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CRS : service d’ordre ou bien horde sauvage ? Historique !

par JO

Publie le vendredi 4 janvier 2019 par JO - Open-Publishing

Source :Réseau International
CRS : service d’ordre ou bien horde sauvage ?
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Petit rappel :

Les Groupes mobiles de réserve, souvent abrégés en GMR, étaient des unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy. Leur développement fut l’affaire privilégiée de René Bousquet, directeur général de la Police nationale et par la suite protégé de François Mitterrand.

Les Compagnies Républicaines de Sécurité, CRS, ont été créées par un décret du 8 décembre 1944 à la suite de la dissolution des GMR – décret confirmé par une ordonnance du 7 mars 1945 signée par le général de Gaulle. Initialement elles sont composées de nombre de résistants.

Menacées de disparition dans les années de l’immédiat après-guerre, les CRS ont acquis une nouvelle raison d’être comme forces de réserve générale à vocation nationale (et répressive) à la suite des grèves de 1947 (décret du 26 mars 1948 pris en application de la loi du 27 décembre 1947).

Simultanément, onze compagnies comprenant des éléments „douteux” (sympathisants communistes émanant de la résistance) sont dissoutes, principalement dans le sud-est de la France. L’Etat décide d’une revue d’armes pour ces 11 compagnies, et une fois les armes démontées des compagnies „fidèles” entrent, armées, et on leur apprend leur dissolution …

Les compagnies métropolitaines ont été engagées dans le conflit d’Algérie.

Les CRS ont également été engagés dans les conflits sociaux de la fin du xxe siècle. Les matériels sont améliorés (protection) et personnalisés (apparition des bandes jaunes sur le casque et de l’écusson sur les uniformes à la suite des événements de 1968 dans le but de différencier les CRS des autres forces de l’ordre).

La tactique d’emploi des unités est revue en 2002 afin de faciliter le passage des missions de sécurisation et de luttes contre les violences urbaines à celles de maintien de l’ordre.

Les missions
 assurer le maintien de l’ordre public et son rétablissement si nécessaire ;

 assurer les missions propres de surveillance et de protection des personnes et des biens ;

 concourir, avec les effectifs de la direction centrale de sécurité publique (DCSP), à la lutte contre les violences urbaines ;

 participer à la lutte contre le terrorisme et intervenir sur des actions de tuerie de masse et actes terroristes ;

 porter aide et assistance aux populations en cas de sinistres graves.

 sécurité routière et surveillance des autoroutes,

 sauvetage en haute montagne en alternance avec la Gendarmerie nationale

À noter : certaines de ces missions semblent ne pas fonctionner le soir de la Saint Sylvestre !

Emploi
La priorité d’emploi des unités reste décidée au niveau national dès lors qu’un événement – prévu ou imprévu — nécessite l’emploi de forces mobiles. De plus, même hors période de tension, un nombre important d’unités est affecté à des missions nationales, placées en réserve de maintien de l’ordre. Ainsi, un certain nombre de compagnies est déplacé en permanence sur la région parisienne.

L’unité de coordination des forces mobiles (UCFM), placée sous la double autorité des directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales est chargée de déterminer les unités à engager sur des missions nationales et de décider de l’octroi de renforts aux préfets de zone pour des opérations requérant un volume de forces supérieur à leurs ressources. Initialement de taille modeste lors de sa création en 2002, l’UCFM, a été renforcée dans son organisation et son fonctionnement en 2015 et en 2016. Son effectif a été doublé et ses règles de fonctionnement ont été clarifiées. Elle a par ailleurs été dotée d’une application informatique de suivi en temps réel de la position des forces.

Les CRS créent lorsque la situation le nécessite des groupements provisoires dirigés par leurs propres officiers supérieurs.

Les CRS, comme les gendarmes mobiles sont placés pour les opérations de maintien de l’ordre sous le commandement immédiat de leurs propres officiers mais, conformément à la loi, ces derniers ne peuvent exercer les prérogatives d’officiers de police judiciaire.

Les mouvements tactiques (barrages, charges, etc.), les communications nécessaires (sommations etc.) et les actions en vue de poursuites judiciaires éventuelles sont donc de la responsabilité des autorités territorialement compétentes (typiquement un commissaire de police ou un officier de Gendarmerie) sous la responsabilité ultime de l’autorité administrative (préfet) et sous le contrôle de l’autorité judiciaire.

A noter : Philippe Klayman, le patron actuel des CRS est un énarque « ENA promotion Montaigne » … il a obtenu un fort soutien de Alain Bauer pour que Manuel Vals le fasse avancer, et son rôle dans la transformation des CRS en « commandos » à l’américaine parait acté (voir ce lien)

https://www.marianne.net/societe/la-note-qui-transforme-les-crs-en-commando ?

Désormais spécialisées dans le tir tendu dans le visage des manifestants, utilisant des armes interdites par la Convention de Genève, leur dissolution devrait être une priorité.

Ensuite il conviendra que la justice se mette au travail et déclenche des enquêtes contre chacun des CRS engagés dans les opérations de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations des Gilets Jaunes, pour vérifier lesquels ont commis des actes répréhensibles, plutôt que de négliger leurs actes et ne s’en prendre qu’aux victimes et aux manifestants, oubliant ainsi son rôle de „pouvoir législatif” et devenant un simple instrument du „pouvoir exécutif”.

Gérard Luçon