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Ouvriers polonais : la CGT a "exigé" que le gouvernement règle les salaires...

Publie le mercredi 3 août 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

Ouvriers polonais : la CGT interpelle le gouvernement

La CGT a "exigé" que le gouvernement règle les salaires des treize ouvriers polonais en grève de la faim et de la soif pour le versement de leurs salaires.

La numéro deux de la CGT Maryse Dumas a "exigé" mercredi 3 août à Saint-Nazaire que le gouvernement français règle en "urgence" les salaires de treize ouvriers polonais employés par un sous-traitant polonais en faillite des Chantiers navals de l’Atlantique, tout en appelant à "donner un autre contenu à l’Europe sociale".

Les treize employés polonais ont entamé mercredi leur sixième jour de grève de la faim - trois d’entre eux ont même cessé de boire depuis mardi après-midi - pour obtenir le paiement de quelques deux mois d’arriérés de salaires qu’auraient dû leur verser leur employeur polonais, la société Kliper de Szczecin, sous traitant de la société nazairienne Gestal, elle-même sous traitante des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire.

"Sous-traitance en cascade"

"Dans l’urgence, nous exigeons que le gouvernement avance les salaires, a charge pour lui de se faire rembourser, soit par Gestal soit par les chantiers navals", a déclaré la secrétaire confédérale de la CGT.

Jugeant que la situation des grévistes illustrait le "problème de la sous-traitance en cascade" et "des normes sociales en Europe", Maryse Dumas a appelé à un "changement législatif", "a de nouveaux rapports entre les donneurs d’ordres et les sous-traitants" afin qu’in fine, les premiers soient responsables en cas de défaillance des seconds.

"Il faut que les clauses sociales fassent partie des contrats commerciaux", a-t-elle estimé en demandant également "un droit de regard des organisations représentatives des travailleurs sur le contenu social des contrats commerciaux".

http://permanent.nouvelobs.com/social/20050803.OBS5184.html

Messages

  • INTERROGATIONS ???

    Quels sont les droits de ces travailleurs polonais sur le sol français ?
    Quels sont les salaires de ces ouvriers comparés aux mêmes qualifications d’ouvriers en France ?
    Comment se fait-il que des entreprises concèdent leurs choix à d’autres entreprises sous-traitantes, qui en fait servent de pont à de la main d’oeuvre bon marché.
    C’est purement malhonnête, et, déloyal pour les entreprises françaises, pour les travailleurs privés d’emplois etc etc
    La directive bolkenstein a un pied bien avancé...
    La CGT conçoit très bien cette situation contraire à l’intérêt général des ouvriers qui doivent faire vivre leurs familles en France. Devront-ils partir en Pologne pour trouver une entreprise qui veuille bien les embaucher pour travailler...en France (là où il y a du travail...)...
    Étonnant ce langage rétrograde qui confère encore de manière discriminatoire la possibilité d’action réservé aux seules organisations représentatives...représentatives de quoi ? De la masse laborieuse ?
    La masse laborieuse semble très mal représentée et les "syndicats représentatifs" devraient se rallier derrière une seule banderole sur fond jaune. Pas étonnant que nous supportons en ce moment tout ce que nous supportons...

    • La représentativité syndicale est celle que veut bien se doter la masse laborieuse. En clair nous avons la force syndicale au niveau des moyens que nous lui donnons.

      Lorsqu’il négocie avec le patronat, un syndicat sera plus puissant et plus efficace, d’autant qu’il représente des millions de syndiqués à jour, et d’autant plus si ces syndiqués soutiennent, s’investissent et bousculent leur outil qu’est leur syndicat.

      Je n’ai jamais été d’accord pour que les travailleurs se battent en utilisant la grève de la faim, pour autant cela a été le choix des collègues polonais. La majorité des fédérations CGT a appelé à voter NON au TCE, et toute la CGT se bat depuis toujours pour l’égalité des travailleurs de tous les pays.

      Pour le conflit des électriciens polonais à ST NAZAIRE, les militants CGT ainsi que la confédération CGT ont oeuvré avec les forces dont ils disposaient afin que cette lutte aboutisse. Elle a abouti en faveur des collègues polonais. Si la CGT avait eu un peu plus de poids, la lutte aurait été certainement moins longue et les ouvriers électriciens n’en seraient pas arrivés à cette extrémité.

      Si la « banderole jaune » signifie le ralliement au patronat, la CGT n’a jamais défilé derrière, c’est d’ailleurs ce que le MEDEF lui reproche. Elle ne signe pas ce qui est « insignable ».

      Vous vous interrogez sur les entreprises qui choisissent « au moins offrant » ? Mais elles appliquent le « dumping social » que nous avons rejeté avec le NON au TCE. Allez donc frapper à la porte des partisans du OUI de tous bords, et au gouvernement qui ignore le choix des français. Ou bien venez renforcer la CGT en y adhérant.

