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EPR - REVUE DE PRESSE ET COMMUNIQUÉS DES ASSOCIATIONS

Publie le samedi 5 novembre 2005 par Open-Publishing

Bonjour,

L’action de protestation du Réseau “Sortir du nucléaire” devant le débat d’ouverture de l’EPR à Lyon, jeudi dernier, a eu de bonnes répercussions médiatiques.

A lire ci-dessous : le Progrès, Métro, 20 minutes, Le Monde, Libération, AFP, Charlie Hebdo. Des interviews de nos porte parole sont également passées sur France Info, Europe 1, RMC, Canal +, TLM, France 3 national (journal du 19/20), France 3 Rhône Alpes. D’autres articles sont prévus dans le Nouvel Observateur et Lyon Capitale la semaine prochaine.

Comme le Réseau “Sortir du nucléaire”, toutes les autres associations de protection de l’environnement et certains partis politiques (Les Verts, CAP 21, LCR...) ont décidés de pas cautionner cette parodie de démocratie et de ne pas participer à ce débat bidon qui ne sert à rien puisque la décision de contruire l’EPR à Flamanville est déjà prise par le Parlement et que les appels d’offre sont déjà lancé.

A ce sujet, je vous invite à lire, à la fin de ce mail, les communiqués de presse de :

Global Chance (association de scientifiques), GSIEN (Groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire), ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest), Les Verts, CAP 21 (Corinne Lepage), Agir pour l’environnement, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace, Réseau Action Climat, WWF France.

Bonne lecture et bon week-end,

Philippe Brousse


REVUE DE PRESSE


Reportage sur France 3 Rhône-Alpes :
http://videojts.francetv.fr/regions... (avancer le curseur jusqu’à 5 min 10s)


Le Progrès - Vendredi 4 novembre 2005

Un débat bidon et tronqué

Le premier débat hier à Lyon sur le projet EPR a montré ce que serait sans doute le visage de la vingtaine de rendez-vous qui vont avoir lieu un peu partout en France sur ce thème, jusqu’en février 2006. A l’intérieur le débat officiel, et à l’extérieur de la salle, une cinquantaine de manifestants du réseau « Sortir du nucléaire », avec des banderoles pour dénoncer un « débat bidon et tronqué ».

Alors qu’ils avaient participé depuis plusieurs mois à la préparation du débat, la pulpart des organisations anti-nucléaires, dont Greenpeace et « Sortir du nucléaire » (fédération qui regroupe 720 associations), ont finalement décidé de boycotter la série de débats menée par la Commission nationale du débat public (CNDP). La cause de ce clash : le refus du gouvernement de prendre en compte les risques liés à la sécurité du futur réacteur, et notamment dans le cadre du crash d’un avion suicide. En réponse au gouvernement qui a classé « confidentiel défense » (le 22 février 2003) le sujet, les responsables de « Sortir du nucléaire » ont décidé hier de rendre public des passages du document, accompagnés d’extraits d’une lettre du directeur de la branche énergie d’EDF, Bruno Lescoeur.

Les anti-nucléaires qui dénoncent un « débat bidon », mais aussi des appels d’offres déjà passés alors que le débat n’est pas encore clos, ont annoncé qu’ils manifesteraient à chaque réunion de la Commission partout en France, et plus particulièrement les 15 et 16 avril prochains à Cherbourg.


Charlie Hebdo du 3 novembre 2005

Nucléo-démocratie, la fusion impossible

Enfin, un débat public sur l’énergie nucléaire ! Après un demi-siècle de techno dictature, il y a de qui applaudir des deux mains. Une vingaine de réunions publiques sont en effet prévues un peu partout en France, pour débattre des réacteurs à eau pressurisée (EPR), la nouvelle génération de centrales nucléaires. La première réunion aurait dû avoir lieu la semaine dernière. Belle idée, donc ! Sauf que le Réseau "Sortir du nucléaire" s’est procuré un document, classé secret-défense, affirmant que les réacteurs ne résisteraient pas à un crash suicide. Du coup, l’info a été censurée par les pouvoirs publics et l’ouverture des débats reportée. "Ce débat est un paravent démocratique. En plus, la décision de construire a été votée en juillet." Explique Stéphane Lhomme de Sortir du nucléaire. Il est vrai qu’un débat dont l’issue jouée d’avance et d’où sont bannis les points sensibles, c’est une drôle de vision de la démocratie.


