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Bretagne : la marseillaise à l’école

Publie le samedi 3 septembre 2005 par Open-Publishing
49 commentaires

NOS ENFANTS SONT CENSES APPRENDRE QU’IL FAUT « QU’UN SANG IMPUR ABREUVE NOS SILLONS » !

UNE DECISION AFFLIGEANTE ET PATHETIQUE !

L’Alliance Fédéraliste Bretonne (AFB - Emglev Kevredel Breizh), Bemdez, Breizh 2004, Le Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (Galv Karaez - Appel de Carhaix), Dalc’homp Soñj, Le Réseau des Bretons de l’Extérieur (RBE - Rouedad Bretoned an Estrenvro), L’Union Démocratique Bretonne (UDB) s’indignent de la décision, confirmée et précisée par la circulaire de rentrée publiée le mercredi 24 août, d’introduire dans l’enseignement d’éducation civique l’apprentissage obligatoire de l’hymne français et de son histoire.

L’enseignement des symboles de l’Etat français était certes déjà inclus dans les programmes officiels du primaire depuis 2002, mais les paroles de l’hymne n’étaient cependant pas systématiquement apprises jusque là (on notera d’ailleurs que, dans nombre d’Etats tels le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas ou l’Espagne, il n’existe aucune obligation de ce type).

Nos associations et formations politiques considèrent qu’il est aberrant et monstrueux que ce chant cocardier, aux paroles de violence et de haine renvoyant aux plus sanglantes périodes de l’Histoire et du colonialisme (« ...Qu’un sang impur abreuve nos sillons... », « ...Quoi, ces cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers... », « ... S’ils tombent, nos jeunes héros, la France en produit de nouveaux, contre vous tout prêts à se battre... », « ... Amour sacré de la Patrie, conduis, soutiens nos bras vengeurs... », « ... Que tes ennemis expirants voient ton triomphe et ta gloire... ») puisse être enseigné à de jeunes enfants ! Cet hymne ne présente d’intérêt que pour les historiens et ne saurait constituer un vecteur de paix et de respect des Droits de l’Homme.

Nos organisations ne peuvent que se déclarer vivement inquiètes face à une décision, qui, après le vote de la loi sur « la présentation positive du colonialisme », traduit la volonté de colorer les programmes d’enseignement d’un nationalisme exacerbé.

Nous agirons pour que la Bretagne, terre de tolérance, de paix et d’ouverture sur l’Europe et le monde, soit épargnée par les délires chauvins de Fillon et consorts.

Messages

  • les lycéens se sont battus contre ça ! ils espèrent remettre ça, merci de les soutenir plus fortement cette fois svp !!!

  • Si on ne détache pas les paroles du contexte historique dans lequel elles ont été écrites, je ne pense pas que la Marseillaise à l’école puisse être néfaste pour les enfants.

    Les enfants cubains, les jeunes mexicains, et bien d’autres, chantent leur hymne national tous les matins à l’école. Dans le cas du Mexique, notons que les paroles de "Mexicanos, al grito de guerra" (Mexicains, répondez au cri de guerre) n’ont rien à envier à celles de la Marseillaise... Le Mexique et Cuba n’envoient de soldats nulle part dans le monde, et ils n’expriment aucune xénophobie. La violence et la guerre ne sont pas liées à l’apprentissage de l’hymne.

    La Marseillaise a souvent été interdite, notamment sous l’Empire, la Restauration et pendant l’occupation allemande en 1940. Elle était devenue alors le chant de la résistance.
    C’est un chant qui, même s’il a été écrit pour l’armée du Rhin en guerre contre la Prusse en 1792, a une forte symbolique de liberté et non d’oppression (malgré la période sombre de la Terreur). L’hymne national est aussi une façon ne faire vivre un passé qu’il soit glorieux ou non, il est important de ne pas l’effacer des mémoires.

    Les Britanniques ne chantent pas leur hymne à l’école, mais ça ne les a pas empêché d’aller rejoindre l’armée états-unienne au Proche-Orient...

    • Et alors ? Mais qu’est-ce qu’on a à foutre de ton contexte historique ?

