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Referendum en Italie : des scientifiques s’engagent pour le oui

Publie le mardi 31 mai 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Le 9 juin, à 19 heures, 120 rue Lafayette le Collectif Bellaciao organise un débat sur :
LE STATUT JURIDIQUE DE L’EMBRYON

Les meilleurs chercheurs italiens ne marchent pas : nous sommes tous pour la vie, aux référendums on vote oui

de MATTEO BARTOCCI traduit de l’italien par karl&rosa

ROME - "Je ne voudrais pas avoir l’air d’un nazi mais jusqu’au 14ème jour de vie, un embryon n’a pas une seule protéine assimilable à une cellule nerveuse, il ne peut donc pas être considéré comme un être humain". La déclaration, matérialiste et parfaitement scientifique, du neurophysiologiste Pier Giorgio Strata de l’Université de Turin résonne désormais comme un juron dans l’Italie confuse et cléricale qui s’approche du référendum des 12 et 13 juin. Et pourtant la vérité est simple : "Le mental - explique Strat - est au cerveau ce que la gravitation est à la matière, c’est pourquoi nous disons que là où il n’y a pas d’ ’activité mentale’ il ne peut pas y avoir d’identité personnelle". Le chercheur est l’un des cent scientifiques italiens reconnus qui ont souscrit à un appel invitant à voter quatre oui aux référendums sur la procréation assistée. Un appel qui s’est ensuite développé dans un comité ad hoc "Recherche et santé" visant à démonter les si nombreux mythes construits autour des cellules souches, de la fécondation assistée et de l’affrontement entre éthique et science.

Comme l’expliquait Lucio Luzzato dans la conférence de presse d’hier à Rome, "la distinction toute américaine entre les scientifiques pro-life et les scientifiques pro-choice est insensée : tous les chercheurs oeuvrent en faveur de la vie". Luzzato, généticien et hématologue de renommée mondiale, est revenu en Italie des Etats-Unis il y a quatre ans. L’année dernière, il a été le protagoniste, malgré lui, d’un licenciement retentissant de l’Institut national pour la recherche pour le cancer de Gênes, une expulsion politique qui indigna la communauté scientifique mondiale et mobilisa en sa faveur des légions de Prix Nobel. Le ressort qui le pousse aujourd’hui à adhérer au comité pour les oui est très liberal : "La recherche est une chose, la clinique en est une autre, ce qui m’indigne, c’est que quelques préjugés éthiques sur l’usage de certaines cellules empêchent tout le monde de les utiliser. Liberté de recherche ne signifie pas obliger tout le monde à faire des expérimentations sur lesquelles on n’est pas d’accord mais veut dire permettre cette disparité d’opinions qui a toujours été à la base du progrès de la science".

La position des tenants de la loi, selon l’avis de la presque totalité des scientifiques italiens, est pleine de contradictions et même de véritables dangers, éthiques et non éthiques. Le manifeste signé hier, entre autres, par le Prix Nobel Rita Levi Montalcini, condamne le plafond de trois ovocytes à féconder parce que "cela augmente le risque pour la santé de la femme et diminue les possibilités de succès de la reproduction assistée", critique l’interdiction de la donation des gamètes dans la fécondation hétérologue, censure l’interdiction du diagnostic pré-implantation dans le cas de couples à risque de maladies génétiques même quand "le danger de faire naître un enfant affecté par une maladie grave atteint 50%", et refuse l’équivalence entre les droits des "personnes déjà nées" et ceux de "quelques cellules indifférenciées" parce qu’elle empêche de faire de la recherche même sur des embryons que la loi congèle à tout jamais et qui de toute façon seront perdus.

"Voter oui - peut-on lire dans le manifeste - veut dire oui à la vie, aux droits des femmes et des personnes à fertilité réduite, oui à la conception avec amour même pour ceux qui ne peuvent pas se permettre des déplacements douloureux et coûteux à l’étranger". Voter oui - enfin - veut dire refuser le paternalisme de ceux qui conseillent de ne pas voter et affirmer les valeurs de la démocratie, du libéralisme et de la liberté religieuse".

L’Italie doit avoir une législation semblable à celle des pays les plus avancés. "Dommage que les oui possibles ne soient qu’au nombre de quatre, moi j’en aurais volontiers dit plus", essaie de plaisanter le gynécologue Carlo Flamigni. Si le thème de la parentalité est au centre de nombreuses polémiques, les présents s’accordent à exclure du champ de la biomédecine tout "acharnement reproductif". Cependant, ils ne cessent de répéter que ce n’est pas une loi introduisant au bas mot 21 nouveaux délits qui va éclaircir la situation. "Je me refuse à croire que les recherches que j’ai faites jusqu’à il y a quelques mois sont à considérer comme un crime", dit Luca Giannaioli, élu justement hier à Londres président de la Société internationale pour le diagnostic pré implantation. "Si le référendum ne passe pas - dit-il - je démissionnerai de honte".

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/19-Maggio-2005/art66.html

Messages

  • bonjour :

    En quoi toi petit bonhomme
    Avec ta prétendue science, tu aurais raison !

    Sache que la notion de vie est une notion que seule la raison détermine.
    De plus ta science n’est que la partie pauvre de ta conscience.

    Les scientistes comme les hommes politiques n’aiment pas que les citoyens
    Se mêlent de leurs affaires. Le droit au dossier médical fut un combat citoyen.
    La transparence des marches publiques aussi.
    Partout le droit a la transparence et surtout les grands choix de société doivent être
    Du ressort des citoyens en démocratie.

    C’est l’unique moyen de contrer les lobbys « pharmaco- industriel et autres »,

    car derrière l’apparence du bien être de l’humanité se cache souvent les
    raisons les mois nobles des ses grandes ultranationales

    Victorino :

    Le94educ@wanadoo.fr