposé à la supposée « théorie du genre », il a partagé une pétition et un article complotiste, et a aussi relayé un article de la fondation Jérôme-Lejeune, proche des catholiques intégristes anti-avortement.

Corinne Versini, candidate dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône face à Jean-Luc Mélenchon, s’est hissée à la seconde position (22,66%) derrière le leader de la France insoumise (34,31%). Son suppléant Said Ousmane Diallo est accusé d’avoir proféré en 2012 des menaces de mort contre le candidat socialiste Patrick Mennucci. Des accusations que le suppléant dément.

https://www.buzzfeed.com/assmamaad/legislatives-ces-candidats-en-marche-qualifies-pour-le-2nd?utm_term=.asYw6gJeB&ref=mobile_share#.hwAqbxJmK

Messages