      Et contexte historique ou pas, si cet hymne patriotard immonde continue à être revendiqué à corps et à cris par les fascistes Sarko-Fillon-Lepen & Co, ça veut bien dire ce que ça veut dire : la revendication d’un nationalisme pur et dur, excluant toutes les différences (...le sang impur...). Finalement, à défaut d’idées nouvelles, la Marseillaise reste leur gagne-pain !

      Les nègres qui n’ont pas encore été grillés vifs au profit de la spéculation immobilière n’ont qu’à bien se tenir ou c’est le coup de karcher et le charter-via-Bamako assuré, surtout s’ils ne savent pas chanter LA MARSEILLAISE !!

      Et je ne pense pas que le fait que les écoliers mexicains ou cubains qui ont l’obligation de chanter leurs hymnes respectifs tous les matins avant de rentrer en classe soit une référence, ni même un exemple à suivre.

      La Marseillaise : référence historique sûrement, mais symbole de liberté ???!!! Ce sera dans tes rêves de néo, voire vieux-con !

      La Marseillaise : néfaste pour les enfants et comment ! Mais dans le genre néfaste, TOI, tu viens de gagner la palme !

    • "Mais qu’est-ce qu’on a à foutre de ton contexte historique ?"
      La qualité de cette délicate prose tient peut-être à son horaire de production. Pourvu que l’auteur puisse être un jour promu au département des "humanités" du ministère de l’Education nationale (depuis que la loi Fillon s’applique, l’histoire, la géographie et les sciences économiques et sociales n’existent plus que dans ce cadre). Il y tentera de faire supprimer l’adjectif "nationale", dans la foulée de la tentative du philosophe mondain Ferry...Mais pour cela, il lui faudra apprendre à châtier son langage...

    • La Marseillaise de la Paix (1892)

       1- De l’universelle patrie,
      Puisse venir le jour rêvé !
      De la paix, de la paix chérie,
      Le rameau sauveur est levé ! (bis)
      On entendra vers les frontières,
      Les peuples se tendant les bras,
      Crier : Il n’est plus de soldats !
      Soyons unis, nous sommes frères !

      (...)

       3- Plus de fusils, plus de cartouches,
      Engins maudits et destructeurs !
      Plus de cris, plus de chants farouches
      Outrageants et provocateurs ! (bis)
      Pour les penseurs, quelle victoire,
      De montrer à l’humanité,
      De la guerre l’atrocité,
      Sous l’éclat d’une fausse gloire !

      (...)

      Refrain
      Plus d’armes, citoyens ! Rompez vos bataillons !
      Chantez, chantons !
      Et que la paix féconde nos sillons !

      Cette version de la Marseillaise fut d’abord chantée dans l’orphelinat expérimental de Cempuis (Oise) dirigé par le pédagogue libertaire Paul Robin (1837-1912), lequel s’illustra également pour son combat en faveur de la limitation des naissances. Publiée dans la revue pédagogique “ Après l’école ”, cette contrefaçon de l’hymne national sera ensuite reprise dans d’autres écoles publiques, faisant l’objet de plaintes, poursuites et sanctions. Crime de lèse-patrie que de faire entonner aux enfants une Marseillaise pacifiste, à une époque où s’intensifie le bourrage de crâne destiné à préparer les esprits à la revanche et les corps au sacrifice !
      Guic

    • Ben tiens...c’est en demandant courtoisement au Merdef de faire la paix qu’on préservera nos vies et nos futurs...Allelouïa, Inch’Allah, j’en passe et des meilleurs.

