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Indépendance et luttes de classe

par LE BRIS RENE

Publie le dimanche 5 novembre 2017 par LE BRIS RENE - Open-Publishing
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Lettre hebdo de René N° 76

Indépendance et luttes de classe

Les évènements de Catalogne nous interpellent !
Ils auront montré une fois de plus la non réaction collective
des institutions européennes.
Ils auront montré une fois de plus la soumission de la social démocratie
aux réactions réactionnaires du gouvernement espagnol !
Si dans la gauche radicale, il y a un consensus sur l’autodétermination
des peuples, on le voit avec Podemos, la remise en cause de la notion
d’Etat national par les multinationales amène des réactions " nationalistes "
hostiles à l’indépendance réclamée par les catalans aux opinions politiques
diverses !

Selon ma devise préférée, " tenir compte du passé pour se projeter dans
l’avenir " , voyons les prises de position de nos théoriciens du passé !
Pour Ernest MANDEL, " la prolifération des sociétés multinationales
est un des traits déterminants du stade actuel du capitalisme. ... L’inter-
nationalisation du capital a marqué, dès ses débuts, l’ère impérialiste. ...
Par la dimension de leurs chiffres d’affaires et de leurs investissements,
les sociétés multinationales les plus puissantes dépassent largement les
moyens d’action de la grande majorité des Etats ...

Les multinationales cherchent donc à dépasser les Etats-Nations pour lui substituer des institutions
supranationales !

Il est caractéristique, à la satisfaction apparente des journalistes libéraux, que nombres d’entreprises catalanes envisagent de déplacer leurs sièges sociaux !!!

Dans ses écrits " l’impérialisme, stade suprême du capitalisme " , Lénine décrit très bien le processus de
concentration = " il y a un demi-siècle, dit-il, quand Marx écrivait son CAPITAL, la libre concurrence apparaissait
à l’immense majorité des économistes comme - une loi de
la nature -. La science officielle tenta de tuer par la
conspiration du silence l’oeuvre de Marx, qui démontrait
par une analyse théorique et historique du capitalisme que la libre concurrence engendre la concentration de la
production, laquelle, arrivée à un certain degré de développement, conduit au monopole. ".

Et plus loin, il écrit : " les groupements de monopoles
capitalistes - cartels, syndicats, trusts - se partagent tout
d’abord le marché intérieur en s’assurant la possession, plus ou moins absolue, de toute la production de leur pays. Mais, en régime capitaliste, le marché intérieur est
nécessairement lié au marché extérieur. Il y a longtemps
que le capitalisme a créé le marché mondial. Et, au fur
et à mesure que croissait l’exportation des capitaux et
que s’étendaient, sous toutes les formes, les relations
avec l’étranger et les colonies, ainsi que les " zones
d’influence " des plus grands groupements monopolistes,
les choses allaient " naturellement " vers une entente
universelle de ces derniers, vers la formation de cartels
internationaux. ".

On voit donc que cette notion de " multinationales " ne
date pas des années 2000 !
Depuis les années 1900, avec la guerre de 14/18, les Etats
sont amenés par la force à se partager les richesses de
certains pays. Dans son livre , ils ont refait le monde - 1919-1920 - le traité de Versailles, De Sédouy décrit très
bien le partage par les hommes d’Etat de l’époque des
zones de la planète !

Mais le temps des colonisations a changé !
Les forces dominantes étatiques aussi : Les Etats-Unis mais surtout la Chine dominent le monde éconmique.
L’Europe est morcelée,l’Allemagne impose ses choix
économiques , la France s’accroche mais est confrontée
à de fortes résistances en son sein.

C’est dans ce contexte que survient le sujet de la Catalogne. Il y a trois raisons qui poussent à cette notion
d’indépendance : indépendance politique ( le gouvernement de droite ), indépendance économique
( une Région riche ) , indépendance culturelle ( l’occitan ). Pour autant, les choix pour le peuple catalan sont les mêmes que pour les autres peuples !

Face à l’internationalisation croissante du Capital et au pouvoir croissant des multinationales, il n’y a, au fond, que deux stratégies concevables pour les salarié(e)s et les activistes des nouveaux mouvements sociaux.

