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"Populismes"

Publie le jeudi 23 juin 2005 par Open-Publishing
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Avec le NON au TCE, la presse lèche-culs n’a pas arrêté de parler de
"populisme". Tout ce qui ne va pas dans le sens de ce que veulent les
"élites" autoproclamées au service su système relèverait donc du
"populisme", et pour mieux intimider ceux que l’on taxe de "populisme",
on colle ce mot à l’extrême-droite et on amalgame NON et extrême-droite,
le tout dans le sac du "populisme". Se plaindre du chômage, de la misère
croissante... relèverait du "populisme" et, par là, de l’extrême-droite.
Et quoi encore ?

Mais c’est quoi, le "populisme" ?

Si être "gaulliste" c’est être partisan des idées et de l’héritage
politique du Général du Gaulle, "communiste" être pour un système social
basé sur la propriété collective des moyens de production, et ainsi de
suite... alors, être "populiste" serait défendre un pouvoir du peuple ou
quelque chose de la sorte. Il va de soi, donc, que l’extrême-droite
n’est en rien "populiste" car, précisément, elle est pour le
gouvernement d’une "élite" ultra-conservatrice au service de la même
grande finance que sert l’actuelle "classe politique".

Et qu’est-ce que
le mot "populiste" aurait en soi qui puisse justifier son emploi
péjoratif, l’identifiant avec démagogie, manipulation des "masses",
etc... ? Ce sont les procédés des encycliques papales
antirévolutionnaires du début du mouvement ouvrier. Ceux qui emploient
ce type de phraséologie pour dénigrer la saine réaction populaire contre
la tromperie politique ou les politiques de plus en plus réactionnaires
qu’on cherche à nous imposer, dénigrent et méprisent sciemment le
peuple lui-même. Parler de "populisme", c’est tacitement parler de "bas
peuple", de "populace" et d’autres "belles choses" que l’on rapproche
tacitement et pudiquement des smicards, chômeurs...

La société, elle,
n’aurait rien à se reprocher : c’est, nous dit-on en filigrane, la faute
au "bas peuple" du fait de sa simple existence. Qui peut être à
l’origine de ce vocabulaire ? Ne cherchons pas très loin : ça remonte à
Voltaire et à la franc-maçonnerie "despote éclairée" du XVIII siècle,
mais c’est aujourd’hui la besogne préférée des "intellectuels" (???) à
la solde du système, des "élites" qui se gavent à nos dépens et qui
oeuvrent pour les interêts de l’oligarchie, des politiques qui
trahissent leurs électeurs mais ne veulent pas que ça soit dit.

Pourquoi faut-il absolument intimider les citoyens et les travailleurs
avec ce genre de saloperies ? Tout simplement, parce que la lutte des
classes est une réalité que le patronat et les oligarchies savent très
bien pratiquer mais il ne faut pas que le peuple en parle, parce que la
stabilité de l’actuel système d’oppression tient, précisément, à cause
de l’emprise idéologique des "élites", des ripou-politiques, de la
ripou-presse... sur le plus grand nombre. Elle tient également par
l’emprise directe du réformisme et de l’opportunisme sur le mouvement
populaire, par la difficulté chronique qu’éprouve ce mouvement à se
libérer des idéologies aliénantes et à formuler clairement et sans
complexes les revendications qui servent ses intérêts.

Par exemple, on a rejeté le Traité Constitutionnel Européen mais
apparemment pas question de se mobiliser pour exiger la dénonciation du
Traité Instituant la Communauté Européenne qui constitue une attaque à
peine moins virulente contre nos acquis sociaux. C’est une véritable
constipation politique. Mais pourquoi une telle inhibition ? Tout
simplement, parce que là on n’aurait pas le soutien du "Trilatéral"
Fabius, des anciens ministres jospinistes Mélenchon et Buffet
("lepenisés" avec leur "chef" en avril 2002, après les vagues de
privatisations et l’infame signature des accords de Barcelone), etc...
Et alors, personne ou presque n’ose plus rien dire ni rien entreprendre
car apparement "ce n’est pas pareil". Mais pourquoi ce ne serait pas
pareil ? Qu’est-ce qui "n’est pas pareil" ? Tout est là.

Messages

  • J’aurais pu signer ce texte, sauf pour le dernier paragraphe.
    J’ai voté non au TCE, pas à l’Europe. Une autre Europe est possible, celle qui fut notre rêve au sortir de la seconde guerre mondiale que vous n’avez sans doute pas connue et tant mieux pour vous, mais moi si !
    Construire cette Europe là, c’est çà la vraie REVOLUTION !