      Esteban

  • La directive Bolkenstein n’a jamais été éliminée et ce d’autant plus qu’elle était apparue avant que l’on en parle durant la réflexion sur le referendum.

    Je n’ai jamais eu peur des plombiers polonais pas plus que des électriciens, mais j’ai peur des patrons polonais malhonnêtes comme des patrons malhonnêtes français. Cet évènement m’aura malheureusement donné raison ...

    Nous devrions contempler les salaires dont il est question. Si j’ai bien compris, il s’agit pour treize personnes loin de leurs foyers, de toucher un peu plus que treize milles euros et ce pour deux mois...évidemment...nous sommes loin des salaires donnés aux intérimaires français qui ne sont pourtant pas épais.

    Pendant ce temps là, durant ce mois d’Aout calme et déserté, les nouveaux contrats sont passés comme une lettre à la poste. Permission d’employer quelqu’un pendant deux ans en pouvant le licencier à tout moment, sans préavis et sans motif...Tout cela pour dégonfler artificiellement les chiffres du chômage... bravo...continuez...

    Eh oui, le fameux système Danois tant plébiscité. Mais au danemark, le gens sont pris totalement en charge par l’état en cas de chômage (formation, allocations, reconversion, santé,...). Et peut-être que la mentalité est différente...On nous en a parlé récemment de manière lapidaire à la radio en allant demander au medef son sentiment (à votre avis, le medef est contre ??).

    En tous cas, avec tous ces reculs sociaux, nous commençons de plus en plus à avoir envie que ...que la batte change de main ...

  • Bravo au syndicat CGT d’avoir assuré la défense de ces travailleurs Polonais, c’était la chose à faire en urgence. A présent il faut s’occuper de cette application de la directive BOLKESTEIN qui au mépris de la victoire du NON au TCE entre en vigueur pour que l’harmonisation des salaires et des acquis sociaux se fasse au niveau le plus bas !

    Si une révolte des salariés Français ne se produyit pas dés cette rentrée de septembre, nous allons tout droit dans le mur et nous n’aurions pas fini de voir les délocalisations, je dirais même la délocalisation des siéges sociaux en Plogne, en Roumanie, en Théquie, ou ailleurs, du moment que cela leur permettraient d’appliquer les conventions sociales de ces Pays !

    Ces ouvriers Polonais venaient des chantiers de "Gdantz". Mais ou donc est SOLIDARNOSK pour les défendre ? Ou donc est Lech Valésa ? Ou donc est la CFDT ? J’ai des souvenirs qui brulent dans ma téte, ils datent de la fin des années 1980 ou SOLIDARNOSK faisait la une des actualité en France. Dans l’usine ou je travaillais , qui était destinée a la "casse", pendant que nous luttions pour nous y opposer avec le syndicat CGT, la CFDT arborait des badges "Solidarnosk" et nous narguait, appellant à des arrets de travail en leur faveur pendant que nous manifestions pour sauver nos emplois !
    Je crois qu’il fallait que cela soit rappelé à cette occasion.

    • Il n’y a pas lieu d’opposer Solidarnosk de 1980 et les luttes françaises de l’époque... Ah Mais !

      Ca serait choisir des travailleurs d’un état contre des travailleurs d’un autre.... A cette époque la Pologne ne permettait pas aux travailleurs d’avoir des syndicats réels (comme la CGT en France) légaux. Solidarnosc était LE syndicat des travailleurs des chantiers navals polonais. La solidarité avec les travailleurs polonais en lutte pour leurs droits s’imposait. Cette solidarité effectivement ne pouvait s’effectuer en soustraction des luttes necessaires de défense des travailleurs en France.

      Et si j’ose dire : C’est bien parceque les travailleurs polonais n’avaient pas droit de s’organiser réellement, de façon indépendante, que les chantiers navals polonais pouvaient, par dumping social, casser le marché de la construction de navires. En développant la défense de Solidarnosc on essayait donc de tenter de defendre des travailleurs français, in fine.

      Pour ce qui est des travailleurs polonais qui viennent de gagner, il faut effectivement y voir, et féliciter, le travail opiniatre de la CGT sur le sujet.... Et également la moutarde qui commençait tous à nous venir au nez, devant l’infamie d’un gouvernement prompt à prendre des mesures anti-sociales mais très lent à réagir à ce qui , somme toute, représentait moins d’un mois de loyer payé de notre poche d’un certain ministre français immoral viré depuis mais pas encore passé au karcher.

      Cette situation ne pouvait plus durer, même au mois d’Aout...

      Elle montrait combien les réglementations sociales actuelles, combien le manque de volonté du gouvernement français à donner l’ordre à l’état d’intervenir contre les marchands de viande, sont devenues profondement anti-sociales...

