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13 polonais en grève à St Nazaire

Publie le jeudi 15 septembre 2005 par Open-Publishing
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Après le succès des 13 de Klipper en aout, un nouvel épisode d’esclavage moderne éclate sur le site naval : 13 salariés de la société KOR-PA de Szczecin (Pologne)-sous-traitante de TECHNICA MARINE, se sont mis en grève totale le 14 septembre pour le respect de leur droit.

Messages

  • vendredi 16 septembre 2005
    Un audit social pour la sous-traitance
    Des Polonais toujours en grève aux Chantiers de l’Atlantique

    Treize Polonais étaient toujours en grève, hier, aux Chantiers de l’Atlantique, pour percevoir l’intégralité de leurs salaires. Le donneur d’ordre Technica marine a découvert la situation et se retourne vers son sous-traitant allemand Ok-Trron. Les Chantiers de l’Atlantique souhaitent un audit social.
    Plus de drames humains liés à la sous-traitance. Avant même que l’enchevêtrement de la sous-traitance en cascade soit démêlé pour trouver les origines du non- paiement d’une partie des salaires et des heures supplémentaires à treize Polonais en grève, les Chantiers de l’Atlantique ont annoncé leur intention de mettre en place un audit social.

    « Prévenir toute dérive »

    « Notre politique de réduction de coûts va nous obliger à travailler de plus en plus avec nos sous-traitants. Il y a déjà 13 % des ouvriers du site qui proviennent de l’Union européenne dans ce cadre, explique Philippe Kass des Chantiers de l’Atlantique. Nous devons être sûrs de la fiabilité de ces entreprises et donc des contrats de travail. Nous allons demander, au sein de l’instance de dialogue social du site, de proposer la mise en place, avec les organisations syndicales, d’audit social sur les contrats de la sous-traitance. Il faut absolument prévenir toute dérive du droit social. » Et ne plus connaître des situations extrêmes comme la grève de la faim des Polonais cet été pour recevoir leurs salaires.

    Opacité des contrats

    Dans le nouveau conflit qui éclate à Saint-Nazaire, l’opacité des contrats en cascades est évidente. La société allemande Technica marine, qui a une antenne en France, travaille avec les Chantiers depuis de longues années. « Nous employons actuellement 80 personnes sur le site, précise le directeur financier Dietman Horstmann, des Français, comme des Allemands ou des Polonais. Notre sous-traitant en Allemagne, Ok-Trron a toujours été fiable. C’est lui qui emploie actuellement ces personnes et j’attends des réponses de sa part sur les griefs présentés par les Polonais en grève et la CGT. » Le syndicat, justement, veut aussi comprendre. « Ces salariés sont sous contrats avec Kor-Pa, or celle-ci n’apparaît nulle part chez les donneurs d’ordre. Quelque chose n’est pas clair », avance André Fadda le délégué CGT. Il ne mâche pas ses mots pour dénoncer ce nouveau cas « d’esclavagisme moderne ». Des propos que les Chantiers trouvent inadmissibles et entendent bien s’expliquer plus au fond devant les tribunaux avec qui de droit !

    Élisabeth BUREAU.

    http://www.saint-nazaire.maville.com/actu/Detail.asp?idDOC=249797&idCLA=8

  • http://www.saint-nazaire.maville.com/actu/Detail.asp?idDOC=250651&idCLA=8

    mardi 20 septembre 2005
    Navale : salaires versés au juste prix
    Fin de la grève des sous-traitants polonais à Saint-Nazaire

    Le conflit opposant des travailleurs polonais à leur employeur, sous-traitant pour les Chantiers de l’Atlantique, s’est achevé vendredi soir. Soutenus par la CGT, ils ont obtenu la quasi totalité de leurs revendications.
    Les Polonais travaillant pour Kor-pa, une entreprise sous-traitante de Technica marine, elle-même sous-traitante des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire, n’auront pas eu à aller jusqu’à la grève de la faim comme leurs homologues en juillet et août. Soutenus par la CGT, ils ont obtenu gain de cause, vendredi soir, quelques jours après le début de leur grève.

    Les quatorze salariés avaient déclenché leur action mercredi pour réclamer, entre autres revendications, la totalité des salaires d’août et de la première quinzaine de septembre ainsi que le paiement des heures supplémentaires.

    « Une première sociale »

    Tout s’est alors déroulé très vite avec différentes rencontres entre le syndicat, les salariés et les représentants des entreprises. Un accord a été signé, « la société Kor pa s’engageant à verser les salaires en retard », explique la CGT, qui voit là une victoire et « une première sociale dans le monde de la sous-traitance, avec la reconnaissance de la qualification des salariés étrangers. Ils obtiennent le coefficient prévu par la convention collective de la métallurgie et des contrats à durée indéterminée. »

    Un acompte a été versé dès samedi et le solde le sera le 22 septembre. De plus, les Polonais bénéficieront d’un effet rétroactif, applicable depuis le début de leur contrat, sur leur salaire, les heures supplémentaires et les congés payés.

    Parallèlement, le syndicat CGT a été reçu lundi par le préfet. Occasion pour évoquer « les aspects des normes sociales non respectées dans la sous-traitance navale » et d’insister pour réclamer « plus de moyens de contrôles et l’augmentation du nombre d’inspecteurs du travail ».

    Eric MARTIN