    • Je vis en Turquie où j’ai choisi de vivre depuis 7 ans. Je suis enseignante et quand j’ai appris la nouvelle de cette obligation de chanter la marseillaise dans les écoles françaises, j’ai pensé que si j’avais été encore en France ça aurait vraiment été le moment pour moi de protester, car je ne trouve pas les mots pour exprimer mon indignation. L’article des bretons le fait à ma place.
      Par contre dans l’école turque où je travaille les enfants aussi chantent leur hymne 2 x par semaine et je ne donnerai pas ceci pour un exemple mais dans le cas de la Turquie c’est tellement cohérent avec ce qu’ils sont que cela m’émeut à chaque fois . En effet je vois leur chant plutôt comme une résistance à la pression européenne (notamment) qui voudrait tellement les attirer dans le piège de leur union démoniaque tout en ayant l’air de les rejeter, que je me dis : tant qu’ils chantent il y a de l’espoir.
      Chrystel

    • Chrystel aime bien la résistance turque à une union "démoniaque", mais pas celle du peuple français aux tyrans absolutistes.

      Peut-être que c’est le démon qui la rend comme ça ...?

    • Je suis peut-être possédée par le démon , mais au moins je signe mes commentaires...
      Chrystel

    • Vu l’inacapacité de Chrystel à comprendre l’ironie, vu l’incapacité de Chrystel à comprendre l’incohérence de ses raisonnements, Chrystel gagnerait peut-être, qui sait, à rester anonyme !

      Christo

    • Puisqu’il ne s’agit pas de raisonnement, mais de sentiment, je persiste et je signe.
      Chrystel

  • Certains, bouffis de "tolérance" de "paix" et "d’ouverture" n’aiment pas trop les aspects révolutionnaires de l’histoire. La Marseillaise, c’est avant tout autre chose, le chant guerrier, eh oui, contre les tyrans coalisés... Il se trouve que c’est le peuple français qui est le premier concerné par ce chant, parce qu’il a participé activement à l’oeuvre de 1789-1793.
    Cela ne veut pas dire que les paroles soient conformes à la pensée dominante du temps présent. Cela ne veut pas dire que quiconque puisse en saisir le sens, surtout si sa culture historique est lmimitée, problème fréquent chez les bambins. Mais les adultes s’honoreraient-ils en 2005 de leur manque de connaissances historiques ?
    Mais quand on parle de textes historiques, il est préférable de ne pas tomber dans l’anachronisme. sauf quand on veut sciemment rouler dans la farine quelques individus nourris à la culture-tendance .

  • Défenseurs de l’Occitan et du Catalan (DOC) veulent remplacer dans l’apprentissage la Marseillaise par l’hymne de l’Union européenne... (La Dépêche du Midi de ce lundi). Parfois certains régionnalistes tombent le masque.

    • Qu’entendez-vous par le masque ?
      Pour ma part, en tant que Breton, je n’ai pas envie que nos enfants apprennent l’hymne de l’Etat colonialiste qui a produit bien pire qu’un génocide culturel*, en Bretagne ou ailleurs.

      * avant toute réflexion, je tiens à préciser que P. Le Lay n’est pas l’inventeur de cette expression utilisée souvent et depuis longtemps en Bretagne.

  • Le député Vallini propose un petit couplet :
    "Allons enfants de nos vingt-cinq pays, une ère nouvelle est arrivée. Dans le ciel de l’Europe unie , flotte le drapeau étoilé. souvenons du temps naguère, qui nous a tant déchirés. Et demain, plus jamais la guerre, mais la paix et l’amitié" .
    Le bleu de l’UE, c’est la couleur de la "vierge". Les 12 étoiles, c’est les apôtres. Et la paix et l’amitié en système capitaliste, c’est l’hostie pour les obscurantistes, qui n’arrivent toujours pas à y voir clair.

  • Merci, Merci pour votre article...
    Je vis en Turquie depuis 7 ans,(pays que j’ai choisi en choisissant aussi de quitter la France) où j’enseigne le français et vous exprimez dans votre article tellement bien mon avis, que je découvre en vous des alliés inattendus...
    J’accueille en ce moment une collègue arrivant tout droit de Bretagne et vais lui dire tout le bien de ce que je pense de votre article.
    Elle m’a parlé hier du patrimoie Breton qui était vendu aux anglais, qu’en pensez-vous ?
    Merci encore et au plaisir de vous lire
    Chrystel

  • "Nous agirons pour que la Bretagne, terre de tolérance, de paix et d’ouverture sur l’Europe et le monde, soit épargnée par les délires chauvins de Fillon et consorts.".

