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Les faucheurs volontaires d’OGM ne désarment pas

Publie le mercredi 13 juillet 2005 par Open-Publishing

MILLAU (12) - AGRICULTURE. LES ACTIONS SE POURSUIVENT AVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LES PROCÈS DE LA RENTRÉE.

de Philippe Rioux

De 400 personnes au lendemain du rassemblement altermondialiste Larzac 2003, les Faucheurs volontaires d’OGM sont désormais quelque 5 000 partout en France et, en dépit des risques juridiques encourus, restent très mobilisés. « Ce sont des gens qui ont de 18 à 90 ans et sont de toutes les origines », assure Christine Thelen, qui enregistre tous les jours de nouvelles adhésions au local de Construire un monde solidaire, tête de pont du mouvement.

Ce jeudi, les Faucheurs volontaires tiendront leur assemblée générale à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne), lieu symbolique d’où était partie la première action de fauchage. Trois débats viendront en introduction de l’assemblée qui fera le point sur la campagne anti-OGM : OGM médicamenteux avec Christian Vélot, chercheur et enseignant en biologie moléculaire ; OGM et législation européenne avec Michel Somville, collaborateur du groupe Vert au parlement européen et OGM et démocratie, avec Philippe Martin, président PS du conseil général du Gers, et Philippe Bedel, maire de Bax et président de l’association Champ libre.

De la réflexion donc, mais aussi de l’action annoncée. La semaine passée, quatre parcelles ont été fauchées, d’autres devraient suivre. « Nous ferons nos actions à visages découverts et sans violences », affirme José Bové, qui doit comparaître les 20 et 21 septembre prochains devant le tribunal de Toulouse pour le fauchage de Menville. En dépit de son statut de récidiviste - qui lui fait encourir un possible doublement des 5 ans de prison et 75 000 € d’amende prévus par les textes - le leader de la Confédération paysanne reste plus déterminé que jamais. « Ce 14 juillet, nous voulons interpeller le président de la République qui n’a pas voulu tenir compte du rapport de l’Assemblée nationale demandant pour 2005 un moratoire et qui n’écoute pas la majorité des Français opposée aux OGM », analyse José Bové. « Ce n’est ni un durcissement de la répression, ni les procès qui arrêteront les Faucheurs. » Et le leader syndical d’annoncer des actions de fauchage « le week-end du 14 juillet ou après ».

« Depuis deux ans, rien n’est résolu, rien n’a été fait pour protéger l’agriculture biologique, l’environnement, la santé. Tant qu’il y a des essais en plein champ, il y a un risque », rappelle Christine Thelen, tandis que José Bové indique que les Faucheurs ne s’attaquent qu’à des parcelles « illégales » car ne répondant pas aux normes européennes de 2001 réglementant les essais en plein champ.

Le Faucheurs perçoivent toutefois des signes positifs pour leur lutte : le nombre de Régions françaises signataires de la charte de Florence qui institue des territoires hors OGM, les 12 % d’électeurs gersois qui réclament un référendum sur le sujet et récemment le rejet de 5 nouvelles variétés d’OGM par 22 des 25 pays membres de l’Union européenne.

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