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Un homme ça pleure pas
par Carland
Publie le jeudi 16 août 2018 par Carland - Open-Publishing4 commentaires
Un homme ça pleure pas
Et pourtant
Sans bruit il pleure
Des larmes qui coulent
Aussi silencieuses
Que les machines
Tout est silence
dans l’usine
Tout s’est arrêté
Les machines sont à l’arrêt
Le silence est devenu roi
Le chômage est venu le chercher
Les camions sont venu chercher les machines
il regarde ses mains
Elles sont belles ses mains
Elles sont devenues inutiles
Alors les larmes coulent
Sur ses joues de plus très jeune
C’était pas la belle vie
Juste une certitude
La certitude est partie en camion
Lui, s’assoit
Un homme ça pleure pas
Et la tête dans les mains
Ces doigts sont tout mouillés
Carland
Messages
1. Un homme ça pleure pas, 17 août 2018, 10:07, par louvar42
je ne sais pas si un homme ne pleur pas mais il a souvent le cœur gros
2. Un homme ça pleure pas, 17 août 2018, 18:45, par Jean PRADIER dit jean 1
Tout humain normalement constitué peut à tout moment être submergé par des émotions de toute nature et, comme tu l’écris si bien, dans ce cas précis pleurer à chaudes larmes devant le gâchis de sa condition.
Mais cette situation doit le conforter dans sa révolte juste et nécessaire contre ses exploiteurs et leur système.
3. Un homme ça peut pleurer dans des tas de circonstances, 17 août 2018, 22:16, par Cyclo 33
Beau texte.
Je peux vous affirmer qu’un homme, ça peut pleurer aussi, notamment suite à ce qu’on peut appeler de la maltraitance médicale (cf le beau livre de Martin Winckler, "Les brutes en blanc").
Moi qui n’avais plus pleurer depuis ma jeunesse, quand le chef de service neurologique, après avoir examiné ma femme (et m’avoir chassé de la chambre), est sorti dans le couloir en venant me dire : "Vous pouvez commander le fauteuil roulant !", et s’enfuit aussitôt sans autre explication, cette brutalité inouïe a déclenché l’ouverture de mes larmes. J’ai tenu bon tant que j’ai été à l’hôpital, mais après avoir dit "Au revoir, à demain" à ma femme, gardée en observation, dès la porte de sortie ouverte, je me suis effondré. J’ai pleuré jusqu’à mon domicile, distant d’un km à pied, puis encore pendant une heure au téléphone avec ma mère, âgée de 88 ans, qui me consolait en disant : "Pleure, tu t’es trop longtemps retenu !"
Il faut dire que ma femme, atteinte d’une tumeur au cerveau non opérable, souffrait abominablement depuis quatre ans et que, oui, pour elle, j’avais tenu le coup !
4. Un homme ça pleure pas, 20 août 2018, 20:23, par Carland
Merci à vous trois.
Oui, pleurer est naturel quand c’est trop dur... Qu’on soit homme ou femme.