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Que s’est-il réellement passé en SYRIE après la déroute de l’OTAN !

par JO

Publie le mercredi 29 novembre 2017 par JO - Open-Publishing

Mis en déroute en Syrie, les États-Unis devraient admettre leur crime, et accepter de répondre de leurs actes

Par David Macilwain — 27 novembre 2017

Maintenant, le jour de régler les comptes est arrivé, marqué par la réunion des présidents Bachar el Assad et Vladimir Poutine à Sotchi. Leur convention était également une réunion de militaires, dont la coopération et le succès sur le champ de bataille contre les terroristes soutenus par l’Occident nous ont amenés à ce point. Nous devons donc être clairs sur ce qui s’est effectivement passé et sur ce qui ne s’est en réalité pas passé.

La Syrie est assiégée depuis six ans et demi, plus longtemps que le siège de la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; guerre avec laquelle le siège de la Syrie présente des similitudes superficielles. De telles analogies peuvent être trompeuses – la France était sous « occupation de collaboration » par l’Allemagne, alors que la situation de la Syrie ressemble plus à celle de la France pendant la Première Guerre mondiale – les similitudes relèvent plutôt du thème de la culpabilité.

Quant aux deux guerres mondiales, il y a eu peu de débats ou de doutes sur l’identité de l’agresseur ; la France n’ a pas été envahie en raison de provocations ou d’attaques antérieures contre l’Allemagne, ou de la prise de son territoire. Les puissances occidentales qui sont venues en aide à la France lors des deux guerres l’ont fait pour vaincre les forces allemandes et restaurer la souveraineté française sur son propre territoire.

C’est aussi le cas de la Syrie, et ce point crucial est à présent souligné parce que la défaite des forces d’invasion et d’occupation est effective. La Syrie n’a joué aucun rôle dans le déclenchement de la guerre, en mars 2011, que ce soit par des provocations contre ses voisins ou par des abus sur sa propre population, à même de justifier une » intervention humanitaire » (bien qu’il soit à noter que cette atteinte à la souveraineté d’un autre Etat peut en tout état de cause ne pas être autorisée par le droit international).

Tant militairement que politiquement, ce conflit n’était pas une « guerre civile » comme s’il avait découlé de conflits internes entre différentes ethnies, religions ou même de conflits politiques et économiques. Des partisans du gouvernement et de l’armée arabe syrienne ou des opposants de l’opposition se trouvaient parmi ces différents groupes, mais l’inverse n’est pas vrai. Contrairement à leurs prétentions de représenter « le peuple syrien » et la « démocratie », l’opposition armée et sa base de soutien en Syrie étaient presque exclusivement sunnites et hostiles à tous les autres partis, extrémisme défini par le slogan « Chrétiens à Beyrouth et Alaouites à la tombe ».

Bien que, d’une certaine manière, la guerre ait dégénéré en guerre civile – les tensions sectaires ayant été alimentées par la nature de plus en plus djihadiste de l’insurrection –, on peut considérer qu’il s’agit là de la pierre angulaire de la « conspiration syrienne » : comme cela s’est produit en Bosnie vingt-cinq ans plus tôt, les communautés ethniques mixtes qui coexistaient pacifiquement depuis des siècles ont été retournées les unes contre les autres par des acteurs étrangers, dans le cadre d’un projet fondamentalement malveillant.

Il est franchement étonnant, et à peine compréhensible, aujourd’hui, de voir encore les mêmes acteurs – États-Unis, Israël, Arabie saoudite et leurs partisans – poursuivre le même programme illégitime pratiquement inchangé, au moment même où les vainqueurs de la Résistance définissent les termes d’un règlement à Sotchi et à Moscou.

Ces conditions, point culminant de la série de réunions à Astana ainsi que leurs travaux sur les zones de dé-conflit et les accords de cessez-le-feu, ont empêché les États-Unis et leurs partenaires du Golfe de participer au règlement. Après des années de « négociations » inutiles à Genève, qui n’ont rien accompli à cause de la duplicité des États-Unis, les réunions d’Astana ont été un succès remarquable, de sorte que la coopération et la réconciliation entre presque tous les groupes syriens sur le terrain progressent maintenant très rapidement.

A juste titre, les seuls groupes qui continuent à combattre l’armée syrienne et à lancer des attaques contre des civils autour de Damas et d’Idlib sont également les seuls à être soutenus par les « Amis de la Syrie » et leur club « Opposition nationale syrienne »– des nuisibles, qui tiennent maintenant leur propre rassemblement, genre « moi aussi », à Riyad. Ce club de perdants fait peine à voir, même s’il est étalé aux yeux du monde à travers les médias occidentaux, et légitimé par la présence de Stephan de Mistura de l’ONU.

