Les sans dedans.

32 Degrés, je retourne avec mon stock de bière.

En face de moi, un type en chaise roulante, qui suaient, et qui était maigre.
Je passe à côté de lui, et je failli ne pas entendre sa parole.

Il disait : « excusez moi monsieur ».

Légèrement irrité de devoir attendre quelques minutes avant de profiter de ma bière fraîche, après 15 minutes au frigo, je me tournait vers le type qui n’avait pas l’air bien, mais pas du tout.

Il de demanda : « Je cherche le centre des impôts, on m’a dit que c’était vers Intermarché ».

Intermarché, je connais, c’est ma capitale bière.

Mais le centre des impôts, moi je fais tout ça par Internet.

Après quelques instants pendant lesquels je me demandais s’il fallait appeler les pompiers ou bien me souvenir où ce putain de centre des impôts pouvait être.

Après quelques instants donc, je lui dis qu’Intermaché c’était tout droit, et qu’à l’accueil ils pourront vous dire où aller, et même avec de la chance il y aurait un panneau « centre des impôts » plus bas après le rond point.

Il m’a dit merci, et « c’est à cause de mon cœur ».

Vous êtes une fois dans votre vie dans la peau d’un salaud ?

La manière civilisée de faire était d’accompagner le type, surtout qu’en plus de suer, sa respiration m’inspirais quelques inquiètude.

Une société de salauds produit des salauds.
J’aurais dû l’accompagner et l’aider à trouver le centre de impôts .

Et d’abord, qu’est-ce qu’une société ou on oblige un type à chaise roulante à ce rendre dans un service public ?

Dans une société civilisée, un service gratuit aurait dû le transporter de son domicile vers le centre des impôts, où il devra patienter une heure avant qu’une conseillère souriante et climatisée veuille bien l’accueillir. Oui, sourire et bienveillance, et rapidité de traitement, voici le travail des robots fonctionnaires.

Pourquoi le type ne pouvait pas faire cela à distance ?
Sans doute parce-qu’il n’avait pas Internet.

Et putain de quel droit l’administration des impôts demande à un type en chaise roulante de se déplacer en pleine canicule ?

Est-ce qu’il faudra qu’un jour je prenne un flingue et tire dans le tas ?

Il a dit « j’ai un problème de cœur » , bordel est-ce moi ou la société qui a problème de cœur ?

J’ai poursuivi mon chemin.

J’ai pensé à tous ses types costard cravate qui parlaient de la pauvreté.

Qu’ils se cassent une jambe et soient obligés d’aller à l’assemblée nationale en chaise roulante, pour diminuer les dépenses sociales.

Que le type en chaise roulante ne tombe pas sur un connard (connasse) qui lui indique qu’il manque une pièce à son dossier.

Que je sois pardonné si le type en chaise roulante puisse rentrer chez lui en ayant réglé le problème technique (sans doute une erreur d’informatique).

Putain que son problème de cœur ne soit pas fatal.