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Pourquoi la convergences des luttes ?

par François-Hugo DELCOURT

Publie le vendredi 13 avril 2018 par François-Hugo DELCOURT - Open-Publishing

Décidément ces français ne comprennent rien, mais vraiment rien aux réformes. Ils sont archaïques et veulent le beurre et l’argent du beurre ! Heureusement que le sauveur suprême est arrivé en la personne déifiée de M. Emmanuel Macron, le Jupiter du XXIème siècle qui tire plus vite les balles du libéralisme que son ombre et que ses prédécesseurs, Hollande, Sarkozy et compagnie. Aidé dans sa stratégie de conquête par la présence d’une extrême-droite faisant office de repoussoir, l’opportuniste a su profiter des institutions de la 5eme république pour opérer une manœuvre qui lui a permis de devenir président notamment en apparaissant comme le nouveau produit qui lave plus blanc.

Et la lessive a commencé, la grande lessive qui consiste à nettoyer le reste de toutes ses tâches sociales qui émaillent la France. Et vite s’il vous plaît, c’est urgent, lui exhorte tout ce que le pays peut compter de réactionnaires, de boulimiques du capital, d’obsédés de l’argent, de dépravés des orgies financières. Ces gens là ont besoin d’organiser un hold-up géant et de prendre en otages les millions de salariés qui n’ont que leur salaire direct et indirect pour vivre.

Ils ont besoin de rentabiliser leur capital. Certes ils parviennent à le rentabiliser chaque jour dans la mise en mouvement du travail salarial dont ils tirent leur plus-value, mais cela reste insuffisant face aux prouesses libérales des concurrents européens ou mondiaux qui ont l’énorme avantage de ne pas avoir à rémunérer une partie du salaire indirect, ces fameuses charges qui brulent la bouche des patrons quand ils en prononcent le nom.

La mission de super-Macron est donc de mettre au pas cette société française qui a trop longtemps résisté, et dont l’esprit frondeur hérité de la Jacquerie traverse les siècles, et vient encore troubler le jeu des puissants.

A part que cette fois-ci, profitant du recul de la conscience de classe auquel le PS a largement travaillé durant des décennies, Macron compte sur la division des exploités, de la difficulté à construire une action unitaire alternative qui débouche sur une perspective politique qui rassemble la majorité du peuple. L’enjeu est là : surtout ne pas s’enfermer dans des luttes sectorielles sans convergences, surtout ne pas craindre de politiser les luttes dans le bon sens du terme : c’est à dire dans chauqe combat poser la question, les interrogations de quelle société voulons-nous et comment y parvenir.

Sans ce débat de fond et sans la convergence des luttes et des catégories du peuple (salariés, étudiants, habitants des quartiers, travailleurs précaires et chômeurs), toutes les luttes sont vouées ou bien à l’échec, ou bien à des conquêtes sectorielles qui seront vite remises en cause par les forces capitalistes car elles reprendront d’une main ce qu’elles ont été obligés de lâcher d’une autre en continuant à sévir à la tête de L’État et de l’économie.

Plus que jamais, la question du pouvoir populaire et démocratique, de sa forme, de l’abolition de la 5eme république pour une république s’émancipant de toutes les aliénations est posée.
Plus que jamais faire de la politique s’inscrit en rupture avec le cadre d’institutions qui ne répondent pas aux besoins des plus larges catégories du peuple qui, dans leur diversité, ont intérêt à dépasser leurs divisions pour imposer aux exploiteurs un autre cadre : celui d’une démocratie non plus formelle mais pratique se répandant dans toutes les sphères du savoir, de l’économie et de la politique.