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Gilets jaunes à Toulouse : accusée pour avoir bousculé des policiers avec son fauteuil roulant (video)

Publie le vendredi 17 mai 2019 par Open-Publishing

Lors d’une manifestation des gilets jaunes en mars, Odile Maurin s’était opposée à la police qui venait de faire usage de canons à eau pour disperser la foule. Elle conteste vivement les motifs d’accusation

La présidente de l’association Handi-social, égérie des gilets jaunes toulousains, Odile Maurin, doit comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour outrage et violences envers des policiers commis avec une "arme" : son fauteuil roulant.

Son avocat, Me Pascal Nakache, a toutefois indiqué mardi qu’il allait demander le renvoi du procès, car il n’a toujours pas reçu le dossier d’accusation.

Des motifs de convocation "délirants"

L’activiste, qui se déplace en fauteuil électrique, mène depuis plusieurs mois des actions coups de poings contre la loi Elan qui restreint notamment la proportion de logements accessibles aux personnes handicapées dans le neuf. Elle participe aussi activement aux manifestations des gilets jaunes le samedi et doit répondre devant un juge de quatre chefs de poursuite pour des faits qui ont eu lieu le 30 mars.

"Ce jour-là, la police nous a empêché de poursuivre notre marche alors que le cortège était totalement pacifique", raconte-t-elle, soulignant que les forces de l’ordre avaient aussitôt "déclaré la guerre aux manifestants en faisant usage de grenades lacrymogènes et du canon à eau". Mme Maurin décide alors de se placer devant le canon à eau.

Elle est aujourd’hui accusée d’avoir "volontairement entravé l’arrivée des secours" en se positionnant devant le camion, un motif qu’elle juge "délirant". "Ils essaient de faire croire que c’est un camion de pompiers que j’ai entravé, alors que c’est le canon à eau de la police qui n’est pas du tout destiné à éteindre les incendies".

Mais dans sa convocation au tribunal, la militante dit avoir découvert avec stupéfaction qu’elle était poursuivie pour avoir "volontairement commis des violences" sur deux policiers, "avec l’usage d’une arme"… qui n’est autre que son fauteuil roulant.

Insultes envers la commissaire

Pour un des policiers, "oui, il est tombé", reconnaît-elle, "mais c’est son collègue qui avait manipulé le joystick de mon fauteuil que je ne contrôlais plus". Mme Maurin ne se souvient toutefois pas que son fauteuil ait percuté un deuxième policier. Elle est par ailleurs accusée d’avoir outragé la commissaire qui commandait le dispositif à ce moment-là et d’avoir publié sa photo sur Facebook.

"J’ai eu cinq fractures au pied, qui s’est coincé entre mon fauteuil et le véhicule de police lorsque j’ai perdu le contrôle de mon fauteuil manipulé par les policiers", souligne Mme Maurin, expliquant pourquoi elle avait insulté la commissaire.

Pour elle, "ces poursuite sont la suite d’une tentative d’intimidation que je subis depuis des mois de la part de la police. Ils veulent me faire taire et m’empêcher de continuer à mener des actions coups de poings", affirme-t-elle, assurant que rien ne la fera plier.

En août, elle avait notamment organisé le blocage d’un convoi de pièces de l’Airbus A380, en octobre le blocage d’un TGV, et en novembre l’enfarinage d’un député En Marche.

https://www.sudouest.fr/2019/05/14/gilets-jaunes-a-toulouse-accusee-pour-avoir-bouscule-des-policiers-avec-son-fauteuil-roulant-6074808-10530.php?fbclid=IwAR0ert8Pa0d_AnakgU16gOwwDhvTPFiBRy3NH6Wlc0zMkrqDc1TWfTAnPaE

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