    Et le reste du monde, vous vous en moquez ? S’il vous plaît, on vous en supplie, exportez vos lumières bretonnes, le reste du monde a tellement besoin de la Bretagne !

  • Certains sont oublieux de l’Histoire. C’est vrai, c’est compliqué l’Histoire. On en a jamais vraiment fait le tour, jamais épuisé les interrogations. Alors, on s’existe sur un morceau de phrase, sortie de son contexte. On s’exclame : ah, c’est sanglant, c’est méchant, ah, c’est raciste...Et on en profite pour s’exciter sur ses petites préoccupations régionalistes, pas du tout chauvines, en ignorant la dimension universelle de la Révolution française.

    • Oublieux de l’histoire ?
      La seule universalité de la france est la bétise et la prétention. Ses sombres lumières ont diffusé la misère, le malheur et le sang à travers l’europe et le monde. Non, franchement, l’étendard sanglant ce n’est pas pour moi et son "universalité" non plus.
      La révolution française n’est qu’une étape d’une révolution des esprits commencée bien avant et partout en europe.
      L’histoire à travers votre prisme cocardier bien franchouillard est à des milles de l’histoire des peuples du monde.

      Autrement, merci à Chrystel pour ses encouragements de Turquie.

      Bertrand.

    • Tu écris France comme tu peux...comme tu veux ...comme tu le sens, et tu démontres que non seulement tu ignores l’histoire de ton pays, qui est dépositaire de pages exceptionnelles, mais qu’en plus tu aurais intérêt à réfléchir à ce qui, dans ton cas, n’est pas qu’un simple sentiment manichéiste, Bertrand. Pardon, bertrand.

    • Je connais l’histoire de mon pays comme celle de d’autres pays, la france y compris.
      C’est à ce titre que la marseillaise me renvoit aux massacres à travers l’Europe au nom de la "liberté" jusqu’aux tortures en Algérie, et aux atteintes actuelles aux Droits de l’Homme (la france est autant condamnée par la CEDH que la turquie en ce domaine, bravo !!! ; d’ailleurs l’organisation de l’Etat turque ressemble énormément à celui de la france).
      Non franchement, je ne veux pas de ce drapeau ni de cet hymne qui me donnent des nausées.

      Bertrand.

    • Le drapeau français, c’est le drapeau du peuple, certes sali en maintes occasions. Ce pays a une identité fondamentale, qui n’est pas le baptème de Clovis, qui n’est pas le pouvoir absolutiste validé par le clergé. C’est le peuple en armes, qui a donné au monde la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Mais peut-être, bertrand préfère-t-il le drapeau de l’UE (12 étoiles des 12 apôtres sur fond azur, couleur de la "vierge") ?

    • "la seule universalité de la france est la bêtise..."

      Voilà un propos plein de finesse et de nuance.

    • Plus je la découvre cette histoire, plus je suis indignée et écoeurée ( ex : les zoos humains, lire sur internet. Ex : l’histoire de l’amour maternel du xvııème au xxème s. , lire "l’amour en plus" d’E. Badinter) et plus je pense qu’effectivement la France n’a aucune leçon à donner à qui que ce soit, en ce qui concerne les droits de l’homme.
      Bravo et bon courage à ceux qui résistent de "l’intérieur", face à l’aveuglement et à la complicité ambiante devant l’horreur.
      Nos racines sont pourries, je ne donne plus cher de la survie de l’arbre...
      Chrystel

    • Personne n’a suggéré ici que la France donne des leçons à qui que ce soit...Il se trouve que c’est l’Humanité toute entière qui a su tirer profit des pages glorieuses des Lumières, de la Révolution, de la Commune, et qui s’inspirera un jour où l’autre (quand les Etats Unis seront affaiblis, peut-être plus tôt qu’on ne le pense) de la laïcité telle que pensée dans l’Hexagone.
      Pour autant, je ne sais pas de qui la France devrait recevoir des leçons... de la Turquie, peut-être ?

