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Des mois d’engagement qui semblent un immense mensonge

par Audrey Loussouarn

Publie le samedi 12 mai 2018 par Audrey Loussouarn - Open-Publishing
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Tiphaine Beaulieu présidente de l’association Confédération des marcheurs de la République, en conférence de presse. Ero. Légende calée par le haut ulputpamet il iriliqputpat, sllamet il iriliqputpat, sllamet il am. Ero. Vincent Isore/IP3/MaxPPP

Paroles de marcheurs et d’électeurs d’Emmanuel Macron, tous sympathisants de gauche qui aujourd’hui déchantent face à la politique menée.

Tiphaine Beaulieu n’a pas sa carte dans un parti de gauche. Mais, face aux «  espérances de démocratie participative trompées  » et au «  tournant politique  » qui ne répond pas aux «  promesses de justice sociale, souci des militants s’inscrivant à gauche  », l’ex-porte-parole des «  marcheurs en colère  » a pourtant appelé à défiler le 5 mai pour faire la «  fête  » à son ancien candidat. Militants comme électeurs du premier tour n’en sont pas tous là. Mais ils sont de plus en plus nombreux à déchanter  : en un an, les opinions favorables à l’égard d’Emmanuel Macron venant des sympathisants PS sont passées de 68 % à 41 %, selon Ipsos.

Anne-Sarah en fait partie. Séduite par «  la page blanche  » proposée, cette jeune Bordelaise de 17 ans a rejoint dès la création d’En marche  ! celui qui incarne à ses yeux «  une gauche réaliste, se défaisant de l’étiquette utopiste  ». Plus tard, elle est de toutes les initiatives de campagne, qu’elle résume aujourd’hui à des «  mois d’engagement qui semblent un immense mensonge  ». De la nomination du gouvernement, à la sortie «  bafouant (ses) convictions  » sur les «  gens qui ne sont rien  », la déception a été progressive. Jusqu’à la rupture liée aux réformes, qui «  occultent clairement les valeurs solidaires et sociales que nous défendions  », dit-elle, citant la réforme de l’université, mais aussi les questions environnementales. Comme elle, Émilien, ingénieur en informatique, avait placé de «  grands espoirs  » en Macron sur la démocratie citoyenne, le numérique et l’économie collaborative. Un an après, c’est la douche froide  : «  Plus que déçu  », l’homme de 33 ans décrit «  un mouvement faussement horizontal  », et fait un lien avec la réforme des institutions qui place les députés en «  boucs émissaires  » et où «  l’ultra-verticalité est défendue comme une solution  ». Chef de sa petite start-up, où tous se versent le même salaire et où le directeur est élu pour un an, Émilien évoque une «  start-up nation dans ce qu’elle a de pire  ». «  Le “en même temps” de Macron est à sens unique. C’est l’ultralibéralisme bête et méchant, sous couvert de modernité. C’est dommage  », estime-t-il. Philippe, qui «  ne voyai (t) pas pour qui voter  » dans un contexte où «  l’extrême droite (lui) faisait peur  », s’est, lui, reporté par défaut sur le poulain de Hollande, pour qui il a voté en 2012. Ce qu’il regrette. «  Je ne pensais pas qu’il casserait tous les acquis comme ça…  » lâche cet ancien cadre d’une PME qui se dit «  choqué  » par cette «  tendance à dresser les Français les uns contre les autres  »  : «  Si, là, il y arrive, il n’aura plus de limites. Ce sera quoi après  ? Les 35 heures, la 5e semaine de congés payés  ?  » Macron est «  jeune mais du côté de la vieille garde  », «  il prône une compétition aveugle, sans équilibre  », poursuit Émilien, qui remarque que «  parmi les propositions mises au pot commun entre marcheurs, seules celles de droite ressortent  ».

Si Guy, ancien animateur d’un comité local en Seine-Saint-Denis, s’est mis en rentrait du mouvement à cause du manque de considération des militants et qualifie de «  maladresses  » certaines décisions comme la baisse des APL, c’est la pratique du pouvoir macroniste qui le chiffonne, en écho à ce qu’il a vécu à EM  !. « Je pensais que Macron serait plus intelligent, qu’il associerait plus les syndicats. Diriger comme un monarque est une terrible erreur car aucune réforme efficace ne se fait contre les citoyens  », explique l’homme de 61 ans qui parle de «  gâchis  » quand il voit que les comités «  végètent, vidés de leurs actifs  ». Pour «  l’aventure commune  » défendue pendant la campagne, «  il faudra repasser  », selon Émilien.

https://www.humanite.fr/des-mois-dengagement-qui-semblent-un-immense-mensonge-654916

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Messages

  • Mettons leur erreur sur le compte de la jeunesse. C’est courageux de
    reconnaître ses erreurs maintenant qu’on touche le fond.

    Mais tout était prévisible pour qui aurait pris la peine de se renseigner un minimum et même sans aller plus loin, les saillies pleines de mépris à l’égard de ceux qui n’ont pas eu la chance de naître comme lui avec une cuillère d’argent dans la bouche, pré-électorales du freluquet suffisaient.

    Encore merci à ceux et celles qui ont privé le candidat FI et nous mêmes d’un second tour et d’en fin une autre politique.