Accueil > LE MYTHE DE LA THÉORIE DU RUISSELLEMENT

LE MYTHE DE LA THÉORIE DU RUISSELLEMENT

par Ernest London

Publie le mardi 18 septembre 2018 par Ernest London - Open-Publishing
12 commentaires

Réduire les impôts pour les riches, bénéficierait à tout le monde par « ruissellement », telle est la logique de bien des mesures adoptées par bien des gouvernements, de Reagan à Macron/Philippe. Arnaud Parienty, professeur de sciences économiques et sociales, propose d’analyser cette idée et son fonctionnement comme celui d’un mythe, c’est-à-dire une construction imaginaire, puisqu’aucun économiste n’a jamais produit de « théorie du ruissellement ». Il démontre, en confrontant leurs mécanismes à la théorie économique et aux données empiriques, comment les politiques néolibérales conduisent à une explosion des inégalités au lieu de favoriser la croissance et l’emploi comme elles s’en défendent.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
https://bibliothequefahrenheit.blogspot.com/2018/09/le-mythe-de-la-theorie-du-ruissellement.html#more

LE MYTHE DE LA THÉORIE DU RUISSELLEMENT
Arnaud Parienty
152 pages – 11 euros
Éditions La Découverte – Collection « Cahiers libres » – Paris – Septembre 2018

Portfolio

Messages

  • Je n’ai pas encore lu ce texte / L’image du ruissellement est un stéréotype de la pensée capitaliste qui véhicule 2 mythes ...
    Le premier c’est " la croissance qui bénéficie à tous " , le second consiste à affirmer que " les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain " ...
    Comme tous les mythes ces récits , ces propagandes si vous préférez , sont simultanément des vérités et des mensonges ...
    Il faut toute la science de Marx pour détruire ces mythes fondateurs de la science économique , pas si scientifique que ça !
    Les époques progressistes du capitalisme sont celles où le besoin de main d’œuvre de plus en plus nombreuse , qualifiée et stable favorise le salariat . Ces périodes qui suivent en général des guerres plus ou moins mondiales sont tout de même marquées par la paupérisation relative du prolétariat : la bourgeoisie donne des miettes , cède à certaines revendications et obtient en échange une orientation réformiste des organisations de défense des salariés . Elle s’enrichit cependant 10 ou 15 fois plus vite que les salariés qui croient progresser mais qui , en réalité , laissent s’accumuler des forces qui lui sont hostiles = l’énorme capacité financière de la classe capitaliste qui sera utilisée pour restructurer et délocaliser , pour corrompre les représentants des salariés et financer un appareil militaro industriel et un état policier démentiels ...
    Lorsque la crise générale du mode de production capitaliste , inéluctable , éclate les salariés sont dans l’incapacité de comprendre vraiment ce qui advient = une période interminable où les profits ne servent plus qu’à restructurer et délocaliser , donc à faire augmenter le chômage et baisser les salaires + matraquer sans retenue ceux qui sont pas contents ... Les illusions réformistes persisteront longtemps car elles s’appuient sur des organisations puissantes et très serviles ( PS - CFDT ...) qui seront abjectes dans leur soutien à toutes les contre réformes rendues possibles par la croissance de la concurrence de plus en plus mondiale entre salariés .

  • En fait il n’y a pas ruissellement, mais évaporation.
    La finance représente 200 fois la masse de l’argent qui sert à l’économie réelle, et comme il faut bien la nourrir, elle prend 16-18% de la croissance et laisse 3-4% à l’économie réelle :
    https://lejustenecessaire.wordpress.com/
    En fait les gouvernements sont sous la dictature de la finance et des banques, et gèrent un immense camp de travail obligatoire (pas pour tous) "la terre" ils sont les kapo de ce camp, et la "démocratie" permet maintenant de voter plutôt contre un kapo...

  • Cette théorie est également utilisée par les indigénistes-racialistes du PIR (et d’ailleurs) qui expliquent ainsi que TOUS les blancs ont bénéficié du colonialisme par ruissellement de l’argent gagnée par les capitalistes colons et donc TOUS les blancs sont à combattre. Je résume sans doute mais l’idée est là. Tout ça pour diviser le prolétariat et la classe ouvrière.
    Or la majorité des ouvriers et prolétaires (blancs ou non) n’ont jamais profité de près ou de loin d’un tel ruissellement qu’il soit d’origine coloniale ou non. Ce qui est vrai c’est que la plupart ont bénéficié d’avantages salariaux (et ça n’a pas changé beaucoup) à travail égal avec un travailleur immigré ; les patrons savent diviser pour régner.
    Bref, cette théorie est vraiment une fumisterie au service du capitalisme et des patrons qui ne veulent pas lâcher leur fortune.

    • @Raymond H / Ce que tu dis est vrai aujourd’hui , plus ou moins , car la crise générale oblige le capital à attaquer presque tout le salariat . Mais pendant les 30 glorieuses ( plein emploi relatif après la seconde guerre mondiale ) la paix sociale a été achetée par les patronats et par les gouvernements qui ont accepté des réformes et comme on dit "donné des miettes". Parmi les électeurs racistes ( FN , LR , Valls ... ) il y a des nostalgiques de cette vieille France où les contradictions du capitalisme étaient masquées par des "progrès". Là où tu as raison c’est que ces "acquis" étaient des illusions que la crise détruira si nous ne parvenons pas à résister avec des méthodes et revendications de classe.