    • Quant à la résistance de "l’intérieur"...si cela consiste à changer l’hymne français par l’Ode à la joie bruxellois...on se permettra de rappeler que la défiance à l’égard de l’UE explose à juste titre, à tous points de vue : prosélytisme clérical, dogme libéral, absence de démocratie, et désormais, au cas où certains l’ignoreraient encore : assassinats d’Africains aux portes de Schengen.

    • C’est un sketch ?

      La révolution française est bourgeoise et est née dès le 17ème siècle avec une transition du pouvoir spéculatif de la noblesse à la bourgeoisie d’affaire. La révolution française a assuré le renforcement du pouvoir central et de son armée, et ce de manière bien plus intelligente que la monarchie n’a pu le faire ; le drapeau de la france est quant à lui la désolation, l’etnocide et la ruine.

      La déclaration des Droits de l’Homme est certes une étape importante dans l’histoire de l’humanité mais elle est née partout (dont en Bretagne dès la révolte des Bonnets Rouges) sauf en france.

      Français, arrêtez de vous croire comme le nombril du monde. La révolution est morte à paris sous votre étendard sanglant.

    • La Turquie ? Vous ne croyez pas si bien dire.
      La france arrive souvent ex-aequo avec la turquie en matière de condamnations par la CEDH !

      Bertrand.

    • Bien sûr que la France donne des leçons à la Turquie en posant ses conditions pour une éventuelle entrée dans l’europe. Et moi je peux vous dire, connaissant la Turquie depuis 16 ans et y vivant depuis 7ans, qu’elle pourrait donner de bien belles leçons à beaucoup d’autres pays en matière de libertés et de respect des femmes notamment. Mais elle est beaucoup trop modeste pour cela et surtout qui pourrait la comprendre car les préjugés à son égard sont bien trop ancrés dans les mentalités.
      De même, la pratique de la laicité n’est pas une exclusivité française et peut-être que la France justement, gagnerait à aller voir ailleurs ce qui se passe, au lieu de se replier sur une histoire soit -disant "exemplaire"...
      Chrystel

    • Il y a une petite chose que bertrand (orthographions en effet ce prénom suivant les règles qu’il applique à la langue française) ne comprend pas : que la bourgeoisie a finalement tiré les marrons du feu, c’est un fait que d’autres que bertrand connaissent : il en va de même pour la Commune, les révolutions spartakistes et bolchévique. Faut-il accabler pour autant les révolutionnaires ? Leur engagement a fait progresser l’histoire, que cela plaise ou non à quelques régionnalistes peu portés sur l’universalité.

    • C’est à Chystel qu’il faudrait dire cela...C’est elle qui est turcophile.

    • Mewci les bouwgeois !!!

      Eh ! cher M. x, tu fais un hors sujet là !

      Il n’y a pas de révolution française mais une révolution commencée partout en Europe et notamment bien avant par les nations sans Etat.

      Je ne suis pas régioNaliste (avec un seul "n", au passage, en français correct) mais toi, tu me sembles bien attaché au petit patriotisme souverainiste, colonialiste, cocardier et franchouillard.

    • Confusion entre Habeas corpus, même matiné de Bill of Rights, et révolution.

      Quand on est ignare...

    • Nous parlons Révolution et non d’amendements de constitution qu’elle soit britannique, américaine, française ou autre.
      On réfléchit avant de s’exprimer et de se croire supérieur aux autres (mal chronique typiquement français).

      Bertrand.

    • Avant d’inviter les autres à réfléchir, cesse d’administrer les preuves de ton ignorance de l’histoire. Relis Vovelle ou Soboul et tu comprendras peut-être, qui sait, que si la Révolution française a débouché sur une prise de contrôle social de la bourgoisie, ce n’était pas contenu dans l’émergence préalable de cette classe, surtout au regard des évènements postérieurs à la chute de la monarchie. La bourgeoisie a émergé aussi au Royaume Uni, sans que cela débouche sur une quelconque Révolution puisque les aménagements favorables à la bourgeoisie contre la monarchie absolue se sont bornés à entériner le nouveau statut, sans se soucier d’égalité, SPECIFICITE FRANCAISE D’UN POINT DE VUE HISTORIQUE. Les évènements de 1792-1793-1794 ont débordé les objectifs de la bourgeoisie, l’universel a été atteint. C’est aussi cela qui suscite tant de haine de la part d’individus qui préfèrent communautarisme et pensée cloisonnée, et dont on se demande pourquoi ils ne vont pas voir ailleurs si l’herbe est plus verte, afin de calmer leur nausées et de limiter les déversements de bile. Peut-être sont-ils masos... au fond.

