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Quels financements pour le spectacle vivant ?

Publie le mercredi 27 juillet 2005 par Open-Publishing

de Francis Parny, responsable national du PCF, vice président de la Région Ile-de-France

Le conflit en cours des artistes et des techniciens du spectacle continue de pousser les "politiques" à reconsidérer la place des arts et de la culture dans leurs projets. Et le financement du spectacle vivant doit être revu, tout le monde en convient. Encore faut-il que cette question ne soit pas posée pour remettre en cause les mécanismes de la solidarité interprofessionnelle nécessaires et illustrés par les annexes 8 et 10 de l’UNEDIC.

Mais la question du financement du spectacle vivant ne peut se résumer à la question de l’emploi ou des crédits qui y sont affectés. Il s’agit avant tout d’affirmer une véritable ambition culturelle.

Pour financer, en toute transparence, le travail visible et non visible effectivement réalisé par les professionnels du spectacle, une étude d’un organisme professionnel indique qu’il faudrait augmenter les subventions publiques de 40 %. Et encore, sans développement aucun.

Il faut donc repenser l’investissement public en faveur de la culture. Le temps
du 1 % du budget de l’Etat est dépassé. Il nous faut aujourd’hui exiger 1% du PIB. Toutes les collectivités publiques y participeraient, ce qui suppose une
réforme de la fiscalité donnant en particulieraux communes de nouvelles marges financières leur permettant de déployer une politique proche des citoyens.

Au plan national, il faut, tout à la fois,une loi d’orientation sur la culture adoptée au Parlement et une loi de programmation financière sans laquelle les engagements ne seront pas tenus.

Ce chantier ne peut être ouvert et ne peutaboutir à des solutions pertinentes que sil’ensemble de ceux qui sont concernés par la culture, c’est-à-dire à la fois les artistes et les techniciens, les élus et aussi les citoyens eux-mêmes, concourent à la définition même de cette politique nouvelle.

Comme l’indiquait Marie-George Buffet dans un courrier au Ministre Donnedieu de Vabres qui lui demandait de signer la charte de l’emploi : « Nous avons besoin d’un véritable essor culturel, d’une nouvelle démocratie qui allie la tradition française d’aide à la création dans le respect de l’indépendance des créateurs, à une véritable ambition publique pour la culture. Cela suppose de favoriser les projets des équipes artistiques qui cherchent à associer la population au développement culturel, d’encourager les coopérations entre les lieux de création et les compagnies sans lieu, de soutenir les transversalités des interventions dans le champ des arts et dela culture, l’innovation et l’expérimentation. Cela suppose aussi de reconnaître auxassociations d’éducation populaire, aux salariés, dans les formes nouvelles de représentation qu’ils se donnent, les moyens d’être des partenaires actifs de cette démocratie culturelle.

Cela suppose enfin de redonner toute leur place aux enseignements artistiques
et aux artistes dans l’école, de doter les services publics, et notamment celui
de l’audiovisuel, de grandes politiques publiques dégagées des contraintes financières imposées par la règle du marché, et dégagées du diktat de la publiciténet des intérêts commerciaux. » Un véritable programme certes, mais aussi, et c’est bien ce qui est à l’ordre du jour après le référendum, une alternative, crédible et durable, aux politiques libérales qui élargissent toujours plus le champ de la marchandisation.