      Permettons de remarquer ici combien Sarkosy qui se comporte autant en flic qu’un juge était là absent quand il s’agissait d’intervenir contre des entreprises nageant en eau trouble...
      Une illégalité manifeste était apparue, et là on ne defonce plus les portes ? on n’envoie plus les compagnies de CRS, le GIGN en tenue de combat ?
      On n’est jamais autant courageux que quand on s’attaque aux plus faibles, hein Nicolas !

      Là, pas de Karcher, mon petit....

      Car evidemment, on compare, ce ne sont pas deux sujets distincts mais une même politique...

      Nous avons vu à cette occasion à nouveau qui était qui, que la CGT du côté du NON était du côté de la solidarité internationale, contre la xenophobie, pour les travailleurs européens.... Tandis que le camp du OUI était tout dans le camp du silence, de la lâcheté ...Les dirigeants du OUI étaient donc des hypocrites quand ils fustigeaient la soi-disante xenophobie du peuple français.

      Cette leçon de choses est édifiante...

      Maintenant il ne me semble pas poser probleme que tous les travailleurs, quelque soit leur nationalité, aient les mêmes droits en France...
      La question première est evidemment des réglementations ACTUELLES en vigueur qui permettent déjà de contourner le droit social français sur des périodes déterminées en faisant travailler des gens dans un état aux salaires et droits d’un autre état. Voir pire, car si le droit social vient d’un autre état comment, même en cas d’illegalités, pouvoir faire constater des violations du code du travail dans un autre état ?
      Par exemple, les inspecteurs du travail français peuvent -ils verifier dans un autre état le sort fait à des travailleurs de droit social français ?

      Et, la deuxieme questionce sont les tenants de la philosophie de la directive Bolkenstein, qui desirent que les droits sociaux soient determinés par le pays où sont embauchés les salariés, d’une façon + méthodique et généralisée.
      Il faut evidemment les traquer politiquement . Ne pas les laisser maneuvrer dans le silence. C’est donc la pubilicité de leurs conspirations qu’il faut faire.

      Par ailleurs, ces batailles de defense ne doivent pas faire oublier qu’on doit éclairer le chemin désiré.

      La bataille est effectivement à mener pour tirer vers le haut le droit social européen (ce que le TCE interdisait concretement , ce qui montre à quel point les partisans de ce texte inhumain agressaient les solidarités possibles entre travailleurs européens), par exemple un SMIG européen, le meilleur des droits pris dans les législations des états européens, et élevé en droit social européen.
      Une telle logique n’est ni un appel à la révolution, ni un bouleversement hallucinant, c’est le B.A. BA élémentaire , basique de toute logique de gauche...
      Ca ne changera pas le monde, ...

      C’est là dessus qu’on doit se determiner (pour les questions du droit du travail) et mener une bataille en Europe, avec comme point de départ une bataille prenant le meilleur du droit social dans chaque état.

      Et nous avons donc là une partie de notre programme social, pour les luttes et pour les batailles électorales à venir.

  • Bravo, la CGT...

    Et si on poussait un peu plus loin la logique de lutte ? : Il ne vous reste plus qu’a vous désafilier de la C.E.S. , cette magnifique confération "syndicale" qui, elle, défile à l’évidence derrière un grand drapeau JAUNE....

    • Je me répète :
      Lorsqu’il négocie avec le patronat, un syndicat sera plus puissant et plus efficace, d’autant qu’il représente des millions de syndiqués à jour, et d’autant plus si ces syndiqués soutiennent, s’investissent et bousculent leur outil qu’est leur syndicat.

      La majorité des fédérations CGT a appelé à voter NON au TCE (c’est ce qui est important), et a donc bousculé « LA CGT » qui se bat depuis toujours pour l’égalité des travailleurs de tous les pays (c’est ce qui est important) et qui est membre de la CES qui a appelé à voter OUI.

      La majorité des fédérations de la CGT est la CGT et n’a pas défilé derrière le drapeau JAUNE. La désyndicalisation nous coûte bien cher au niveau social, tout ce que nos aînés ont acquis par la lutte au plus fort de la syndicalisation nous sommes en train de le perdre en écoutant le chant des sirènes du patronat les fameux « tous pourris…çà sert à rien » que les JAUNES en font l’écho.

      Esteban

    • Les fédérations ont désavoué la direction confédérale à propos du TCE : très bien.

      Il n’en demeure pas moins que l’affiliation de la CGT à la CES, comme d’ailleurs celles d’autres confédérations syndicales en France, est une insulte au bon sens des syndiqués, des militants et plus généralement de tous les salariés qui espèrent améliorer leur sort collectivement.

      === > SORTIE de la CES !