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Procès-bâillon : Areva déboutée, les antinucléaires relaxés

par elian

Publie le mercredi 11 octobre 2017 par elian - Open-Publishing

Au terme de plus de trois années de harcèlement et d’une procédure sans fin, la justice a tranché : non les antinucléaires de la CAN-SE n’ont pas diffamé Areva par leur propos. Bien au contraire, ils ont permis d’informer en toute honnêteté la population des atteintes sanitaires et à la vie perpétrées par les activités nucléaires ainsi que mis en lumière le noyautage des institutions et la complicité de certains élus avec le lobby nucléaire.

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Ce 11 octobre 2017 la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris a rendu son délibéré à l’issu d’un procès de plus de trois heures qui s’est tenu le 12 septembre dernier. Elle n’a pas cédé aux pressions d’Areva. Le jugement est impitoyable pour le nucléariste qui a tenté d’instrumentaliser la justice pour faire taire toute critique sur ses activités et agissements. La Coordination antinucléaire du sud-est ne s’est pas rendue responsable de diffamation pour avoir dénoncé la collusion de certains élus avec le lobby nucléaire pendant que les activités de la chaîne atomique entraînent malades et morts.

L’article incriminé par le nucléariste, diffusé en juillet 2014 sur le site internet de la CAN-SE, était titré "Avignon : les élus EELV se couchent devant Areva" (1) et stigmatisait le fait que, pendant que la municipalité acceptait un don de 46 000 € du "géant de la mort nucléaire", les élus notamment EELV n’avaient pas dit "un mot contre cette convention, pas une explication des crimes d’Areva un peu partout dans le monde et en vallée du Rhône, pas un appel à un peu d’éthique et de morale. Rien, le néant." Le billet rappelait aussi que "déjà à Avignon, en 2011, l’exposition "Egypte ancienne" avait reçu des milliers d’euros d’Areva, tandis que depuis 2012 AREVA-Melox-Marcoule (fabricant et fournisseur du "Mox" de la centrale de Fukushima qui a explosé) est le partenaire officiel de "Avignon Tourisme".

Dans ses attendus, le Tribunal estime que sur les 4 propos tenus,

l’un relève d’un fait précis et exact : la fabrication par Areva et la fourniture du Mox par Areva à la centrale de Fukushima géré par Tepco et dont le réacteur n°3 a bien explosé sans attribuer pour autant l’explosion au Mox, ce qui n’est donc pas diffamatoire ;

les trois autres propos qui sont à lire ensemble imputent à Areva de participer à l’industrie nucléaire et "dénoncent le caractère mortifère de cette industrie", ce qui est l’expression "d’une opinion sur les risques de l’industrie nucléaire, certes formulée en des termes abrupts, qui relèvent de la liberté d’expression dans un débat de société et qui pourrait faire l’objet d’un débat scientifique, mais non l’objet de preuve dans un débat judiciaire".

Autrement dit Areva a voulu instrumentaliser la justice pour empêcher et museler toute critique.

Areva déboutée, les antinucléaires relaxés : le vent tourne, l’omerta est fissurée, la lutte antinucléaire pour l’arrêt immédiat, inconditionnel et définitif en est revigorée.
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(1) http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2014/07/27/Avignon-%3A-les-%C3%A9lus-EELV-ne-condament-pas-la-convention-que-signe-la-municipalit%C3%A9-avec-Areva et le texte de la convention http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2015/02/05/Don-d-Areva-%C3%A0-la-ville-d-Avignon-%3A-les-contres-parties

source :http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2017/10/11/Proc%C3%A8s-b%C3%A2illon-%3A-Areva-d%C3%A9bout%C3%A9e%2C-les-antinucl%C3%A9aires-relax%C3%A9s#c130281

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