Invisibles convergences / C’est l’heure de l’mettre

CE MERCREDI 28 FEVRIER 2018, c’était à 18H30 sur Radio Campus Lille

Et chacun de reprendre cette même antienne : « Ce qu’il faut, c’est refaire un mai 68  ». Et force est de constater, pour notre micro tendu, le décalage entre ce désir profond, et les moyens que se donnent ceux qui l’expriment, pour le réaliser…

L’impression de notre micro c’est que ce mot d’ordre est destiné à passer d’une bouche à l’autre, comme s’il fallait se débarrasser d’une responsabilité gênante qui est toujours celle d’autrui. C’est aux autres de faire, moi, je ne peux pas…

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Pourtant, de plus en plus nombreux sont les individus confrontés à la nécessité de la lutte. On s’en sortait jusque-là, avec le crédit et les petits chefs au cul, les traites pour la maison et les chiffres à faire, et puis un jour…

Un jour patatras… Des gens dont on ignorait tout jusqu’à présent, nous signifient que nous sommes de trop. Et ceux qu’on a élus appuient où ça fait mal : c’est de ta faute si t’es viré, d’ailleurs, maintenant, c’est toi qui décides de prendre la porte. C’est nouveau. Et ça en dit long sur là où nous sommes…

Invisibles, les luttes se multiplient, chacune soigneusement isolée de l’autre… C’est que chacun a sa propre raison de se révolter enfin, la même que celle du voisin, mais il faut mettre ce point d’honneur : chacun pour soi, même quand c’est pareil pour tous…

Et c’est là la victoire, provisoire, de l’ennemi : empêcher la prise de conscience collective, et que chacun, même en lutte, reste dans sa lutte individuelle, ou corporatiste. Et même en cas de victoire, la victoire en question sera circonscrite, et le feu n’aura pas pris alentour.

Mais les consciences, dans l’invisibilité organisée, travaillent et se font travailler. « Il faut refaire 68 ». Et même si les convergences nécessaires n’apparaissent pas au grand jour, elles se construisent dans les failles objectives, béantes, creusées par les contradictions mortelles du capitalisme.

Il va de soi que le « macronisme » et son cortège idéologique n’ont que peu de prise sur ce qui se joue dans les tréfonds d’où viendra l’explosion sociale. Car l’addition des luttes nous conduit à leur convergence, y compris d’un point de vue strictement individuel. En effet, le travailleur qui défend et croit défendre son seul bifteck, se confrontant à une logique globale, ne peut que finir par comprendre ceci : sans convergence, ma lutte pour mon statut, pour mon boulot, pour mon droit, est incohérente.

Et c’est lorsque les cohérences additionnées viendront fatalement se fondre dans la convergence des luttes que ce sera : l’heure de l’mettre !

L’heure de l’mettre