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Sénatoriale , Macron et du Cynisme !

Publie le dimanche 24 septembre 2017 par Open-Publishing
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Sous le titre Sénatoriales : comment Macron a tout fait pour perdre
On peut lire dans le Nouvel Obs :

Le scrutin de dimanche s’annonce difficile, pour les candidats de la République en Marche, et ce n’est pas seulement la faute au mode de scrutin.

"A mon avis, la République en Marche ne fera pas un score considérable", prédit le sénateur socialiste. "Les maires acceptent très mal les mesures du gouvernement."

Si bien que le groupe REM, pour l’instant constitué de 29 sénateurs - d’anciens socialistes ou des centristes qui se sont mis en marche - devra se contenter d’une bien faible progression. "On aura une quarantaine de sénateurs", confie un élu sortant.

"Les élus ont très mal vécu la période des vacances."

Et pour cause ! Il y a eu, en juillet, la confirmation de la disparition progressive de la taxe d’habitation, principale ressource des communes. Puis le projet du gouvernement de réduire le nombre d’élus locaux. Suivi, le 2 août, de l’annonce soudaine de la suppression de 300 millions d’euros de dotation de l’Etat aux collectivités locales - autant de recettes en moins. Et enfin, à la rentrée, la réduction du nombre des emplois aidés, essentiels au fonctionnement des collectivités locales, et qui doivent passer de 460.000 en 2016 à 320.000 dès cette année.

"Le gouvernement a accumulé une série de gaffes et il a tout fait pour prendre les élus à rebrousse-poil. C’était un vrai concours Lépine", observe Vincent Capo-Canellas, vice-président du groupe des sénateurs centristes. Comment expliquer cette série de décisions ? "J’y vois un signe d’ignorance, et c’est aussi une preuve d’inexpérience", estime l’ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol, en campagne pour sa réélection dans l’Oise. Elle poursuit :

Et ce n’est pas fini. Pas plus tard que ce jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que le nombre d’emplois aidés passerait à 200.000 l’année prochaine.

"Pourquoi faire cette annonce maintenant, ça ne pouvait pas attendre quelques jours ?", s’étonne un sénateur.

"Je n’ai jamais vu un gouvernement saboter autant une campagne sénatoriale !"

Les collectivités sont "à l’os"

"Les maires sont très inquiets", constate Gaëtan Gorce, sénateur PS de la Nièvre, qui ne se représente pas. "300.000 euros qui disparaissent pour une collectivité, ce sont des investissements et des projets qui doivent être annulés."

Même analyse de la part de Jean-Pierre Sueur :

"Les nouvelles mesures d’économies sont ingérables pour les départements, dont les dépenses sociales sont quasi-contraintes. Comment voulez-vous que les dépenses d’allocation personnalisée d’autonomie baissent, alors que la population vieillit ?"

"Quant aux communes, elles doivent réduire massivement leurs investissements. Et ce n’est pas sans effet sur l’activité des entreprises de travaux public, les PME et les artisans du territoire."

La suppression des emplois aidés a été "la cerise sur le gâteau", ajoute une sénatrice du nord de la France. "Si demain les communes ne peuvent pas assurer la prise en charge du périscolaire ou des cantines, cela pose d’énormes problèmes. C’est indispensable pour que les parents puissent aller travailler !" Sans oublier l’entretien des trottoirs, des cimetières… autant de missions aujourd’hui confiées à des emplois aidés et qu’il faudra bien continuer à assurer.

"Bon courage à celui qui doit défendre toutes ces mesures !", résume Jean-Pierre Sueur.

"Amnésie"

"Quand je vois les socialistes et la droite s’en prendre violemment à la baisse des dotations des collectivités locales, c’est oublier qu’ils les ont eux-mêmes baissées pendant huit ans - et moi aussi d’ailleurs, puisque j’ai soutenu François Hollande."

"Verrouillages" et dissidences

André Gattolin a été élu sénateur des Hauts-de-Seine sous les couleurs écologistes. Lui qui a rejoint La République en Marche tente une réélection difficile :

"Les Hauts-de-Seine sont un département très urbain, et donc très politisé. Sur 36 maires, 15 sont candidats aux sénatoriales !"

En conséquence, le scrutin est "verrouillé". Certains maires ont d’ailleurs demandé à leurs adjoints de désigner des membres de leur famille comme grands électeurs délégués (ils s’ajoutent aux membres des conseils municipaux afin de compenser les déséquilibres démographiques entre villes dans le collège électoral des sénateurs). Cela leur permet de s’assurer du respect des consignes de vote, dénonce André Gattolin.

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La nouveauté de la République en Marche n’est pas seule en cause. Le mode de désignation de ses candidats pose également question. Comme pour les élections législatives, les investitures aux sénatoriales ont été décidées à Paris par la commission nationale, sans vote des adhérents, et parfois en passant outre l’avis des élus locaux - qui pourtant sont les électeurs. Une centralisation que n’ont pas accepté les élus du Loiret. Ils ont monté une liste dissidente. Conséquence : deux listes concurrentes et guère de chances de décrocher un siège de sénateur dans ce département. Des dissidences existent aussi dans le Maine-et-Loire, l’Essonne, le Puy-de-Dôme ou encore le Nord.

D’ailleurs, la République en Marche a parfois investi des personnalités qui n’étaient pas membres de son parti, tandis qu’on retrouve des candidats proches de la majorité sur des listes concurrentes. "A Paris, la stratégie de Macron est de disséminer ses amis sur différentes listes", observe la sénatrice écologiste Esther Benbassa.

Si bien qu’à l’arrivée, les macronistes devraient être plus nombreux que le seul groupe de sénateurs En Marche...

"Dimanche soir, on ne pourra pas connaître la composition du groupe REM", prévient un responsable.

L’extrait du Nouvel Observateur

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20170922.OBS5028/senatoriales-comment-macron-a-tout-fait-pour-perdre.html

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