Métro - Vendredi 4 novembre 2005 - J.-B.L.

Un débat à réactions

Première réunion publique sur l’EPR hier à Lyon et colère des anti-nucléaires.
Environ 300 personnes ont assisté hier au premier débat public sur l’EPR à la Manufacture des tabacs. Le prototype de réacteur nucléaire destiné à remplacer les centrales actuelles doit voir le jour à Flamanville près de Cherbourg.

"Inadmissible". Soixante militants du réseau Sortir du nucléaire, qui a claqué la porte de la concertation, ont manifesté leur colère hier (photo). "Les choix sont déjà faits. On a la preuve que les appels d’offres sont déjà passés et le débat arrive après. C’est inadmissible", estime Stéphane Lhomme, porte-parole du RSN. "De plus, l’EPR ne résisterait pas à une attaque aérienne kamikaze", ajoute-t-il, en révelant un document confidentiel-défense.

Le président de la commission du débat public, Jean-Luc Mathieu, temporise. "Dans le nucléaire, la transparence n’est pas absolue. Une partie des éléments sur la sécurité seront accessibles au citoyen. Le débat aura toute sa légitimité", assure-t-il. La polémique devrait se poursuivre tout au long des 20 autres réunions prévues, notamment celle de Cherbourg, le 15 avril prochain.


20 minutes - Vendredi 04 novembre 2005

EPR : un premier débat explosif

Le premier des 23 débats publics sur le projet de réacteur électronucléaire (EPR) a fait salle comble à Lyon hier soir. Deux cents personnes ont investi la Manufacture des Tabacs (3e). Absents du débat, les anti-nucléaire étaient comme prévu présents hier devant l’université pour dénoncer, pancartes et mégaphones à la main, « un débat bidon » et rappeler les dangers de l’implantation de l’EPR, dont un premier exemplaire doit entrer en fonction en 2012 dans la Manche. « Nous ne participons pas car nous ne pouvons pas cautionner le gouvernement », a martelé le réseau Sortir du nucléaire, en rappelant la vulnérabilité du futur réacteur en cas d’attaque terroriste. « Cette réunion est l’occasion pour le public de s’exprimer sur l’EPR, de dire ses craintes, ses critiques. Cela concerne l’avenir électronucléaire de tout notre pays », a indiqué Jean-Luc Mathieu, président de la commission du débat public, en déplorant l’absence des écologistes et anti-nucléaire. E. F.


LE MONDE 04.11.05 LYON de notre envoyé spécial Jean-Michel Bezat

EDF défend son nouveau réacteur nucléaire au cours du premier débat public sur l’EPR

"Nucléaire, démocratie irradiée" , "Bidon (radioactif), votre débat" ... C’est sous les pancartes d’une cinquantaine de militants antinucléaires que les 200 participants au premier débat public sur le projet EPR (réacteur à eau pressurisée européen), organisé jeudi 3 novembre à Lyon, sont passés pour accéder à l’amphithéâtre de l’université Jean-Moulin.

Après l’annulation de la séance inaugurale de Cherbourg, à quelques kilomètres du site de Flamanville (Manche) retenu pour la construction de la "tête de série", c’est à Lyon que le dialogue s’est engagé.

A la tribune, trois dirigeants d’EDF défendent un projet qui permet, selon le gouvernement, de "maintenir ouverte l’option nucléaire" en matière de politique énergétique. Les premières centrales, mises en service à la fin des années 1970, devront être remplacées à partir de 2020. "Il faut se préparer à cette échéance" , plaide Joël Dogué, chargé de la communication sur l’EPR, avant de rappeler que l’enjeu est européen : "En 2020-2025, c’est la moitié de l’outil de production d’électricité qu’il faudra changer."

Un membre de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN), une association regroupant des partisans de cette énergie, acquiesce, ajoutant que si la Finlande a choisi l’EPR, "c’est pour sa sûreté et sa compétitivité" . Ce pays avait, auparavant, fait plancher 500 experts pendant huit mois sur ce réacteur et ses concurrents américain et russe. Aux adversaires du projet, le patron de la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon réplique que "ne plus avoir d’industries nucléaires, c’est tuer nos grandes écoles, nos chercheurs".

