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Hewlett-Packard va supprimer 1.240 emplois en France

Publie le mardi 13 septembre 2005 par Open-Publishing

La direction du groupe informatique américain Hewlett-Packard (HP) a confirmé lundi la suppression de 1.240 emplois en France sur près de 6.000 prévues en Europe lors d’une réunion du comité de groupe de l’entreprise.

Le ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher doit rencontrer à sa demande la direction d’HP France le 16 septembre. Selon la CGT, les premiers détails du plan de restructuration pourraient être dévoilés la veille de cette rencontre à l’occasion d’un comité d’entreprise sur le site industriel d’HP France de Grenoble-Eybens (Isère).

Un autre comité d’entreprise est prévu le 20 septembre en région parisienne concernant le pôle commercial d’HP-France et un nouveau comité de groupe le 23 septembre, de source syndicale.

Par ailleurs, les syndicats d’HP France se réuniront mardi matin pour "se mettre en ordre de bataille", selon la CGT.

"Afin d’assurer la pérennité de ses activités, à moyen et long terme, HP met en oeuvre une transformation profonde de son organisation et de ses moyens. Elle se traduira en France par une organisation revue et la suppression progressive de 1.240 postes", a déclaré la direction d’HP France dans un communiqué diffusé à la mi-journée, quelques heures après une réunion du comité de groupe de l’entreprise à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) près de Paris.

"A l’instar des principaux acteurs du secteur informatique, HP est dans l’obligation de prendre en compte et d’accompagner les mutations profondes que connaît le secteur informatique", précise le communiqué. La direction assure que "les mesures sociales annoncées feront l’objet d’un accompagnement responsable de la part d’HP".

"Pour l’instant, nous n’avons qu’un chiffre -1.240- et nous savons que ce sera équitablement réparti entre le secteur industriel et commercial", a déclaré lundi à l’Associated Press Fabrice Breton, secrétaire CFTC du comité de groupe.

Selon les syndicats, HP va supprimer un total de 5.969 emplois en Europe, "mais la France sera le pays le plus touché avec 1.240 suppressions de postes sur environ 4.800, soit 25% des personnels de HP-France", a précisé à l’Associated Press Christian Barzotti, délégué syndical CGT du site industriel de Grenoble-Eybens qui compte environ 2.200 salariés et serait particulièrement visé selon lui.

L’annonce des suppressions d’emplois a d’ailleurs provoqué la colère des syndicats et des personnels, particulièrement à Grenoble. Environ 300 salariés du site de Grenoble-Eybens ont observé une heure de grève et manifesté lundi à la mi-journée en présence du député-maire socialiste de Grenoble Michel Destot.

Lors de ce rassemblement, ce dernier a expliqué avoir eu par téléphone la direction française d’HP qui lui a assuré qu’elle "obéissait aux ordres de la maison-mère américaine", selon lui. "Nous voulons une rencontre avec les dirigeants mondiaux de Hewlett-Packard, les ministres français et puis les élus en charge des responsabilités locales et les représentants du personnel", a-t-il exigé.

"Il faut que nous puissions décider ensemble non seulement de diminuer cette réduction des effectifs, mais aussi de renforcer les pôles français", a-t-il souhaité, affirmant sur France-2 que les suppressions d’emplois annoncées ne sont "pas acceptables".

Les syndicats dénoncent de leur côté des "licenciements boursiers", un "signal aux actionnaires pour augmenter les profits".

Dans un communiqué diffusé lundi après-midi, le ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher a affirmé pour sa part qu’il "veillera à ce que l’entreprise assume toutes ses responsabilités à l’égard des salariés concernés et s’engage pleinement en matière de revitalisation des bassins d’emploi touchés par cette restructuration, notamment en Isère où Hewlett-Packard est fortement implantée".

"Je ne me fais pas trop d’illusions", a réagi Michel Soumet, délégué syndical central CGT. Pour lui, "on a un gouvernement qui détricote le code du travail et facilite la vie des patrons casseurs de l’outil de travail. Alors que Larcher aille ensuite les gronder parce que ça fait trop de raffut, c’est un acte médiatique".(AP)