Les déclarations du « 2nd congrès sur l’opposition Syrienne étendue » à Riyad, prononcées par son porte-parole saoudien et chef d’orchestre apparent, Adel al Jubair, n’ont plus aucune pertinence ni authenticité, bien qu’elles conservent un air de menace, étayées par six années de mensonges et de soutien indéfectible aux mercenaires takfiris en Syrie. Les appels de ces « anti-syriens » à une « transition politique » excluant Assad ont viré à la farce, tandis que les véritables leaders de la défense de la Syrie se tiennent fièrement devant leur peuple, à Damas, Moscou, Téhéran et Beyrouth.

Cela vous a des airs de réunion d’un petit conseil municipal, où parmi les propositions sur les places de stationnement et la collecte des déchets plastiques, se trouverait aussi une résolution visant à soutenir une mission sur Mars.

Mais rien à voir avec ce genre de réunion, et je trouve très inquiétant le soutien continu de l’ONU tant aux membres du Conseil national syrien (CNS) – dont certains sont directement liés à des groupes terroristes qui tuent encore des gens en Syrie – qu’envers l’agenda illégitime et corrompu de ce faux groupe de l’ »Opposition syrienne ». Même la Turquie – dont le partenariat avec l’Arabie Saoudite pour soutenir l’ »Armée de Conquête » a accompagné son long soutien à la CNC – a changé de camp pour rejoindre la Russie et l’Iran à Sotchi. Le fait que l’ONU puisse encore peser de tout son poids sur les conspirateurs responsables de la guerre contre la Syrie, alors que les véritables fondements de leur collusion et de leur coopération avec les groupes terroristes, y compris l’État islamique, ont été révélés, donne crédit à la clé de bras que représente la propagande occidentale sur les populations concernées, y compris l’ONU.

Ce récit ne peut plus être défendu, en particulier suite à la révélation la plus récente de collaboration entre les États-Unis et l’EI pour « libérer » Raqqa, grâce à la BBC, cette voix la plus influente de l’établissement britannique.

Cependant, ceux qui, dans les centres de la puissance occidentale, prétendent pouvoir se retirer du front de la bataille virtuelle sous la protection des conventions de Genève qui protègent les forces qui capitulent, nous trompent – encore une fois. Contrairement aux forces allemandes de la Seconde Guerre mondiale, qui ont été forcées d’accepter les conditions du procès et du châtiment, suivis de décennies de pénitence et de réparations, les nations agresseurs n’acceptent pas ni même reconnaissent leur responsabilité dans la catastrophe syrienne.

Or, cette grande tromperie – stratagème bien planifié et impitoyable pour défendre à tout prix les intérêts et l’agenda des États-Unis et de leurs alliés locaux – ne peut tout simplement pas rester ignorée et impunie. Il ne suffit pas qu’ils battent simplement en retraite et gardent leur poudre – et celle des terroristes qui font leur guerre par procuration – au sec, jusqu’ à ce que se présente ou soit créée la prochaine « opportunité « .

Le président syrien n’est pas homme à être assoiffé de vengeance, et les circonstances actuelles en Syrie ne permettent pas un tel luxe ; la récente exigence de son gouvernement – exigeant le départ immédiat des forces de la coalition américaine du territoire syrien – devrait suffire, si tant est qu’elle soit appliquée. Cette coalition comprend l’Australie et, bien que le gouvernement australien refuse de confirmer son rôle d’assistance à l’État islamique de Syrie orientale dans le cadre des opérations de la coalition américaine, l’expression « mise en vigueur » doit signifier que ses forces seront prises pour cible sans avertissement, si elles devaient se trouver sur le territoire syrien ou au-dessus. Le soutien vigoureux déjà accordé par l’Australie à Israël, à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis équivaut également, dans ce contexte, à une agression indirecte contre la Syrie.

Bien qu’il puisse s’agir d’une menace creuse pour » faire payer les nations agresseurs » pour ce qu’elles ont fait à la Syrie, alors qu’un état d’illusion et de déni est enraciné dans la sphère culturelle et politique occidentale, il ne peut être simplement oublié ou négligé. Même si les Syriens se sont déjà montrés capables de pardonner à leurs propres frères d’avoir été balayés par la fausse révolution et même d’avoir commis de terribles atrocités les uns contre les autres, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils soient aussi généreux envers les criminels étrangers qui, sciemment et intentionnellement, leur ont infligé tant de souffrances et de destruction.

En tant que témoins dans cette guerre, il nous appartient maintenant de poursuivre sans relâche nos propres gouvernements au nom des Syriens, jusqu’à ce que la culpabilité de nos dirigeants dans la planification de ce terrible crime, ou leur connivence, soit prouvée et admise et qu’une sorte de condamnation soit imposée. À tout le moins, nos efforts, par le biais de plateformes médiatiques alternatives comme celle-ci, doivent empêcher qu’une conspiration aussi monstrueuse et meurtrière ne se reproduise.

Si cela semble presque impossible, alors nous devons aller plus loin – confronter directement nos dirigeants, pour exiger qu’ils rejettent publiquement comme illégitime l’ « opposition syrienne » soutenue par les Saoudiens, et approuvent sans ambiguïté la prochaine conférence sur la Syrie et les propositions de règlement de la Russie.

David Macilwain | 24 novembre 2017 | Russia-Insider.