Le débat s’engage, ponctué de murmures quand on évoque les doutes sur l’invulnérabilité de l’EPR au crash d’un avion de ligne, pimenté par l’intervention virulente d’un militant écologiste. "Cela fait deux cents ans que l’on vide la Terre de toutes ses ressources et qu’on la remplit de toutes nos ordures", lance Alexandre Rafalovitch, un militant Vert dont le père a activement participé au programme nucléaire français.

Les questions générales cèdent parfois la place à des interrogations plus techniques. Pourquoi ne pas attendre la "génération 4", ces réacteurs qui produiront très peu de déchets à longue vie et consommeront beaucoup moins d’uranium ? La France est engagée dans ce programme mondial, répondent les experts d’EDF, mais la première centrale de ce type ne verra pas le jour avant 2040.

Peut-on substituer d’autres sources d’énergie au nucléaire, s’interroge un ancien d’EDF ? Si l’on recourait au gaz, par exemple, il faudrait dépenser 25 milliards d’euros de plus, sans compter la perte de recettes des exportations d’EDF, tranche le représentant de la SFEN. "Eh bien, il faut baisser notre niveau de vie et réduire notre consommation d’énergie" , assure un militant écologiste.

D’autres s’interrogent sur les chances de l’EPR à l’exportation, au moment où Areva souhaite en vendre 4 à la Chine, 6 aux Etats-Unis et 2 à l’Inde. Au cours des travaux préparatoires aux débats, note un participant, un juriste a évoqué des mesures de rétorsion américaines contre Areva, la France n’ayant pas lancé d’appel d’offre pour son projet de Flamanville.

Les réunions de ce débat public à visée essentiellement pédagogique, s’étaleront jusqu’au 17 février 2006. Pour répondre aux critiques sur le manque de transparence des acteurs de la filière (EDF, Areva), une réunion exceptionnelle rassemblera le 14 novembre, à Caen, les deux commissions particulières (EPR et gestion des déchets nucléaires) pour débattre du "partage des connaissances" .

Jean-Luc Mathieu, président de la commission du débat public sur l’EPR, a aussi demandé une étude sur la façon dont quatre pays disposant de centrales (Etats-Unis, Allemagne, Finlande et Suisse) diffusent les informations sensibles sur le nucléaire civil.


AFP- dépêche effacée à la demande de l’AFP...


Libération - Lundi 31 octobre 2005

EPR : les appels d’offre avant le débat

"La dictature, c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours", disait Jean-Louis Barrault. Le débat public sur l’EPR, en ligne depuis le 19 octobre (1), c’est de la démocratie pur jus. Peu importent les conclusions de ce moment de démocratie participative, l’EPR se fera. C’est plié et Dominique de Villepin l’a rappelé dans son allocution du 24 octobre, à l’occasion de la signature du plan de service public d’EDF. « Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville. Il sera opérationnel en 2012. » Les esprits logiques apprécieront qu’un « débat en cours » puisse déjà être auréolé de « conclusions ».

Pour tout ouvrage d’intérêt national, la loi exige de recueillir l’avis des Français. « Depuis huit mois, nous sommes confrontés au problème difficile de la coordination entre la démocratie délibérative ­ qui revient à nos députés ­ et la démocratie participative ­ qui doit recueillir l’avis des Français et qui peine à avoir son espace libre », explique diplomatiquement le président de la Commission particulière du débat sur l’EPR (CPDP), Jean-Luc Mathieu.
« Controverses ». La bourde du Premier ministre vient ajouter à la confusion qui règne autour du débat. Début octobre, quelques jours avant le top départ, la moitié des participants (associations écologistes, experts en énergie ou antinucléaires) avait décidé de s’en retirer. Mi-septembre, le Premier ministre avait refusé la levée du secret défense entourant des documents relatifs à la sécurité du futur réacteur. Pour finir, le débat a démarré le 19 octobre mais sur l’Internet ­- c’est dire sa portée ­- et pas du tout à Cherbourg, comme prévu. Jean-Luc Mathieu regrette le retrait des associations : « La complexité de certaines questions posées par le projet EPR rend en effet utile, sinon même nécessaire, l’intervention d’intermédiaires entre le grand public et EDF pour mettre en lumière les termes des nombreuses controverses apparues au sujet de l’EPR. »

