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Où va la police ?

par robert

Publie le samedi 12 décembre 2020 par robert - Open-Publishing
1 commentaire

Le mouvement social est un exutoire à l’emprise du pouvoir, une expression des revendications, une force de proposition. Il porte des alternatives démocratiques que leur libre expression dans l’espace public rend plus visibles. C’est donc un facteur d’équilibre qui témoigne d’un bon fonctionnement des institutions.

A la fin du vingtième siècle, la plupart des manifestations ont été traitées par les autorités avec une relative bienveillance, à tel point que leur organisation pouvait quelquefois s’apparenter à un partenariat. Mais depuis une vingtaine d’années, le pouvoir- quelle que soit son orientation politique- leur témoigne surtout de l’indifférence, quand ce n’est pas de la condescendance ou de l’hostilité. Il s’inquiète seulement quand une foule agit de manière inattendue et surtout violente, sauf s’il instrumentalise cette violence pour délégitimer l’action.

Désormais, contrairement aux déclarations officielles, les manifestations sont tolérées dans le meilleur des cas, quand elles ne sont pas entravées par des manœuvres liberticides. Par exemple, avec le souci proclamé d’éviter tout désordre potentiel, on multiplie les contrôles des participants en amont. On peut aussi se saisir d’un prétexte pour les éloigner du lieu de la manifestation.

Cette recherche de la dissuasion trouve son prolongement dans l’intimidation par le fichage et par le recours à des procédures judiciaires. La peur tout à fait fondée de la répression contrarie encore un peu plus les manifestations. La subordination de la police au pouvoir politique n’est pas une découverte.

Elle a conduit à une interdépendance qui tend à devenir une subordination contraire.

Plusieurs observateurs s’interrogent aujourd’hui sur l’identité du donneur d’ordres, sur la nature des ordres et même sur l’encadrement de leur exécution, tant la police paraît disposer d’un champ étendu dans l’appréciation des situations.

La volonté policière de s’approprier la couverture médiatique des événements présente le risque d’un monopole de la communication ou d’une coproduction avec le pouvoir.

L’actualité empreinte de ces sombres caractéristiques montre qu’au-delà de la surenchère entre des syndicats de police, il est temps d’ouvrir un véritable débat citoyen sur la délégation de la puissance publique.

Messages

  • "A la fin du vingtième siècle, la plupart des manifestations ont été traitées par les autorités avec une relative bienveillance...".
    D’où sort cette légende urbaine ?
    1968, mais aussi les années 70 sont là pour attester le contraire. La violence policière (avec l’appui indéfectible des ministres successifs et de la hiérarchie) était telle, qu’on savait quand une manifestation commençait mais jamais quand elle finissait, les forces de l’ordre chargeant et éclatant les cortèges avant l’arrivée.
    Le nombre de personnes amenées au centre de rétention de Vincennes était important à chaque fois avec fichage puis, libération en pleine nuit quand il n’y avait plus de métros pour rentrer.
    Et avant 1968, que dire des répression ouvrières de 1966 et 1967 ? Ou bine pendant la guerre d’Algérie ? Ou même, en 1948 ?
    Non camarade, le constat d’aujourd’hui est le même que celui d’hier et d’avant hier sur le rôle répressif social et violent de la police de la bourgeoisie.