La jonction / C’est l’heure de l’mettre

L’ennemi voyait nos troupes dépenaillées attaquer en tous sens. Revêtus d’uniformes jaunes inédits, sans organisation apparente ni plan d’ensemble visible, les nôtres plantaient des banderilles au hasard de la rage... Diable ! Mais que cette guérilla, à priori désordonnée, faisait mal… Un mal qu’on n’attendait plus, en cette lutte des classes maquillée en désert tartare…

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L’ennemi, entouré de courtisans trompeurs, pensait que l’effet de surprise, l’aspect débridé des attaques, en promettaient la fin prochaine.

Ailleurs, notre Etat-Major mit plusieurs semaines, distraction coupable sans doute, avant de connaître l’offensive en cours. Aucun ordre n’avait été donné. L’attaque venait de l’arrière, de troupes méconnues, sur lesquelles on ne comptait plus… Et comme on avait pris l’habitude de négocier des trêves illusoires, le temps n’était plus à l’offensive.

L’ennemi pensait pouvoir tirer profit de cette situation absurde où nos généraux étaient l’arme au pied, débordés par l’inconnu. Il voulut nous revoir comme « corps intermédiaires »… Et lâcha quelques miettes empoisonnées ne pouvant satisfaire aucun appétit réel de par chez nous… Eh mec ! T’as pas cent balles ?

L’on put s’apercevoir que, finalement, de l’autre côté de la barricade, le même disque rayé tournait sans fin… Face A Macron, face B Le Pen, des deux côtés c’était le même programme : la guerre contre les salaires… L’unité d’une certaine manière…

C’est alors que, en dépit des freins propres aux « organisations » défaitistes, d’aucuns purent entrevoir la jonction… La jonction. Opposer à leur unité de fond, la nôtre… Et gagner enfin. Au moins une bataille !

C’est l’heure de l’mettre !