Pour EDF, le débat n’est qu’une formalité faisant un peu partie du passé : elle a déjà lancé des appels d’offres fin septembre sur différentes parties de son futur EPR. Ce que confirme un porte-parole : « Le fait de les avoir lancés ne signifie pas qu’on choisit les entreprises ou qu’on commence les travaux avant la fin des débats. C’est comme récupérer des devis pour des travaux dans une maison. On peut toujours décider de ne jamais les faire. »

« Arnaque ». En l’occurrence, ce serait étonnant, d’autant que des études sont en cours sur le site de Flamanville (Manche). « Ce débat, c’est vraiment de l’arnaque. Il faut qu’on nous le dise franchement ou qu’on arrête tout », s’énerve Stéphane Lhomme, du réseau Sortir du nucléaire. L’association demande l’annulation du débat public. Mais jeudi, la CPDP organisera sa première réunion publique à l’université Jean-Moulin de Lyon. EDF viendra y exposer son projet et répondra aux questions de la salle.

(1) www.debatpublic-epr.org


LES ASSOCIATIONS ET CERTAINS PARTIS POLITIQUES QUITTENT LE DEBAT SUR L’EPR


Communiqué de presse du 17 octobre 2005
de Global Chance (association de scientifiques)
et du GSIEN (Groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire)

Dans le cadre des deux débats organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) relatifs, l’un à l’implantation d’un réacteur nucléaire EPR à Flamanville et l’autre à la gestion des déchets et matières nucléaires, le Gouvernement a adressé une réponse négative à la demande d’expertise indépendante complémentaire sur la question de la sécurité des installations et activités nucléaires, et de sa protection par le "secret défense", formulée à l’initiative de la CNDP.

Devant cette "fin de non recevoir", la plupart des associations environnementales porteuses d’interrogations et inquiétudes légitimes de nos concitoyens ont annoncé leur décision de ne plus participer à ces débats.
Le refus d’information des pouvoirs publics comme le départ de ces protagonistes essentiels du débat vident de sens et d’utilité la poursuite des débats.

Nous avons jusqu’ici participé activement en tant qu’experts indépendants à la préparation de ces débats comme à leurs premières manifestations dont nous avons vivement apprécié l’organisation et la qualité.
Nous portons aussi à l’actif de la CNDP une avancée sur la levée du secret industriel. En effet, par une convention signée entre elle, EDF et le GSIEN, il a été possible de consulter des parties du rapport provisoire de sûreté de l’EPR et d’avoir des réunions de travail avec les spécialistes d’EDF, de l’IRSN et de la DGSNR.
C’est pourquoi ce refus d’expertise complémentaire sur les risques nous interpelle, car rien ne le justifie. Nous décidons, donc, devant ce "blocage" du dialogue par décision gouvernementale, d’interrompre toute participation à ces débats.

Signataires :
Benjamin Dessus, Bernard Laponche, experts de Global Chance,
Yves Marignac, directeur de WISE-Paris,
Monique Sené, Raymond Sené, experts du GSIEN
Michèle Rivasi, fondatrice de la CRII-RAD
Pierre Barbey et David Boilley, conseillers scientifiques de l’ACRO


Agir pour l’environnement
Les Amis de la Terre
France Nature Environnement
Greenpeace
Réseau Action Climat France

Communiqué de presse du 13 octobre 2005

LE GOUVERNEMENT REFUSE LA TRANSPARENCE SUR LES RISQUES NUCLEAIRES
LES ASSOCIATIONS REFUSENT UN DEBAT TRONQUE

Paris, le 13 octobre 2005 - Le Ministre de l’Industrie a refusé hier dans un courrier1, la
demande d’expertise indépendante sur les questions nucléaires soumises au débat public. La
proposition élaborée sous l’égide de la CNDP devait permettre à des experts indépendants
d’accéder aux documents « secret défense » pour répondre aux questions posées lors des
débats publics sur l’EPR et la Gestion des déchets radioactifs. Nos associations reconnaissent
la bonne volonté, et le courage de la CNDP mais ne participeront pas à un débat n’apportant
pas toutes les réponses aux citoyens.

