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8 Mars : Gilet violet contre le sexisme mais aussi contre le classisme et le racisme.

par Chris DELARUE

Publie le vendredi 8 mars 2019 par Chris DELARUE - Open-Publishing

8 Mars : Gilet violet contre le sexisme mais aussi contre le classisme et le racisme.

Elles - les femmes - cessent le travail le 8 mars à 15 h 40.

De quel féminisme participons-nous ? Comme pour l’antiracisme il convient de distinguer la référence à un universalisme abstrait qui s’en tient à l’égalité des chances et un universalisme concret qui pousse en théorie et en pratique vers l’égalité réelle, à l’égalité des conditions (de vie).

 Féminisme et anti-classisme.

Un certain féminisme, dit universaliste abstrait, s’accommode trop aisément du capitalisme et du pouvoir de classe du 1%, de la classe dominante, donc du classisme pour le dire de façon très concise. C’est problématique pour les femmes des classes populaires, du peuple-classe.

Ce féminisme a bien ses qualités - il milite contre la prostitution, contre le harcèlement, contre les refus d’IVG, etc -, qu’on ne saurait ignorer et encore moins mépriser mais il ne tend pas à un universalisme concret bien en recherche de l’égalité concrète, notamment via la justice sociale et fiscale ainsi que la justice territoriale, le tout dans une perspective de justice climatique et environnementale (si l’on reprend la thématique contemporaine des « justices ») .

Il est pauvre d’une réelle dimension sociale et populaire. Du moins le volet social semble n’être que le complément à négocier à un pouvoir néolibéral et capitaliste qui reste dominant et puissant. Ce féminisme semble adapté aux classes moyennes supérieures (cadres notamment) et assez peu aux classes modestes (sauf sur certains points cependant) car il se montre impuissant à tout changement d’ampleur en termes de transformations économiques sociales, tant hors du travail salarié que dans le travail salarié . Ce féminisme de droite ou centre gauche (PS) ne défend que mollement la protection sociale et les services publics et derrière eux une logique de satisfaction des besoins sociaux hors du marché, notamment des marchés financiers.

Le féminisme LREM ignore voir méprise les Gilets jaunes dont on connait la forte composante féminine . Ce féminisme n’atteint pas les femmes des classes modestes, aussi bien celles des quartiers urbains populaires que celles du monde rural que l’on trouve sur les rond-points.

 Antiracisme nécessaire.

Outre l’anti-classisme, le féminisme du peuple-classe se doit d’être aussi antiraciste, et ce contre toutes les formes de racisme. Il se doit d’être non campiste et donc en refus aussi bien de l’antisémitisme que des autres formes de racisme.

Nombre de femmes de ménages cumulent souvent, outre le sexisme et le classisme de la négrophobie ou de l’arabophobie ou d’autres formes de racisme. Il est difficile pour elles de s’organiser . La solidarité doit pourtant se diriger vers les travailleuses, chômeuses, précaires, blanches ou non blanches (2) mais sans oublier les victimes du racisme (universalisme soucieux d’aller vers la libération des plus opprimées), celles qui sont potentiellement en solidarité avec les mouvements de grèves et contre le patronat.

Christian DELARUE

Le féminisme Féminisme du peuple-classe 99% de gauche !

1) Nancy Fraser : « tout mouvement d’émancipation doit acquérir une dimension populiste »

http://amitie-entre-les-peuples.org/Nancy-Fraser-Un-feminisme-du-peuple-classe-99

2) De souche/pas de souche, Blancs/non-Blancs, Y’en a marre ! M Storti

1% peuple-classe

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