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Action pacifique anticorrida à Marseille le 22 octobre

Publie le vendredi 14 octobre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Le Comité F.L.A.C Marseille appelle à protester contre l’installation d’arènes dans le cadre de la Fiesta des Suds et contre la “capea” qui doit s’y dérouler du jeudi 20 au samedi 22 octobre 2005, en présence de toreros professionnels et « des jeunes pousses des écoles taurines” (voir la lettre ouverte au maire en pièce jointe.)

Présence symbolique et pacifique le samedi 22 octobre à partir de 18 h 30 devant l’entrée principale de la Fiesta des Suds, extrémité nord du boulevard de Paris, Marseille 2e arrondissement.

Contact :
Comité F.L.A.C MARSEILLE / BOUCHES-DU-RHONE
BP 43
13908 MARSEILLE Cedex 20
Délégué : Alain CAMISULI

Messages

  • Bon, j’ai mis un document Word en PJ et il n’apparait pas.

    Le voici donc

    Dominique Joron (FLAC)

    Lettre ouverte à Monsieur Jean-Claude Gaudin Sénateur-Maire de Marseille

    Marseille, le 12 octobre 2005

    Monsieur le sénateur-maire,

    Lors de la Fiesta des Suds 2005 qui se déroulera au Dock des Suds des 20 au 21 octobre prochains, doit être organisé un spectacle de “capea” du jeudi 20 au samedi 22 octobre, en présence de toreros professionnels et « des jeunes pousses des écoles taurines », dans des arènes démontables installées boulevard de Paris, là où il y a plus de 40 ans se terminait, par manque de public, la lamentable his-toire de la corrida à Marseille, suite de péripéties et d’interdictions municipales.

    Nous vous demandons d’interdire ce spectacle de tauromachie espagnole qu’est la “capea”.

    Nous vous rappelons que la corrida est illégale en France à l’exception des villes pouvant invoquer une “tradition locale ininterrompue” (article 521-1 du Code Pénal.)
    Une telle tradition n’existe pas à Marseille.
    En autorisant des spectacles tauromachiques qui ont pour but principal de créer une fausse tradition, comme cela s’est récemment produit dans la région toulousaine (Fenouillet / Rieumes) et dans l’Aude à Carcassonne, vous vous rendriez complice d’une tentative de réintroduction de la corrida à Marseille, voire, selon la nature précise de ces spectacles évolutifs, complice de sévices graves et d’actes de cruauté sur animal, sanctionnés par l’article précité.

    Outre votre responsabilité d’élu, c’est aussi la réputation de notre ville que vous engageriez ainsi.

    L’image de Marseille ne pourrait en effet qu’être ternie : la corrida, pratique barbare déjà anachronique, moralement et légalement condamnée dès son introduction en France il y a 150 ans, est aujourd’hui réprouvée par la grande majorité des Français et, de plus en plus, y compris dans les villes “taurines”.
    Vous n’ignorez pas non plus la proposition de loi déposée en juin 2003 par la députée des Alpes-Maritimes Madame Muriel Marland-Militello (UMP) qui demande la modification de l’article 521-1 du Code Pénal, c’est-à-dire la suppression de l’exception introduite par la loi du 24 avril 1951 afin de re-venir à l’interdiction totale de la corrida.

    Laisser le champ libre à la tauromachie constituerait aussi un handicap certain pour la candidature de Marseille au titre de Capitale Européenne de la Culture en 2013. La plupart des pays européens condamnent la corrida. Gageons – et nous y contribuerons si nécessaire – qu’ils feront la distinction entre la nécessité de défendre la diversité culturelle d’une part (aux niveaux européen et mondial : l’UNESCO plutôt que l’OMC !), et, d’autre part, la caution dont bénéficierait alors la corrida par le choix de Marseille.

    En juin 1999, lors d’une précédente tentative des tauromaniaques, vous aviez eu la sagesse de l’interdire, et évidemment, nous nous en étions fait l’écho. Nous manifestions ainsi en septembre de la même année pour dire à la fois notre satisfaction et notre vigilance.
    Il n’est pas anecdotique de rappeler que ce fut là la dernière action publique du professeur Théodore Monod. Un an avant sa disparition, à 98 ans, il était venu, avec d’autres personnalités, soutenir l’opposition des Marseillais à la corrida et en illustrer l’enjeu éthique par sa présence, témoignage d’une vie d’engagement cohérent pour tant de nobles causes, humaines et animales.

    Aujourd’hui plus qu’hier nous ne manquerons pas de médiatiser votre réponse ; d’autant que cette ac-tualité estampillée Fiesta des Suds survient dans le contexte d’un projet sournois.
    En effet, Toros Méditerranée, se présentant comme une “association”, diffuse discrètement depuis 6 mois un appel pour la construction d’arènes à Marseille et prétend que ce “projet culturel” permettrait, outre des “spectacles taurins”, de multiples “événements culturels et sportifs”.
    Il s’agit en fait d’un club taurin Paul Ricard regroupant quelques aficionados (dont certains liés à Lati-nissimo, organisatrice de la Fiesta des Suds) qui milite depuis quelques années pour l’organisation de corridas et d’une feria à Marseille, avec l’aide notamment d’aficionados d’Arles.