« La réponse du Gouvernement enterre tout espoir d’un débat sur les risques liés au
nucléaire dans notre pays alors que se préparent des projets cruciaux » déclare Yannick
Jadot, Directeur des campagnes de Greenpeace France. « C’est une décision grave qui nous
rappelle que nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles au 21e siècle. On est
bien loin de la transparence affichée et vantée dans les plaquettes de l’industrie et des
ministères. »

Quels sont donc ces sujets qui tuent le débat public, ces sujets que les Français doivent ignorer
à tout prix, ces sujets sur lesquels l’Etat invoque le secret défense pour permettre à EDF et
Areva de ne pas répondre ?
- Qu’un réacteur EPR, celui qu’on cherche absolument à nous vendre, celui dont on
nous vante en permanence l’excellence technologique et qu’on cherche à vendre dans
le monde entier, n’a pas été conçu pour résister à un attentat type 11 septembre ?
- Qu’Areva extrait chaque année des combustibles irradiés 10 tonnes de plutonium qui
peuvent aisément servir à la fabrication de bombes atomiques ?
- Que les transports de plutonium ne résisteraient pas à une attaque terroriste et
qu’ils passent dans nos villes ?
- Qu’EDF et Areva sont impliqués dans un trafic international de matières fissiles ?

« En l’absence de transparence, quand les seules informations « interdites » qui fuitent ou les
quelques études d’experts indépendants démontrent le contraire de la thèse officielle, les
citoyens sont en droit d’estimer qu’on leur cache la vérité. » ajoute Hélène Gassin.

La CNDP se voit refuser le droit d’apporter des réponses aux questions parfaitement légitimes
des citoyens sur les risques nucléaires. Mais, que le Gouvernement ne s’y trompe pas, ce
débat de société aura bel et bien lieu.

Pour en savoir plus :
Yannick Jadot, Directeur des Campagnes, Greenpeace France au 06 08 68 27 85
Hélène Gassin, Campagne Nucléaire, Greenpeace France au 06 73 89 23 14


Communiqué de presse de l’ACRO du 17 octobre 2005
(Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest)

Débat sur l’EPR : le secret est inacceptable

Comme de nombreuses autres associations, l’ACRO se retire du débat sur l’EPR suite au refus des autorités d’assurer la tansparence en terme de sûreté nucléaire, alors que dans d’autres pays ces informations sont accessibles. Il nous parait indispensable d’éclairer pleinement le citoyens (et en particulier les populations riveraines d’installations nucléaires) sur la globalité et l’exhaustivité des risques - y compris les risques externes - auxquels ils seront confrontés au quotidien.

L’ACRO s’est donné pour mission de permettre à chacun de peser sur les choix technoscientifiques liés au nucléaire. C’est à ce titre, qu’elle s’est engagée dans les débats publics lancés par la Commission Nationale de Débat Publique sur les sujets sensibles des déchets nucléaires et du projet de réacteur EPR. L’association a participé à plusieurs tables rondes et a produit des « cahiers d’acteurs » comme contribution pour alimenter les réflexions, conformément à notre démarche associative et citoyenne habituelle. Sans pourtant être dupe sur la portée réelle de ces débats, nous pensons que toute occasion est bonne à prendre pour tenter d’aller vers plus de démocratie participative, c’est-à-dire une démocratie réelle impliquant les citoyens dans tous les processus de décision et le plus en amont possible.

Déjà inquiète à l’origine par la précipitation d’EdF à lancer ses appels d’offre, certaines déclarations gouvernementales et le vote du parlement sur le choix de l’EPR antérieurement à l’ouverture des débats publics, l’ACRO constate aujourd’hui que le secret est opposé pour l’accès à certaines sources d’informations. Le nucléaire continue d’être un monde à part à la fois quant à la gestion des risques mais aussi quant à la possibilité pour des citoyens de porter un regard indépendant sur cette maîtrise des risques. Ce n’est malheureusement pas nouveau et l’incapacité de nos gouvernants à sortir de leurs tiroirs le projet de loi sur la transparence nucléaire en est une illustration.