    • Il n’y a JAMAIS eu de "constitution" britannique. Il y eut en revanche au Royaume Uni la prise en compte de l’Habeas Corpus et le Bill of Rights 10 et 20 ans avant la prise de la Bastille. Cela a contribué à affaiblir le principe de la monarchie absolue, mais il est faux d’affirmer qu’il s’agit là de processus révolutionnaire. Au XVIIIe siècle la Révolution se limite à la France, et fait de ce pays POUR CELA, et pas pour les crimes qui ont été commis en son nom, un maillon capital de l’histoire de l’Humanité.

    • Les victimes turques des "crimes d’honneur" sont invitées à témoigner du respect dû aux femmes turques.
      Ah...petit détail...on a du mal à les entendre.

    • Vovelle ou Soboul ne contredisent point ma position sur la révolution française et ont de toute façon une vision beaucoup trop partisane pour être objective.
      Allez, arrêtez donc de vomir ! Il y a d’autres raisons d’avoir un haut-le-coeur : les victimes du colonialisme français par exemple ou les conséquences de la révolution française que j’appelle le communautarisme français et que vous appelez l’exception culturelle française. Vaste rigolade !

      Bertrand.

    • L’intérêt de nos discutions est justement que chacun puisse s’exprimer. Et les personnes qui souhaitent témoigner peuvent le faire de façon anonyme. Je veux seulement dire qu’il faut se méfier de nos préjugés et clichés et que ce sujet est aussi plus complexe qu’il n’y parait.
      Mon témoignage vaut autant qu’un autre, même s’il ne vaut pas plus.
      Chrystel

    • 82 124 fait erreur quand il (elle) dit que l’Habeas corpus et la déclaration des droits se produisirent au XVIIIe siècle. C’était au siècle précédent. Mais pour le reste, il est dans le vrai. Des internautes pleins de haine d’eux-mêmes mais surtout ignorants de l’histoire de la Révolution auraient intérêt à essayer de comprendre pourquoi ils se haïssent à ce point...Après obtention des réponses, ils pourront s’intéresser avec profit possible à l’histoire.

    • En français, que donne cette dernière intervention ?

    • Il est certain que je déteste cette partie de moi même, ou de mes racines , qui méprise celui qui est différent ( sans doute parce qu’il fait peur !). Mais justement parce que j’aime profondément l’autre partie de moi même plus humaniste et ouverte et je souhaite que ce soit celle là qui domine...
      Chrystel

    • " La force psychique et spirituelle est nécessaire pour que nous sortions de la peur des autres, cette peur qui est vraiment le nerf de toutes nos guerres." Marie Balmary, psychanaliste et chercheuse.

    • On ferait mieux d’enseigner ça plutôt que la marseillaise...

  • Bonjour,

    Je vous écrit pour vous faire part d’une thèse qui me parait très intéressante

    Je pense que le sens à donner à l’expression "sang impur" ne désigne pas celui des ennemis… mais le nôtre (à nous citoyens)
    Je sais, cette hypothèse peut sembler absurde au premier abord.
    "Quand tout le monde a tort, tout le monde a raison".

    Cela dis, je comprends qu’il soit plus facile d’imaginer verser le sang ennemi que de sacrifier le sien pour une grande cause.