    • Là où tu as raison c’est que ces "acquis" étaient des illusions que la crise détruira si nous ne parvenons pas à résister avec des méthodes et revendications de classe.

      C’est bien vrai et on s’est bien fait avoir en 1968 ; on en crève maintenant.

    • Ce n’est pas en 1968 qu’on s’est fait avoir , c’est en 1983 quand la gauche a commencé à devenir droite , lentement d’abord , puis de plus en plus visiblement , puis à fond ...

      La crise économique présentée comme "choc pétrolier" a commencé en 1973 avec un début de chômage massif , en 1976 les plans Barre ont délibérément fait augmenter le chômage à 1 million, puis la gauche unie a pris le gouvernement, mais pas le pouvoir qui est resté dans les mains du patronat et de la finance avec la complicité du PS-MRG.

      Foutre tous les problèmes sur le dos de la grève générale de mai68 est d’ailleurs un discours de la droite revancharde des contre-réformes et de la paupérisation. Les partis et les zintelectuels petits bourgeois s’attaquent aussi à mai68 en essayant de faire croire que ce n’était qu’une révolte " bo-bo " ( ce concept ne veut dire de précis et j’ai honte de l’utiliser , c’est un raccourci ).

    • "...pendant les 30 glorieuses ( plein emploi relatif après la seconde guerre mondiale ) la paix sociale "
      Désolé, mais ça aussi c’est un mythe, une fumisterie de nos idéologues bourgeois. Les "trente glorieuses" (1945 à 1973 à peu près ; avant les conséquences du choc pétrolier) n’ont profité qu’au patron et, accessoirement à la petite-bourgeoisie qui a pu asseoir ainsi son statut social via son développement économique et donc son statut politique (ce dont les partis tiendront compte ensuite). Mais ni les prolétaires, ni les ouvriers, ni même les petits paysans (sauf exceptions ; il y en a toujours)s n’ont bénéficié de cette période dite "faste". Il y a eu sans doute une libération des mœurs et des possibilités d’accéder à des biens de consommation mais tout le monde n’a pas pu le faire.

      C’est pour ça quand une partie de la gauche et de l’extrême-gauche reprend à son compte ces thèses bourgeoise (ruisselement, trente glorieuse) pour justifier le discours racialiste des indigénistes, cela me fait peur. Ils ont perdu l’Histoire et/ou n’ont pas fait d’enquête ; c’est moins encombrant de ne pas réfléchir.

    • @Raymond H / D’un côté tu as raison : la croissance bénéfique pour tous est un mensonge et il existe toujours une frange du prolétariat surexploitée et surfliquée ... Mais voilà en 1976 , 8 ans après 68 , le rapport salaires-retraites-indemnités / profits était égal à 70% / 30 % ... Aujourd’hui 60% / 40 % . Alors il faut cesser de faire chier mai68 et questionner 1983 , 1986 , 1997 , 2012 en passant par 1972 ( le programme commun ) ...

    • En 68 on a tout perdu en croyant gagner beaucoup.

      On a tout perdu car on n’ est pas allé au bout.

      On a tout perdu car on les a pas virés pour toujours.

      Le redressement de ces capitalos ultra libéraux mondialistes est fatal à l’humanité et à la planète.

      "questionner 1983 , 1986 , 1997 , 2012 en passant par 1972 ( le programme commun ) ..."Toutes ces dates néfastes avec des plus récentes découlent du renoncement de 68.

  • En fait, le seul réel ruissellement c’est celui de la pyramide inversée.
    En haut sur son côté le plus large, les ouvriers, les prolétaires puis, juste après, les employés qui, par leur force de travail, créent les fortunes dont la quasi-totalité ruisselle vers le bas, la pointe, tenue par les patrons et les actionnaires.
    Il y a effective ruissellement mais pas comme on le pense.
    Sans compter que ces patrons et actionnaires paient pas l’impôt au niveau où ils devraient le payer et donc, ne font pas ruisseler une partie de leurs fortunes vers la population.
    Cela a toujours été, depuis la naissance du capitalisme, jusqu’à nos jours, en passant par le temps des colonies. A cette époque c’était même pire car, au sommet de cette pyramide inversée, il y avait aussi le travail des peuples colonisée réduit au quasi esclavage.

    • @ Raymond - Là encore tu as raison avec cependant un petit bémol : pendant les périodes où le rapport de force est moins défavorable au salariat la capital peut choisir des réformes keynésiennes et , par exemple , faire payer beaucoup d’impôts aux plus riches . On se rappelle des pitreries de Gainsbourg avec son anthologique billet de 500 frs brûlé pour représenter la pression fiscale sur les pôvres artistes milliardaires !

      Le capital peut , comme on dit , distribuer des miettes et demander en échange que les prolétaires renoncent au communisme et se mettent sous le contrôle des réformistes - En fait , ça marche assez bien et même lorsque le capital reprend tout les réformistes restent en place , c’est la guerre et les représentants du salariat ne s’en aperçoivent même pas ! Certains "réformistes" deviennent alors carrément serviles ( sociaux traîtres ) et ne défendent plus que leurs intérêts personnels .

    • Je suis d’accord. Le capitalisme, pour un modèle socio-économique constant donné, a toute une palette de possibilités de gouvernance, entre le fascisme et le réformisme. Le truc c’est d’éviter la révolution et le communisme. En ce moment, au niveau mondial, lle principe de la Société Ouverte (défendue et financée entre autre par le milliardaire Soro) correspond à la situation (libéralisme économique et sociétal mais anticommunisme viscéral).