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Gilets jaunes d’en-bas et marxisme orthodoxe.

par Christian DELARUE

Publie le jeudi 10 janvier 2019 par Christian DELARUE - Open-Publishing
2 commentaires

Gilets jaunes d’en-bas et marxisme orthodoxe.

Il y a en France et hors de France, avec les Gilets jaunes une lutte sociale
inédite d’abord puis dans un second temps une lutte démocratique qui voit celles et ceux d’en-bas - que ce soit des nationaux ou de simples résidents sur le territoire national (peu) - lutter ensemble contre celles et ceux d’en-haut pour des raisons de justice fiscale et sociale ainsi que de pouvoir d’achat ! S’y ajoute fin décembre 2018 l’idée que ce peuple d’en-bas n’est pas écouté et méprisé . Il milite pour l’auto-institution du peuple qui veut décider en démocratie directe (cf Condorcet ou Castoriadis) via le RIC

Le propos est succint mais d’autres ont développé !

L’insuffisance de l’analyse marxiste orthodoxe centrée sur le rapport capital-travail est de ne pas prendre en compte le rapport social de solvabilité (face aux marchés des biens et services) or c’est ce qui est mis en avant avec les Gilets jaunes qui ont des « fins de mois difficiles ».

Que ce soit la notion de "peuple d’en-bas" (analyse non marxiste) ou l’analyse en termes de "bloc de classes sociales d’en-bas" , ou celle marxiste aménagée de » salariat d’en-bas  » ou « prolétaires d’en-bas  » - ou les indépendants et petits patrons sont alors tenus pour très très minoritaires - ce qui importe c’est le fait que ces personnes de ce groupe social se positionnent beaucoup plus du côté de la « circulation » marchande (hors travail donc) que de celui de la « production  » (au travail : entreprise et fonction publique) et de ses rapports sociaux (travail salarié/capital) . Ce peuple-là n’épargnent pas ou très peu. Certains sont en « situation délicate » bien avant la fin de mois. Il est d’en-bas !

Sur les chiffres on a évoqué des primes de fin d’année (en décembre 2018) avec un premier niveau de revenus mensuel allant de 0 à 1, 5 le smic puis un second niveau allant jusqu’à 2 fois le smic. Voilà qui est parlant pour énormément de monde, même si on retrouve les confusions courantes entre brut et net. Aux économistes de creuser l’affaire.

Les gens d’en-bas savent eux comment on vit avec 1200 ou 1800 euros par mois quand les prix montent et qu’on est en campagne et qu’on a des prêts bancaires . Le problème frappe d’ailleurs plus haut avec les revenus plus élevés mais contenus (de 1800 à 2400 par mois) qui se retrouvent solidaires !

Au-dessus de ce format à 1800 maxi, on trouve aussi les travailleurs du public et du privé qui gagnent mieux sur les années de fin de carrière mais qui savent que la retraite va les plonger à des niveaux de début de carrière. Ce qui fait que çà discute sur les retraites ! Très bien !

C’est là je crois, qu’intervient la notion d’égalisation par réduction des écarts de richesse) et de justice sociale, notion plus creusée qu’on ne le croit. En tout cas j’ai lu jadis des études qui débouchaient sur l’idée de « plus pour en-bas et moins pour en-haut ». Ce principe synthétique porte contre les riches résumés au 1% (privé et public) qui ne sont pas que des capitalistes privés mais aussi des très hauts fonctionnaires de la Caste (Mauduit) . Et menant des politiques de casse du SP.

Voilà ce qui est nouveau pour moi avec ce mouvement !
Je ne dis pas « tout » sur le sujet d’ou l’intérêt de lire d’autres contributions qui enrichissent la compréhension d’ensemble.

Christian DELARUE

J’ai d’abord écrit dans un premier temps
PYRAMIDE : Le peuple d’en-bas sous deux formats- Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/PYRAMIDE-Le-peuple-d-en-bas-sous-deux-formats

puis plus récemment, quand il est apparu que les petits patrons étaient retournés vite fait faire tourner leur entreprise
j’ai écrit celui-ci

Gilets jaunes : le salariat d’en-bas en lutte. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Gilets-jaunes-le-salariat-d-en-bas-en-lutte-Christian-DELARUE

Dans cet exercice je met l’accent sur le fait qu’il s’agit d’un salariat d’en-bas.
Car ce sont les fins de mois difficiles qui sont mis en avant.
De fait l’immense majorité gagnent moins de 2000 euros par mois
Certains ont acheté une maison en campagne - non payée à la banque -
car c’est nettement moins cher à 40 bornes de Rennes qu’à Rennes.

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