Dans ces conditions, l’ACRO vient de décider de se retirer officiellement de son engagement à participer aux débats publics. Les membres de notre association pourront continuer à être présents s’ils le souhaitent mais ils ne s’y exprimeront qu’à titre personnel. Nous avons apprécié la qualité de nos relations avec les CPDP et constaté que leur volonté de mener un réel débat public et citoyen est entière. Mais force est de constater une fois de plus qu’il y a « un Etat dans l’Etat » qui est peu démocratique.


Communiqué de Presse de CAP21 (Corinne Lepage)
19 octobre 2005

Débat public sur l’EPR : CAP 21 et Corinne LEPAGE refusent une parodie de démocratie

Dès le début du mois de septembre, Corinne LEPAGE, présidente du parti écologiste CAP 21, contactée par le Président de la Commission particulière du débat public de l’EPR de Flamanville avait refusé de participer au débat, estimant qu’il était insultant pour la société civile d’être consultée sur une décision déjà prise et inscrite dans la loi. A l’époque, Corinne Lepage et CAP 21 avaient préféré rester discrets pour permettre à ceux qui croyaient possible un débat honnête sur le sujet d’y participer et pour ne pas interférer avec les efforts entrepris pour accéder aux prémisses d’une expertise indépendante.
Désormais, la preuve est administrée du caractère virtuel et profondément tronqué du débat que l’Etat a voulu engager.

Devant l’opposition du secret défense à la demande d’expertises complémentaires et indépendantes par les associations, CAP 21 demande la démission de la Commission particulière du débat public, composée de personnes honnêtes et croyant, au départ au moins, à la possibilité d’un débat public.

Il demande le retrait de la disposition législative votant le projet d’EPR avant même le lancement de la concertation, l’engagement de l’ Etat de fournir les éléments d’information que la loi exige. Dans ce cas, un véritable débat citoyen pourra se dérouler.

Dans le cas contraire, aucune décision ne pourra être prise, car les exigences du droit communautaire excluent une décision de ce genre, sans débat public préalable.


Didier ANGER,
CRILAN
Coordinateur du Collectif Régional normand « L’EPR, Non merci »

Objet : Réponse à l’invitation comme intervenant aux réunions de la CPDP-EPR à Cherbourg et à Rennes.

Monsieur le Président,

Le Collectif Régional « L’EPR,non merci, ni ailleurs, ni ici » vous remercie de votre invitation à intervenir 8 minutes lors du lancement du débat public à Cherbourg, le 19 octobre 2005 et lors d’ une table ronde à Rennes, le 16 novembre.

Il y a beaucoup à dire sur ce projet inutile,coûteux et dangereux. C’est pourquoi le collectif a participé à la rédaction des cahiers d’acteurs.Mais il ne participera pas, en tant que tel, au Débat public lui-même. Il dénonce le caractère non conforme à la loi Barnier de 1995 de l’organisation de ce débat public. Il aurait dû se tenir avant toute décision pour éclairer les élus sur la controverse.Or, le Gouvernement et les deux Assemblées, passant en force, se sont déjà prononcées. Curieuse façon de pratiquer la démocratie participative : on décide d’abord, on discute ensuite. Qui pis est, le cahier d’acteurs du Réseau Sortir du Nucléaire a été censuré à la demande du Ministère de la Défense pour avoir cité un document « confidentiel Défense » concernant les effets destructeurs de la chute d’un avion de lignes ou de transport de fret sur un EPR.
Toutefois,

Les 22 associations, syndicats, partis, membres du collectif restent entièrement libres d’intervenir ou non , en leur nom propre. Certains d’entre eux, refusantde pratiquer « la politique de la chaise vide », privilégient leurs possibilités de s’exprimer au cours de ce débat Public : ils ne manqueront pas de le faire.
Les organisations opposées à l’EPR, participantes et non participantes au Débat Public, seront, ensemble, présentes par des délégations, devant l’entrée de son lancement.

Nous nous rassemblerons également, après la fin du Débat Public et avant l’enquête d’Utilité Publique, à Pâques, à Cherbourg, à l’occasion du 20 ème anniversaire de Tchernobyl, pour nous opposer à l’EPR, à Flamanville ou ailleurs, et à la nouvelle ligne THT 400 000 volts Cotentin-Maine.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président à mon attachement à la démocratie et à mes salutations distinguées.