    Tout d’abord, considérons le contexte historique. Ce texte est né juste après la Révolution. Les révolutionnaires contestaient le pouvoir de droit divin ; le pouvoir que certains réclamaient en raison de la pureté de leur sang. Les révolutionnaires combattirent ceux qui prétendaient à la pureté de leur sang (sang bleu). N’oublions pas, d’ailleurs, que le concept de pureté du sang fut développé par la noblesse européenne. On peut donc considérer que cette interprétation (c’est notre sang qui abreuve nos sillons) "colle" historiquement.

    Actuellement, si l’on prétend avoir des valeurs universelles, issues du siècle des lumières, qui peut prétendre avoir le sang pur ? Si on interprète la Marseillaise en considérant que dans nos veines coule un sang impur (difficile a admettre pour les racistes), le sens à donner à "Qu’un sang impur... abreuve nos sillon !" n’a plus cette dimension barbare qui alimente la polémique. Au contraire, au lieu d’un appel à verser le sang ennemi, il s’agit alors d’un appel au sacrifice pour défendre l’Egalité, la Liberté, les Droits de l’Homme... je pense d’ailleurs que le sens a donner est proche de ce passage du 4ème couplet : "S’ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produira de nouveaux".

    Je comprends qu’il soit difficile de se considérer comme ayant un sang impur (connotation négative) mais cette interprétation donne une dimension nouvelle à ce chant. Ce changement de point de vue élimine à la fois le caractère barbare et raciste de la Marseillaise... que demander de mieux ? D’autant plus que cette interprétation "colle" à la fois avec le contexte historique et avec notre vocation à l’universalisme.

    D’ailleurs, Gavroche ne dirait pas le contraire

    Gavroche en marche

    – Tout va bien. Je souffre beaucoup de la patte gauche, je me suis cassé mon rhumatisme, mais je suis content, citoyens. Les bourgeois n’ont qu’à se bien tenir, je vas leur éternuer des couplets subversifs. Qu’est-ce que c’est que les mouchards ? c’est des chiens. Nom d’unch ! ne manquons pas de respect aux chiens. Avec ça que je voudrais bien en avoir un à mon pistolet. Je viens du boulevard, mes amis, ça chauffe, ça jette un petit bouillon, ça mijote. Il est temps d’écumer le pot. En avant les hommes ! qu’un sang impur inonde les sillons ! Je donne mes jours pour la patrie, je ne reverrai plus ma concubine, n-i-ni, fini, oui, Nini ! mais c’est égal, vive la joie ! Battons-nous, crebleu ! j’en ai assez du despotisme.

    Victor Hugo

    Quand il fut rue Pavée, la chiffonnière lui revint à l’esprit, et il eut ce soliloque :
     Tu as tort d’insulter les révolutionnaires, mère Coin-de-la-Borne. Ce pistolet-là, c’est dans ton intérêt. C’est pour que tu aies dans ta hotte plus de choses bonnes à manger.
    Tout à coup il entendit du bruit derrière lui ; c’était la portière Patagon qui l’avait suivi, et qui, de loin, lui montrait le poing en criant :
    - Tu n’es qu’un bâtard !
     Ça, dit Gavroche, je m’en fiche d’une manière profonde.

    Peu après, il passait devant l’hôtel Lamoignon. Là il poussa cet appel :
     En route pour la bataille !
    Et il fut pris d’un accès de mélancolie. Il regarda son pistolet d’un air de reproche qui semblait essayer de l’attendrir.
    – Je pars, lui dit-il, mais toi tu ne pars pas.

    Victor Hugo

    Gavroche
    Prends garde à toi si tu ricanes
    Je suis un bon citoyen
    J’ai montré sur les barricades
    Que j’étais républicain
    Et si je n’ai pas de carrosse
    Le Roi n’est pas mon cousin
    Je sais ce que j’ai dans ma caboche
    Et personne n’y peut rien

    Merci pour l’attention que vous avez porté à mon message.

    • Cette interprétation est tentante, mais elle me semble (pardon) un peu tirée par les cheveux.
      un autre couplet ne dit-il pas :"Quoi ! des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers".
      Il semble qu’il n’y ait malheureusement pas de doute sur la nature de ce sang impur...
      Merci quand même pour la volonté de réconcilier ceux qui sont peut-être irréconciliables.
      Chrystel