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Vent de sable et peur du soldat

Publie le mardi 9 août 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Les urgences des hôpitaux de Bagdad sont débordées par des centaines de patients souffrant de troubles respiratoires à la suite d’une des plus violentes tempêtes de sable que la capitale ait connues depuis 150 ans.

La circulation en ville était quasiment nulle. Selon les météorologistes, un rare phénomène barométrique au-dessus du désert occidental a déversé des tonnes de sables et de poussière sur une capitale qui était au bord de la paralysie totale.

Cette tempête de grande ampleur est une nouvelle épreuve pour les Bagdadis ordinaires, qui souffrent déjà quotidiennement de la canicule, de pénuries d’eau et de coupures de courants.

Les hôpitaux de la capitale disaient ne pouvoir faire face à l’afflux de personnes, souvent âgées, souffrant de suffocation. Proches des patients et personnels médicaux se plaignaient d’une insuffisance de personnel, d’équipements et de médicaments.

Plus de 800 patients ont ainsi assailli dans la matinée le seul hôpital de Yarmouk, où le chef des consultations externes, le Dr Koussaï Hasnaoui, confie : "Il y a trop de monde qui vient. Nous n’avons tout simplement pas assez de personnel. Il me manque aussi de l’oxygène.

"Cela n’a d’hôpital que le nom. Il n’y pas de services ici pour soigner les gens", se lamente une femme qui évente frénétiquement sa jeune fille en attendant impatiemment qu’on lui administre de l’oxygène et une piqûre.

Un halo orange sinistre enveloppait les rues désertes de la capitale, où vivent plus de quatre millions d’Irakiens, sans pour autant empêcher le soleil de diffuser sa chaleur caniculaire.

Les rares Bagdadis qui osaient s’aventurer au-delà du seuil ensablé et brûlant de leurs maisons se protégeaient le visage avec des masques de chantier de construction ou un tissu humide.

"J’ai une petite fille de sept mois qui a du mal à respirer. On ne peut même plus ouvrir les fenêtres maintenant quand les coupures de courant stoppent la climatisation", explique Somaya Mehdi, en nettoyant pour une énième fois de la journée la pellicule de sable qui s’est déposée dans sa cuisine.

La visibilité étant réduite à moins de 50 mètres, les automobilistes qui s’aventuraient dehors le faisaient à leurs risques et périls, les soldats américains étant déjà en temps ordinaire enclins à tirer sur tout véhicule approchant d’eux.

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