    Enfin, au delà de l’enjeu marseillais, c’est au sénateur que nous nous adressons.
    Le fossé entre les citoyens et les élus est profond et il continue de se creuser : défiance, corporatisme, repli communautaire ou égoïste d’un côté, politiques à courte vue, électoralisme voire populisme et corruption de l’autre. Les valeurs républicaines sont dégradées, un cercle vicieux s’installe.
    Pour le rompre il ne suffit pas d’un “lifting de Marianne”.
    Il faut avoir du courage politique et en appeler, aussi bien en direction de la société civile que de la classe politique, à la lucidité, à la responsabilité et au souci du bien commun.
    D’autant qu’à cette crise politique et sociale s’ajoute une crise écologique qui va durablement s’aggraver et nécessiter des changements rapides et importants de mode de vie.

    En ce qui nous concerne, d’une argumentation éthique et philosophique qui prime l’argument de l’opinion majoritaire, (ce dernier ne pouvant être que secondaire dans une démocratie évoluée où la reconnaissance et l’expression des minorités doivent être effectives), nous retiendrons ceci :

    La corrida est une grave banalisation voire valorisation implicite, de la violence promue par le groupe auprès des enfants et des adolescents, en tant que spectateurs et, plus encore, en tant qu’acteurs dans les école “taurines”. Là, sous l’influence coupable d’adultes passionnés et/ou intéressés, la cruauté est, chez l’élève, plus ou moins niée, refoulée par l’apprentissage de ges-tes techniques, l’émulation, le désir de reconnaissance, le souci d’être courageux (le viril “en avoir”) et, souvent, le souvenir cuisant des coups et blessures reçus des “erales” (taurillons) considérés exclusivement sous l’angle de leur dangerosité d’abord et ensuite de leur contribu-tion involontaire à l’esthétique des “faenas”.
    Combien de taurillons agonisent sous les banderilles et les estocades affreusement répétées et forcément maladroites ? Cette étape nécessaire à la formation du jeune torero est bien cachée du public, alors que l’étape précédente, celle du travail sur le “careton” (substitut artificiel : tête de taureau sur roue, déplacée par un camarade) est en revanche volontiers exhibée.

    Peut-on raisonnablement exclure que des personnes en cours de structuration psychique soient traumatisées, peu ou prou, acteurs ou témoins, par une telle violence. Il y a aussi indéniable-ment, pour la société, le risque à retardement que le libre arbitre de ces personnes soit annihilé au profit de la violence du groupe, surtout lors d’événements collectifs mouvementés et confus.
    Notons au passage que le sort horrible de ces jeunes animaux derrière les murs des écoles taurines est passé sous silence quand est brandi l’argument pro-corrida, déjà fallacieux, relatif au taureau adulte de la corrida formelle, consistant à invoquer sa « belle vie » durant 4 ans au campo avant que de « mourir glorieusement au combat. »

    Les bovins – et les “toros bravos” en sont, quelle que soit la spécificité de leur élevage et de leur sélection génétique et comportementale – ne parlent pas, ne votent pas, mais depuis des milliers d’années et de moissons diverses, ils tirent la charrue de l’humanité (et encore au sens propre dans quelques pays en voie de développement.)
    L’étymologie nous le rappelle : domestiques, ils sont de la maison et méritent gratitude et confort plutôt que d’être rendus fous, que ce soit par l’E.S.B. (encéphalopathie spongiforme bo-vine) ou, plus volontairement, par les « olé. »
    De plus, l’horreur des abattoirs et des sombres élevages concentrationnaires ne doit pas servir de repoussoir à la violence en alibi de lumière, surtout de la part de non végétariens.

    La corrida doit être abolie pour ce qu’elle est en réalité, derrière le mensonge tauromachique, et pour ce qu’elle symbolise : l’assujettissement de l’Autre à son désir de puissance, la vanité et l’irresponsabilité délétères dans un monde désormais fragile ; un monde où l’humanité – en tout cas son modèle occidental moderne devenu quasi universel – doit cesser d’affirmer sa maîtrise sur la nature et le vivant et se poser la question essentielle des limites à cette maîtrise.

    Pour l’heure, il faut tout mette en œuvre pour empêcher
    la réintroduction de la corrida à Marseille.

    Dans l’espoir que vous déciderez dans ce sens, veuillez agréer, Monsieur le sénateur-maire, l’expression de notre considération distinguée.

    Pour le Comité F.L.A.C Marseille
    Alain Camisuli

    • Bon, j’ai mis un document Word en PJ et il n’apparait pas.

      ’soir

      normal, tu n’as pas mis le "tag" qui permet d’integrer le doc ou l’image au texte. (c’est expliqué sous le formulaire au moment de la rédaction)

      quant aux retours à la ligne, c’etait presque ca :)
      il faut mettre un espace après le _

      de tout coeur avec vous

      TM