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LOI XXL – UN PEU DE LUCIDITÉ NE FAIT JAMAIS DE MAL …

par Sept Jours Debout

Publie le lundi 2 octobre 2017 par Sept Jours Debout - Open-Publishing

Ce serait déjà plié, Macron ayant signé les ordonnances en grande pompe télévisée pour humilier ce qu’il ose encore nommer partenaires sociaux ? Que faire ?

Ce lundi 2 octobre, avant la réunion des instances de direction de FO et de celles de la CGT (3 octobre), il n’y a rien au calendrier syndical des confédérations qui figure en quoi que ce soit une riposte aux ordonnances, si ce n’est l’intention de nombre de syndicalistes de transformer un 10 octobre des Fonctionnaires pour « faire pression sur l’exécutif » en journée interprofessionnelle contre les ordonnances.

Macron se sent à ce point vainqueur de se la rentrée qu’il convoque pour le 12 octobre les confédérations afin d’obtenir leur neutralité, voire leur aide, dans la mise en cause de l’indemnité des chômeurs et dans les mécanismes de la formation professionnelle, un puissant agent financier.

Le syndicalisme sort pour le moins meurtri de la phase estivale. Et l’on aurait tort de croire que la crise des uns va profiter aux autres.

Sur l’analyse des ordonnances, du sommet des confédérations n’apparaît pas l’essentiel : la réécriture du Code du Travail en Code patronal opère une rupture historique. Depuis un siècle (1910), il était légalement convenu que les conflits concernant le Contrat du travail relevaient d’une légalité particulière, le Code du Travail. Ledit Code visait à corriger l’inégalité de situation des employeurs et des employés, à l’avantage des employés. Les ordonnances liquident cette construction légale.

Sur le comportement à l’égard de Macron, rien de clair non plus. L’été durant, CFDT et FO ont collaboré avec Macron et ses DRH, puis se sont légèrement raidies. La direction Mailly est mise en minorité, des tensions parcourent la CFDT. La CGT de Montreuil, après deux journées d’action décidées seules, hésite entre deux options : le syndicalisme rassemblé avec la CFDT ou la poursuite de l’action avec la CGT militante, celle qui se bat au quotidien et qui est l’aile marchante de toute mobilisation.

Sur les actions ? La CFDT les refuse et se réserve pour les médias, des organisations FO optent pour la mobilisation dans un registre hésitant. Et la direction CGT prétend que les manifs catégorielles saute-mouton, excluant la grève, sont le fin du fin de la lutte syndicale, ce qu’infirment les échecs de 2010 et 2016.

Que Faire ?

Ce serait déjà plié, Macron ayant signé les ordonnances en grande pompe télévisée pour humilier ce qu’on ose encore nommer partenaires sociaux ?

Un nombre très important de syndicalistes estime que la mobilisation pour gagner contre Macron reste possible, mais ils hésitent à le dire, par peur de fragiliser un peu plus un édifice syndical dont ils savent qu’il aura bien du mal à reconstruire sa crédibilité.

Nous pensons que l’heure a sonné pour l’expression de ces syndicalistes dévoués à la cause, mais qui, par une espèce de légitimisme récurrent, s’autocensurent et assument tant bien que mal la non poursuite de l’action contre Macron.

Nous proposons que tous les syndicalistes attachés à la CGT et à son histoire de luttes de classe, ensemble, influent sans délai pour que la construction du rapport des forces reprenne son cours.

Ensemble faisons sauter le verrou de cette reddition rampante dont l’histoire ne nous acquittera pas.

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