Didier ANGER


Débat public sur l’EPR : Le gouvernement ferme la porte au dialogue

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES VERTS DU 14 OCTOBRE 2005

En refusant de donner suite à la demande d’expertise indépendante, garantie nécessaire pour assurer un débat contradictoire, élaborée sous l’égide de la Commission nationale du débat public, le gouvernement vient d’enterrer toute possibilité de débat sur les questions nucléaires.

La proposition élaborée sous l’égide de la CNDP devait permettre à des experts indépendants d’accéder aux documents « secret défense » pour répondre aux questions posées lors des débats publics sur l’EPR et la Gestion des déchets radioactifs. L’attitude du gouvernement contraste avec celle de la CNDP. Il a décidé d’enterrer tout débat.

Dès lors les Verts s’associent aux protestations des associations et considèrent qu’il est assez vain de participer dans ces conditions au débat public sur l’EPR. Ils porteront avec d’autres ce débat sur la place public, répondant à une demande croissante de la population de transparence et de contrôle par les citoyens d’un secteur - le nucléaire - qui s’est toujours mal accommodé des exigences d’un fonctionnement démocratique.

Sergio Coronado, Porte-parole national des Verts


Ouest-France - 25 octobre 2005

Point de vue
EPR : pour un vrai débat public
Par Dominique Voynet, Mickaël Marie et Yves Cochet (*)

Avant même d’avoir commencé, le débat public consacré au réacteur nucléaire dit de nouvelle génération, l’EPR, est mal en point. Sous l’autorité de la Commission nationale du débat public (CNDP), ce débat - une vingtaine de réunions publiques dans toute la France - est censé « éclairer » la décision des pouvoirs publics sur la pertinence et l’opportunité de l’équipement concerné. Ce qui suppose que le débat ait lieu avant la décision. S’agissant de l’EPR, c’est une occasion manquée, puisque le débat intervient alors même que le choix d’implanter l’EPR à Flamanville (Manche), au cœur de la région la plus nucléarisée d’Europe, est déjà annoncé.

Une commission à l’écoute, mais...

Malgré cette première faute du gouvernement, il faut reconnaître que la Commission du débat public, elle, a su se mettre à l’écoute des associations. Elle a montré sa volonté de faire entendre tous les points de vue, y compris les plus hostiles à la construction de l’EPR et, plus largement, à la relance du programme nucléaire français. Les réunions préparatoires ont révélé, de l’avis de tous, une attitude positive des membres de la Commission.

Hélas ! Le gouvernement a sifflé la fin de la récréation. Pour des raisons que l’on devine, le Ministère de l’Industrie a ordonné la censure d’un document officiel du débat public. En l’espèce, il s’agit de la contribution du Réseau Sortir du Nucléaire au « cahier d’acteurs » du débat public. Que disait ce texte ? Rien qui ne devrait être dissimulé au citoyen : un document interne à EDF, classé « confidentiel défense », révèle que le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas à une attaque suicide du type 11 septembre. Une information capitale, qui montre que le concepteur de l’ouvrage est lui-même parfaitement au fait de ses faiblesses.

Indignées de cet acte de censure, qui place le débat public sous contrôle militaire, plusieurs associations de protection de l’environnement ont demandé à Matignon de revenir sur cette décision et d’autoriser un panel d’experts indépendants à accéder à l’ensemble des documents pouvant permettre de répondre aux questions exprimées lors des débats publics (y compris ceux classés « confidentiel » par un arrêté de 2003).

Le 12 octobre dernier, les associations ont reçu, pour toute réponse à leurs efforts de compromis et à leur soutien au débat public, une fin de non-recevoir. L’EPR est une merveille technologique, les transports de déchets radioactifs qui traversent nos villes ne sont pas vulnérables à une attaque terroriste. D’ailleurs, les documents qui prouvent le contraire sont top secret.

L’attitude du gouvernement témoigne du peu de cas qu’il fait de la liberté des français à se prononcer, en connaissance de cause, sur les décisions qui engagent leur avenir.

(*) Sénatrice (Verts) de Seine-Saint-Denis, ancienne ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement

(*) Secrétaire régional des Verts de Basse-Normandie

(*) Député (Verts) de Paris, ancien ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement