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Expulsion illégale d’un squat d’habitation à CAEN

Publie le mercredi 2 novembre 2005 par Open-Publishing
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Mercredi 2 novembre, au petit matin, un squat d’habitation situé au 63 avenue Capitaine Georges Guynemer à Caen a été expulsé totalement illégalement. Ce squat est ouvert depuis la mi-septembre par des chômeurs, des précaires et des étudiants. Ce squat est vide depuis 1 ans.Il a été racheté par la polyclinique de Caen qui ont un projet d’agrandissement et donc celui de démolir ce bâtiment. Seulement ce n’est pas pour tout de suite : la demande du permis de démolir n’étant même pas encore faite. Ce squat est à l’origine une très grande maison (+ de 900m² habitable) transformée au fils du temps en plusieurs studios, ayant chacun cuisine, toilette/douche et chambre. Le confort était indéniable : eau courante, grande surface vitrée, couloir en marbre, poutre en bois apparentes, bref un hôtel 5 étoiles en parfaite état.

Des personnes que l’on n’arrive pas à identifier (vigile de la polyclinique ?, propriétaire en personne ?) nous rendre visite de temps en temps en cassant vitres, portes, volets puis ils repartent.

Ce matin donc, un huissier avec les forces de police arrive et nous remet une ordonnance non nominative. Déjà sur ce point ils ont fait fort : en faisant bien attention de venir il y a plusieurs jours déjà quand il n’y avait personne et en ayant préalablement enlevé les nom sur la boite au lettre et sur la porte... La police défonce la porte à coup de bélier. Les habitants du lieu commencent à sortir les meubles, cuisinières, canapés, matelas ... La police repart ce qui est normale car l’intervention de celle-ci n’était pas autorisée par l’ordonnance. On passe la partie sur les insultes du huissier, vous devez certainement tous savoir comment cela fonctionne. Une fois dans le jardin, des personnes contactés arrivent en soutient, l’ordonnance est relu et on s’aperçoit couillon que le juge nous donnent la période hivernale, c’est-à-dire pas d’expulsion possible avant le 15 mars 2006.
Voici le passage en question : « AUTORISONS qu’il soit procédé à l’expulsion des occupants sans droit ni titre et de tous leurs biens en dehors des heures prévues par l’article 62 de la loi du 9 juillet 1991 et en dehors de la période hivernale prévue à l’article L631-3 du code de la construction et de l’habitation. »
L’autorisation d’expulser a bien été ordonnée par le juge hors période d’hiver... qui commence le 1er novembre ! On est le 2.. Le huissier a reçu les papiers vendredi 28 octobre .. il aurait du expulser lundi 31 octobre. Mais faut comprendre ces gens là : le week-end golf entre amis...
On réfléchit deux minutes et on décide de réinvestir le lieu. Nous nous barricadons à l’intérieur de façon express et intensive, toutes les portes et fenêtres sont condamnées. La police revient à une trentaine, prêt à en découdre avec l’huissier. Après quelques explications d’un point de vue juridique, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas le droit de nous expulser, ils décident de nous re-expulser une nouvelle fois de façon totalement illégale. Nous sortons donc dans le calme. La position de la police face à nos arguments est simple : La loi c’est nous (ndrl : la police).

Nous voila donc à la rue malgré la loi qui nous protège. L’heure est trop grave pour qu’on laisse passer un tel acte, que se soit pour nous ou pour d’autres squats passés ou futurs dans toutes la France. Nous allons faire pression, peut-être porter plainte. Une chose est sure, nous ne nous laisserons pas faire. Pour une fois que la justice nous protège, profitons-en. Nous ouvrirons d’autres squats certainement plus petits, donc plus nombreux car nous étions beaucoup dans cette immense maison.

Vous trouverez des photos et une copie de l’ordonnance sur le site : http://caen.squat.net


PS info que je balance à titre individuel :
Un communiqué de presse est en cours de réalisation
Notre avocate confirme le caractère totalement illégale de l’expulsion et elle va faire tout son possible pour qu’on récupére notre logement et lancé une procédure, plus d’info demain dans la journée (le proprio, à priori, risquerait jusqu’à 31 000€ d’amandes) .