La première est celle de la collaboration de classe avec sa propre bourgeoisie, contre "les" Allemands, "les" Britanniques, "les" Espagnols (ailleurs, c’est "les" Japonais, voire "les" Mexicains), patrons et salarié(e)s confondus. Ce n’est pas seulement idéologiquement réactionnaire, nourrissant le chauvinisme, l’égoïsme à courte vue, la xénophobie, voire le racisme. C’est aussi une politique de Gribouille.

Comme les multinationales trouveront toujours un pays où les salaires sont plus bas, les conditions de travail plus dures, les libertés démocratiques plus restreintes, s’engager dans cette voie-là, c’est s’engager dans une spirale déclinante des revenus, des conditions de travail et des libertés. C’est aller vers une "égalisation" par le bas.
La seconde, et la seule efficace, c’est celle d’une collaboration des salarié(e)s de tous les pays et de leurs alliés contre les patrons de tous les pays, dans le but de maintenir tous les acquis, et de ramener par étapes les salaires, la sécurité sociale, les conditions de travail des salarié(e)s des pays défavorisés vers ceux des pays les mieux lotis. C’est la logique de l’égalisation par le haut.
C’est dire que l’appel pour un traité contraignant pour les multinationales et droits humains a besoin de soutien !
En voici le contenu !

Trop souvent, nous entendons parler de violations des droits humains commises par de grandes multinationales, et du fait que les victimes n’ont pas accès à la justice dans leurs propres pays. 
Au travers de campagnes nationales et internationales, de pressions publiques sur les entreprises incriminées, et d’actions directes dans les pays d’origine et les pays hôtes de ces multinationales, il est parfois possible d’obtenir justice avec et pour les populations affectées. Mais le plus souvent ces crimes restent impunis.
Imaginez maintenant que ces entreprises puissent être directement tenues responsables de leurs agissements au travers d’un traité onusien.
Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a entamé des négociations pour élaborer un traité international contraignant sur les multinationales et autres entreprises relatif aux droits humains. Ce dernier pourrait être un instrument inestimable pour les communautés qui souffrent de violations des droits humains et dommages environnementaux causés par les activités de multinationales. Ce traité pourrait faire la différence pour des millions de personnes dans le monde, qui aujourd’hui n’ont nulle part où s’adresser pour obtenir justice et réparation.
Malheureusement, l’Union européenne ne soutient pas cette initiative, et ses États membres non plus, comme la France qui joue un rôle très passif et circonspect. Il est donc indispensable que nous nous assurions que l’Union européenne et la France participent activement et positivement à ces négociations, et soutiennent la création d’un traité contraignant pour que les multinationales soient tenues légalement responsables des violations des droits humains qu’elles commettent.
En tant qu’organisations françaises, nous soutenons le nouvel appel de l‘Alliance pour un Traité (Treaty Alliance) – une coalition de centaines d’organisations travaillant sur ce projet de traité ONU -, demandant à tous les États de participer aux négociations sur le traité de façon constructive.
Nous avons besoin d’être encore plus nombreux pour faire entendre la voix des victimes et mettre fin à l’impunité des multinationales !
Rejoignez le mouvement en signant l’appel de l’Alliance pour un Traité ici, et en le faisant circuler dans vos réseaux,
Merci d’avance pour votre soutien,
ActionAid France – Peuples Solidaires
AITEC
Amis de la Terre France
CCFD-Terre solidaire
Collectif Ethique sur l’Etiquette
France Amérique Latine

Aider le peuple Catalan, c’est agir dans notre pays,
mais aussi au niveau international !
A nous d’agir ! C’est la meilleure solidarité !

Canal Blog - 05/11/2017 - René LE BRIS

Messages

  • Podemos ne soutien pas !

    Albano Dante Fachin a annoncé, ce lundi, qu’il démissionnait de son poste de secrétaire général de Podem Catalunya. Selon Fachin, il aurait démissionné parce qu’il ne croit pas que Podem puisse servir à lutter contre le régime de 78 (155).
    Question d’alliances "probables" que n’aurait pas autorisé Iglesias de Podémos.
    Il y a deux jours Fachin déclarait que tout parti qui se positionnerait en avant des autres ne serait pas à la hauteur de la rue.
    Apparemment c’est le cas !